Journal of the Canadian Historical Association
Revue de la Société historique du Canada
Volume 34, Number 1, 2024
Table of contents (10 articles)
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Presidential Address: Historians in the Present
Steven High
pp. 1–19
AbstractEN:
Steven High’s presidential address, delivered at York University in May 2023, grapples with many of the issues facing our discipline and what it means to be a historian in the present. Despite the extreme political polarization of our time, he expressed admiration at the courage of so many historians who continue to speak truth to power, even at considerable risk to themselves. He also addresses the structural violence of precarity within our discipline and what we as a professional association can do about it.
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Discours présidentiel : les historien.ne.s au présent
Steven High
pp. 21–40
AbstractFR:
Le discours présidentiel de Steven High, prononcé à l’Université York en mai 2023, aborde de nombreuses questions auxquelles notre discipline est confrontée et ce que signifie être historien.ne à l’heure actuelle. Malgré la polarisation politique extrême de notre époque, il exprime son admiration pour le courage de nombreux historiens et de nombreuses historiennes qui continuent de dire la vérité au pouvoir, même au prix des risques considérables encourus. Il se penche également sur la question de la violence structurelle de la précarité au sein de notre discipline et ce que nous, en tant qu’association professionnelle, pouvons faire à ce sujet.
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“A Nation is Ill Served by a History which is Not Genuine:” The Past, Present, and Future of the Records of the Department of Indian Affairs
Greg Bak and Kenton Storey
pp. 41–73
AbstractEN:
The records of the Department of Indian Affairs, commonly known as RG10, are among the most important primary sources in researching the intercultural history of Canadian colonialism. In reflecting on the history and future of RG10, we start from the TRC’s Calls to Action 69 and 70, which maintain that Indigenous Peoples should exert greater control over access to and management of archives in which they have an interest. This is consistent with the United Nations Declaration on the Rights of Indigenous Peoples, the Joinet Orentlicher Principles, Section 35 of the Canadian Constitution and the First Nations Information Governance Centre’s Principles of Ownership, Control, Access and Possession (OCAP®). Additionally, we advocate for Indigenous control of RG10 because these records are fundamentally different from other government records. RG10 is imbued with institutionalized violence through the government’s efforts to undermine Indigenous Peoples and their cultures, languages, and spiritualities. This makes RG10 a source of misinformation about and harm to Indigenous nations, communities, families, and individuals, in addition to being, often, a unique and irreplaceable source for histories of Canadian colonialism and for personal, family, community and national Indigenous histories. We consider the ways in which past and present archiving of RG10 has created further harms and complications, and how changes in archival practices may affect the future of historical research and writing.
FR:
Les archives du ministère des Affaires indiennes, communément appelées RG10, font partie des sources primaires les plus importantes pour la recherche sur l’histoire interculturelle du colonialisme canadien. En réfléchissant à l’histoire et à l’avenir de RG10, nous partons des appels à l’action 69 et 70 de la Commission de vérité et réconciliation, qui affirment que les peuples autochtones devraient exercer un plus grand contrôle sur l’accès et la gestion des archives qui les intéressent. Ce principe est conforme à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, aux principes Joinet Orentlicher, à l’article 35 de la Constitution canadienne et aux principes de propriété, de contrôle, d’accès et de possession (PCAP®) du Centre de gouvernance de l’information des Premières nations. En outre, nous plaidons pour un contrôle autochtone du RG10 parce que ces documents sont fondamentalement différents des autres documents gouvernementaux. RG10 est imprégné de violence institutionnalisée par les efforts du gouvernement pour saper les peuples autochtones, leurs cultures, leurs langues et leurs spiritualités. RG10 est donc une source de désinformation et de préjudice pour les nations, les communautés, les familles et les individus autochtones, en plus d’être, souvent, une source unique et irremplaçable pour les histoires du colonialisme canadien et pour les histoires autochtones personnelles, familiales, communautaires et nationales. Nous examinons comment l’archivage passé et présent de RG10 a créé d’autres préjudices et complications, et comment les changements dans les pratiques d’archivage peuvent affecter l’avenir de la recherche et de l’écriture historiques.
