Abstracts
Abstract
Between 1967 and 1992, Aboriginal traditional Elders played increasingly important roles working with Aboriginal inmates in Canadian penitentiaries. Whereas in 1967 a small group of individuals entered prisons as Elders on a voluntary basis, unrecognized by Correctional Services Canada (CSC), over the following decades Elders and CSC developed increasingly formal relationships. By 1992 the Corrections and Conditional Release Act legislated the employment of Elders as spiritual leaders for Aboriginal peoples in prison. This transition was brought about because of an ongoing cultural dialogue between Aboriginal prisoners through inmate groups called the Native Brotherhoods, Aboriginal community organizations that worked inside prisons, and penal administrators. While Native Brotherhoods and the Elders who worked with them were central to the decolonization of prisons, in legislating the practice of Aboriginal spirituality in prisons and mandating the employment of Elders, CSC took control of Aboriginal cultural practices and alienated the community groups that once supported Elders. While the increased rights of Elders under this new framework responded to many of the needs voiced by prisoners and community members, the shift from community-based to institutional-based service represented an important change in the relationship between Aboriginal peoples and Canadian penal institutions. This paper argues that the efforts of individual Elders and Native Brotherhoods and the consolidation of control over their efforts by the penal administrations were the result of simultaneous processes of decolonization and neocolonialism.
Résumé
De 1967 à 1992, les aînés autochtones ont joué des rôles toujours plus importants auprès des détenus autochtones dans les pénitenciers du Canada. Si en 1967 seul un petit groupe de personnes sont entrées dans les prisons sur une base volontaire en tant qu’aînés, sans être reconnus par Service correctionnel Canada (SCC), les aînés et SCC ont par la suite établi des liens toujours plus officiels. En 1992, la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition a stipulé l’embauche d’aînés comme chefs spirituels pour les personnes autochtones en prison. Cette transition est le fruit d’un dialogue culturel continu entre les prisonniers autochtones par l’entremise de groupes de détenus portant le nom de fraternités des Autochtones, soit des organismes communautaires autochtones oeuvrant en milieu carcéral, et les administrations pénales. Même si les fraternités des Autochtones et les aînés qui travaillaient avec elles étaient essentiels à la décolonisation des prisons, au moment d’enchâsser la pratique de la spiritualité autochtone en milieu carcéral dans la loi et de légiférer l’embauche d’aînés, SCC a pris les commandes des pratiques culturelles autochtones et a aliéné les groupes communautaires qui appuyaient auparavant les aînés. Si l’accroissement des droits des aînés prévu dans ce nouveau cadre répondait à bien des besoins exprimés par les prisonniers et les membres de la communauté, le passage d’un service communautaire à un service institutionnel a pourtant marqué un tournant dans les relations entre les peuples autochtones et les établissements pénitentiaires canadiens. Le présent article avance que les efforts des aînés et des fraternités des Autochtones ainsi que la consolidation des mesures d’encadrement de ces efforts par les administrations pénitentiaires sont le résultat de démarches simultanées de décolonisation et de néocolonialisme.