Abstracts
Résumé
Au même titre que la déstructuration du monde ouvrier et que la crise du militantisme, la présence croissante de surdiplômé(e)s dans les catégories populaires ne contribue-t-elle pas au déclin du sentiment d’appartenance de classe ? À partir d’une enquête ethnographique sur les facteurs, salariés d’exécution de la Poste, on montre que la coexistence dans un même métier d’individus inégalement scolarisés et d’origine sociale différente exacerbe les sentiments de différence et d’appartenance générationnelle et rend impossibles non seulement l’identification collective à une même position sociale mais aussi la conscience d’occuper une position professionnelle commune. Refusant de s’identifier aux classes populaires qu’ils côtoient dans leur travail quotidien, les déclassé(e)s oscillent de façon durable et contradictoire entre une appartenance à la génération des études longues et une appartenance en pointillés au métier de facteur.
Abstract
As much as the restructuring of the working world and the crisis of political activism, one might see the presence of over-educated workers as a factor accounting for the decline of class identities. This ethnographic study of French mail carriers shows the presence in the same job of individuals with different educational and social backgrounds to be a factor exacerbating differences of identity and generation. This mixture makes it impossible not only for a shared sense of social identity to emerge but even a shared workplace identity. Refusing to identify as part of the working class, these over-educated mail carriers constantly vacillate between an identity as part of a well-educated generation and a very partial one of mail carrier.
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