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Indigenous Visual History: Remembering “Us” in Indian Residential School Hockey Photographs
Alexandra Giancarlo and Janice Forsyth
pp. 75–104
AbstractEN:
Photography was a potent settler colonial technology that was employed — and contested — in the residential school system. In one photographic campaign, the Canadian government marshalled images of Indigenous children on a once-in-a-lifetime hockey excursion to publicly convey it was successfully assimilating them into Euro-Canadian society. The 1951 Sioux Lookout Black Hawks, a residential school hockey team from the Pelican Lake Indian Residential School (Anglican) in northwestern Ontario, were taken on a whirlwind exhibition tour to Ottawa and Toronto. They were celebrated by high-ranking governmental and Anglican church officials who posed alongside them in a series of professional photographs taken by a National Film Board’s Still Photography Division photographer and commissioned by the Department of Indian Affairs. These photographs suggested that hockey fostered appropriate masculinity and citizenship values, in line with the government’s assimilationist agenda. The responses of three hockey players shown in these images some seventy years after they were taken, and our exploration of how the survivors interpellated the colonial knowledge embedded in the photographs to reconstitute their own subjectivities, extends the small-but-growing canon of visual repatriation, where archival photographs are “returned” to Indigenous communities who were the subjects of the colonizers’ lenses. Ultimately, we demonstrate how the survivors’ responses to the photographs (and their implied meanings) comprise technologies of Indigenous memory that re-centre themselves and their communities as authors of their own stories, and, thus, their epistemic futures.
FR:
La photographie est une technologie coloniale puissante qui a été utilisée - et contestée - dans le système des pensionnats. Dans le cadre d’une campagne photographique, le gouvernement canadien a rassemblé des images d’enfants autochtones participant à une excursion de hockey unique en son genre afin de montrer publiquement qu’il parvenait à les assimiler à la société eurocanadienne. Les Sioux Lookout Black Hawks de 1951, une équipe de hockey du pensionnat indien de Pelican Lake (anglican) dans le nord-ouest de l’Ontario, ont été emmenés dans un tourbillon d’expositions à Ottawa et à Toronto. Ils ont été fêtés par de hauts responsables du gouvernement et de l’Église anglicane qui ont posé à leurs côtés dans une série de photographies professionnelles prises par un photographe de la Division de la photographie fixe de l’Office national du film et commandées par le ministère des Affaires indiennes. Ces photographies suggèrent que le hockey favorise une masculinité et des valeurs citoyennes appropriées, conformément au programme assimilationniste du gouvernement. Les réponses de trois joueurs de hockey montrés sur ces images quelque soixante-dix ans après qu’elles ont été prises, et notre exploration de la manière dont les survivants ont interprété le savoir colonial incorporé dans les photographies pour reconstituer leurs propres subjectivités, élargissent le canon, petit mais croissant, du rapatriement visuel, où les photographies d’archives sont « rendues » aux communautés autochtones qui ont été les sujets des lentilles des colonisateurs. Somme toute, nous démontrons comment les réponses des survivants aux photographies (et leurs significations implicites) constituent des technologies de la mémoire autochtone qui les recentrent, eux et leurs communautés, en tant qu’auteurs de leurs propres histoires et, par conséquent, de leur avenir épistémique.
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Reconciling the Ledger: The Rupert’s Land Purchase, Settler Capitalism, and Indigenous Dispossession on the Prairies
Elizabeth McKenzie and Ian Mosby
pp. 105–139
AbstractEN:
This article examines one of the greatest land grabs in history and what may represent one of the single greatest transfers of wealth from Indigenous peoples to a private company: the so-called Rupert’s Land Purchase of 1870. By comparing the lands and money given to the Hudson’s Bay Company following Confederation for the transfer of Rupert’s Land to Canada with the lands and money set aside for First Nations signatories of Treaties 1–7 (1871–77) and the Métis Nation under the Manitoba Act of 1870, we attempt to establish what this looked like in material terms. In addition to highlighting the scale of wealth dispossession that occurred in both quantitative and qualitative terms, this article is primarily concerned with Canada’s actual implementation of these agreements. In recognizing the treaties beyond their written documents, this article seeks to challenge some of the popular narratives surrounding the Rupert’s Land Purchase and its significance in histories of stolen Indigenous land and wealth.
FR:
Cet article examine l’un des plus grands accaparements de terres de l’histoire et ce qui pourrait représenter l’un des plus grands transferts de richesse des peuples autochtones vers une entreprise privée : l’achat de la terre de Rupert de 1870. En comparant les terres et l’argent donnés à la Compagnie de la Baie d’Hudson après la Confédération pour le transfert de la Terre de Rupert au Canada avec les terres et l’argent réservés aux Premières Nations signataires des Traités 1-7 (1871-77) et à la Nation Métis dans le cadre de l’Acte du Manitoba de 1870, nous tentons d’établir ce que cela signifiait en termes matériels. En plus de mettre en évidence l’ampleur de la dépossession des richesses qui s’est produite en termes quantitatifs et qualitatifs, cet article s’intéresse principalement à la mise en oeuvre effective de ces accords par le Canada. En reconnaissant les traités au-delà de leurs documents écrits, cet article cherche à remettre en question certains des récits populaires entourant l’achat de la Terre de Rupert et son importance dans l’histoire du vol des terres et des richesses autochtones.
