Abstracts
RÉSUMÉ
Dans ce texte synthétique reprenant deux courts chapitres publiés en allemand en 1995, Ulrich Beck présente quelques-uns des concepts essentiels sur lesquels il appuie sa lecture de la société contemporaine et, en particulier, la notion de « modernisation reflexive », qu'il partage avec Anthony Giddens. Selon Beck, les trente dernières années ont été marquées par un processus continu de détraditionalisation. Avec ce processus, plusieurs des clefs de voûte de la société industrielle se sont dissoutes : partage des rôles des sexes, famille nucléaire, classes sociales. Ces catégories qui permettaient d'orienter les trajectoires sociales et de définir les positions dans la société industrielle, mais aussi qui étaient relayées par les institutions, n'organisent plus les trajectoires individualisées. La biographie normalisée devient une biographie choisie. Nous vivons désormais dans une société sans classe, mais gorgée d'inégalités sociales, une société où s'érodent les fondements existentiels des institutions et des formes de consensus qui les ont portées. Ces transformations ont aussi des conséquences majeures pour les formes de mobilisation et d'expression politique. Beck aborde cette question dans un second temps, en évoquant la question des solidarités dans les sociétés modernes avancées.
ABSTRACT
In this synthesis of two brief chapters originally published in German in 1995, Ulrich Beck presents some of the concepts that are crucial to his analysis of contemporary society, particularly the notion of "reflexive modernization," which he shares with Anthony Giddens. In Beck's view, the past thirty years have been marked by a continuing process of "detraditionalization." This has led to the disintegration of several of the cornerstones of industrial society : gender roles, the nuclear family, social classes, etc. These categories, which had helped people to orient their social trajectories and define their positions in industrial society, and which had also been conveyed by institutions, have ceased to guide today's individualized life courses, which are no longer standardized, but chosen. In today's "classless" society, social inequalities are nonetheless rampant, and the existential foundations of institutions and the forms of consensus which had engendered them are breaking down. These changes have also had a major impact on forms of mobilization and political expression. Beck examines this aspect in the second part of his text as he looks at the question of solidarity in societies in the late modern age.
RESUMEN
Retomando dos cortos capitulos publicados en alemân en 1.995, Ulrich Beck présenta en este sintético texto algunos de los conceptos esenciales sobre los que apoya su lectura de la sociedad contemporânea y, en particular, la notion de "modernization reflexiva", compartida con Anthony Giddens. Segun Beck, los liltimos treinta anos han estado marcados por un proceso continuo de destradicionalizaciôn. En este proceso, muchos pilares de la sociedad industrial se han disuelto : reparto de roles entre sexos, familia nuclear, clases sociales. Estas categorias que permitian orientar las trayectorias sociales y définir las posiciones en la sociedad industrial, aunque estaban mediatizadas por las instituciones, ya no organizan las trayectorias individuates. La biografia normalizada se convierte en biograffa elegida. Desde ese momento vivimos en una sociedad sin clases, pero Uena de desigualdades sociales, una sociedad en la cual se erosionan los fundamentos esenciales de las instituciones, asi como las formas de consenso que las sostenian. También tienen consecuencias graves en las formas de movilizaciôn y expresiôn polftica. En segundo lugar, Beck aborda este problema refiriéndose a la cuestién de la solidaridad en sociedades modernas desarrolladas.
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