Abstracts
Résumé
À travers le cas des villes de Québec et de Montréal aux XVIIe et XVIIIe siècles, cet article propose de se pencher sur la législation relative aux cochons, d’éclairer les normes qui régulent leur présence en milieu urbain et d’analyser les motifs qui poussent à légiférer à leur encontre. Le porc est en effet un animal fréquemment ciblé par les édits de police sous le Régime français et fournit par conséquent une approche originale pour étudier l’histoire urbaine des premiers temps du Canada. Pour quel(s) motif(s) les porcs font-ils régulièrement l’objet de normes ? Quelles sont les répercussions de leur présence sur le territoire ? Comment les autorités gèrent-elles la cohabitation entre l’humain et l’animal ? Autant d’interrogations qui permettent de saisir, à travers cet agent non humain, la manière dont une société s’approprie, façonne, gère et conçoit son espace. Cet angle d’approche s’inscrit dans un courant de recherches qui, depuis les années 1980 essentiellement, met en avant l’intérêt de se focaliser sur l’animal et les discours à son égard pour étudier la société humaine et l’histoire urbaine.
Abstract
Focusing on the cities of Quebec and Montreal in the seventeenth and eighteenth centuries, this paper examines legislation concerning pigs. In so doing, it sheds light on the norms regulating their presence in the urban environment, and it analyzes the reasons for legislating against them. Pigs were frequently targeted by police edicts under the French regime, and this case provides an original approach to studying the urban history of early Canada. For what reasons were pigs regularly the subject of regulation? What are the repercussions of their presence on urban space? How do authorities manage the cohabitation of humans and animals? These are just some of the questions that enable us to understand, through this non-human agent, how a society appropriates, shapes, manages and designs its space. This approach contributes to a field of research that, since the 1980s, has highlighted the importance of focusing on animals and the discourse surrounding them in the study of human society and urban histories.