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“Everybody Against VD!” The Health League’s Wartime Film and Lecture Events
Enrico Moretto
pp. 141–168
AbstractEN:
The Second World War saw the Health League of Canada revive its campaign to combat syphilis and gonorrhea among Canadians, a task made urgent by the perceived need to secure moral and medical advantages for the dominion during a global conflict. While the league strongly supported public venereal disease education, it was also convinced that Canadians would benefit most from a hybrid “moral-medical” model of teaching that blended scientific information with moral instruction. By examining the content presented to audiences in film and lecture events — a staple of the organization’s wartime activities, which blended entertainment, health education, and moral instruction — it becomes clear that the advice the league extended to Canadians was intended to reassert the importance of morality to public health at a time when increasingly effective treatments for venereal disease lessened the impact of infection. For the league, sexual activity within the confines of heterosexual marriage was the only morally and medically tenable form sexuality could take; any other alternative endangered the bodies and minds of Canadians at a time when their nation needed them at their healthiest.
FR:
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Ligue de santé du Canada a relancé sa campagne de lutte contre la syphilis et la gonorrhée parmi les Canadiens, une tâche rendue urgente par la nécessité perçue d’assurer des avantages moraux et médicaux au Dominion au cours d’un conflit mondial. Bien que la ligue soutienne fermement l’éducation publique sur les maladies vénériennes, elle est également convaincue que les Canadiens bénéficieraient davantage d’un modèle d’enseignement hybride « moral-médical », mêlant informations scientifiques et enseignement moral. En examinant le contenu des films et des conférences présentés au public - un élément essentiel des activités de l’organisation en temps de guerre, qui entremêlait divertissement, éducation sanitaire et enseignement moral - les conseils prodigués par la ligue aux Canadiens visaient clairement à réaffirmer l’importance de la moralité pour la santé publique à une époque où des traitements de plus en plus efficaces contre les maladies vénériennes réduisaient l’impact de l’infection. Pour la ligue, l’activité sexuelle dans le cadre du mariage hétérosexuel était la seule forme moralement et médicalement défendable que pouvait prendre la sexualité ; toute autre solution mettait en danger le corps et l’esprit des Canadiens à un moment où leur nation avait besoin qu’ils soient en pleine santé.
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Asian Canadian History and the Politics of Historical Knowledge Production
Laura Ishiguro
pp. 169–181
AbstractEN:
This introduction outlines the key concerns and contributions of a roundtable on Asian Canadian history. Situating these in the wider context of Asian Canadian studies and Canadian history, it particularly attends to the roundtable’s significance for examining and contesting the silos, approaches, categories, orientations, and narratives that have shaped the place of people of Asian descent in Canadian historiography.
FR:
Cette introduction présente les principales préoccupations et contributions d’une table ronde sur l’histoire des Canadiens d’origine asiatique. En les situant dans le contexte plus large des études canadiennes asiatiques et de l’histoire canadienne, elle souligne en particulier l’importance de la table ronde pour l’examen et la contestation des silos, des approches, des catégories, des orientations et des récits qui ont façonné la place des personnes d’ascendance asiatique dans l’historiographie canadienne.
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Open Secrets: Methods and Archives in Chinese Canadian Histories
Melanie K. Ng
pp. 183–207
AbstractEN:
From the late nineteenth to the mid-twentieth century, anti-Chinese immigration laws structured the restriction and exclusion of Chinese migrants in Canada. However, Chinese strategies used to circumvent these laws were open secrets. This article examines the strategy of paper family migration to investigate the following ethical and methodological dilemmas: What is a secret? How might we study secrets without exposing community knowledge? How do we find archival traces of people who do not wish to be found? Chinese migrants created paper families when they purchased the identification papers, and performed the identity, of a person who was legally admissible to the country, a process I call passing. My contribution to this forum takes paper families as an opportunity to consider the role of secrecy in both Chinese migrants’ passing and efforts by immigration agents to regulate them. I argue that secrecy conditioned knowledge production for Chinese paper families and state officials. Rather than approach secrets as hidden knowledge, I understand secrets as a particular kind of knowledge. Doing so not only avoids the risks of exposing passers but offers a method for studying secrecy that foregrounds understandings of why these secrets were produced, how they were kept, and what they achieved.
