Abstracts
Abstract
Throughout Russian Orthodox history the icon has been an important part of the visual and emotional experience of the faithful. Icons that exhibited wondrous powers inspired pilgrimages to their shrines and requests for temporary visitations to local communities hoping that this mobile sacred aura would protect against epidemics or crop failure. As Russia’s autocracy began the long process of modernization in the 1860s and 1870s, loans of wondrous icons became increasingly commonplace as newly literate peasants read about these sacred images in the emerging religious and secular press. Faced with the untested medical and agricultural practices that were being brought to the countryside by educated outsiders, peasant believers supplemented these new techniques with processions honoring wondrous icons. In this way wondrous icons served as important bridges between traditional and modern life as they provided spiritual, physical, and psychological comfort to believers in an uncertain and changing world. For communities whose visitation requests were denied and for believers who wanted their own personal reminder of sacred aura, mass icon reproduction filled this need as millions of copies were manufactured and distributed for free or at negligible cost. The rise in requests for icon visitations and the proliferation of cheaply produced sacred images troubled Church authorities who, facing growing criticism from secular and revolutionary activists and the new religious toleration law of 1905, struggled to bring these popular forms of folk piety within the institutional and bureaucratic structure of Orthodoxy without dampening religious fervor. As spiritual essence emanated from shrines to local communities of believers through visitations and reproductions believers were reminded of the fundamental cultural fragments that bound them together as members of the same faith and as inheritors and creators of modern Orthodox experience as Russia became increasingly modern, secular, and revolutionary.
Résumé
Les icônes ont constitué une partie importante de l’expérience visuelle et émotive de la foi orthodoxe russe. Les icônes réputées avoir des pouvoirs extraordinaires inspiraient des pèlerinages aux sanctuaires les possédant. Parallèlement, des communautés locales tentaient de les faire venir temporairement dans leur village dans l’espoir que l’aura sacré dégagé par ces icônes les protégerait des épidémies et des mauvaises récoltes. Alors que la Russie autocratique commençait à se moderniser dans les années 1860 et 1870, le prêt de ces icônes est devenu de plus en plus commun. Les demandes affluaient de plus en plus au fur et à mesure que les paysans alphabétisés lisaient à propos de ces images sacrées dans la presse religieuse et séculière. Les paysans croyants juxtaposaient les processions honorant les icônes merveilleuses aux nouvelles pratiques médicales et agricoles, encore non testées, apportées dans les campagnes par des spécialistes de l’extérieur. À leur façon, ces images saintes ont servi de pont entre la vie traditionnelle et la vie moderne en donnant un réconfort psychologique, physique et spirituel aux croyants dans un monde en constante mutation. La reproduction et la distribution de millions de copies de ces icônes à peu de frais répondaient au désir des croyants de posséder un objet rappelant l’aura sacré des icônes. L’augmentation des requêtes pour la visite des icônes et la prolifération d’images sacrées bon marché ont troublé les autorités ecclésiastiques. Ces dernières ont tenté d’intégrer ces formes de piété populaire dans le cadre des structures bureaucratiques et institutionnelles de l’Église orthodoxe, sans amenuiser la ferveur populaire. Cette intégration s’est faite alors que les activistes révolutionnaires et laïques critiquaient de plus en plus l’Église dans le cadre de la tolérance religieuse acquise en 1905. Comme l’essence spirituelle émanant des sanctuaires se trouvaient transportée dans les communautés locales visitées par les icônes ou par leurs reproductions, les croyants se voyaient rappeler l’importance de ces fragments culturels qui unissaient les membres d’une même foi, les fondateurs et les héritiers de l’expérience orthodoxe russe moderne alors que la Russie devenait de plus en plus moderne, laïque et révolutionnaire.