FR:
De la fin du XIXe siècle au milieu du XXe siècle, les lois anti-chinoises sur l’immigration ont structuré la restriction et l’exclusion des migrants chinois au Canada. Cependant, les stratégies chinoises utilisées pour contourner ces lois étaient des secrets de polichinelle. Cet article examine la stratégie de migration familiale sur papier afin d’étudier les dilemmes éthiques et méthodologiques suivants : qu’est-ce qu’un secret ? Comment étudier les secrets sans exposer les connaissances de la communauté ? Comment trouver les traces archivistiques de personnes qui ne souhaitent pas être retrouvées ? Les migrants chinois ont créé des familles de papier en achetant les papiers d’identité et en usurpant l’identité d’une personne légalement admise dans le pays, un processus que j’appelle le passage. Ma contribution à ce forum utilise les familles de papier pour examiner le rôle du secret à la fois dans le passage des migrants chinois et dans les efforts des agents d’immigration pour les contrôler. Je soutiens que le secret a conditionné la production de connaissances pour les familles de papier chinoises et les fonctionnaires. Plutôt que d’aborder les secrets comme des connaissances dérobées, je les conçois comme un type particulier de connaissances. Cette approche permet non seulement d’éviter les risques liés à l’exposition des passants, mais offre également une méthode d’étude du secret qui met l’accent sur la compréhension des raisons pour lesquelles ces secrets ont été produits, comment ils ont été conservés et ce qu’ils ont permis d’accomplir.
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Resistances, Relationships, and True Community: Sikhs (Asian-Canadians?) in BC’s Lower Mainland
Sharanjit Kaur Sandhra
pp. 209–225
AbstractEN:
This article looks at the experience of Sikh Canadians in British Columbia’s lower mainland. First, I offer a critique of how and where their stories and histories fit within broader academic explorations of “Asian Canadian” themes. I then examine erasures in the archive connected to the building of the oldest still-standing gurdwara in the western hemisphere, the Gur Sikh Temple. The building of this Sikh sacred space offers several markers of resistance, including those that focus on relationships between different Asian Canadian communities as opposed to seeing resistance in relationship to whiteness only.
FR:
Cet article se penche sur l’expérience des Canadiens sikhs dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique. Tout d’abord, je propose une critique de la manière dont leurs histoires et leurs récits s’intègrent dans les explorations académiques plus larges des thèmes « canadiens d’origine asiatique ». Je me penche ensuite sur les lacunes des archives liées à la construction du plus ancien gurdwara encore debout dans l’hémisphère occidental, le temple sikh de Gur. La construction de cet espace sacré sikh offre plusieurs marqueurs de résistance, y compris ceux qui mettent l’accent sur les relations entre les différentes communautés canadiennes d’origine asiatique, plutôt que de voir la résistance en relation avec la blancheur uniquement.
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More Than a Face: Beyond Community
Laura Madokoro
pp. 227–250
AbstractEN:
Based on the making of a public-facing virtual exhibit titled More Than a Face, this article explores the entangled relationship between identity, academic research, and community. In tracing the origins and conceptual frameworks that shaped the development of this exhibit, the author reflects on lessons learned from this project and on how these intersect with initiatives around equity, diversity, and inclusion (EDI) in the Canadian academic context. Rather than taking the subject of “Asian Canadian history” as a given, this article combines a scholarly inquiry into the making of the More Than a Face exhibit with personal reflections to consider the relationships that researchers have with communities and academic categories of identity and belonging.
FR:
Basé sur la réalisation d’une exposition virtuelle publique intitulée More Than a Face, cet article explore la relation enchevêtrée entre l’identité, la recherche universitaire et la communauté. En retraçant les origines et les cadres conceptuels qui ont façonné l’élaboration de cette exposition, l’auteure réfléchit aux leçons tirées de ce projet et à la manière dont elles recoupent les initiatives en matière d’équité, de diversité et d’inclusion (ÉDI) dans le contexte universitaire canadien. Plutôt que de considérer le sujet de « l’histoire des Canadiens d’origine asiatique » comme un fait acquis, cet article combine une enquête scientifique sur la réalisation de l’exposition More than a Face et des réflexions personnelles pour examiner les relations que les chercheurs entretiennent avec les communautés et les catégories académiques d’identité et d’appartenance.