Abstracts
Abstract
Historical treatments of the October Crisis have tended to focus on a simple dichotomy between the aims of the Canadian government and the Front de Libération du Québec, have suggested the tensions in the relationship between federal and provincial levels of government during the crisis, or have sought to situate the FLQ within the emergence of a new strain of radical ideas in Québec during the 1960s. This paper takes as its starting-point the irony of the reluctance of the Trudeau government to brand the FLQ as “terrorists,” and examines the federal government’s response within a larger strategy to force the intellectual communities in both English Canada and Québec away from a sympathy for student radicalism and international decolonization struggles. It situates the Trudeau government’s “war on terror” as less an episodic response to the kidnappings of James Cross and Pierre Laporte, but within a growing strand of conservatism in the encounter of the authorities with elements of the cultural revolution of the 1960s. It poses the question of whether the nature of the federal government’s response may have been due to the desire, among members of Prime Minister Pierre Trudeau’s inner circle, to promote a new type of liberal ideology that sought to dispense with older versions that legitimated civic participation through non-elected, “representative” bodies by defining the latter as conscious or unwitting accomplices of terrorist violence. The paper is based on a range of newly-declassified documents from both the federal cabinet and the security services deposited in Pierre Trudeau’s prime ministerial archive, as well as a new reading of newspaper and media sources in Québec.
Résumé
Les analyses historiques de la Crise d’octobre ont tendance à se cristalliser autour d’une dichotomie simple entre les intentions du gouvernement du Canada et le Front de libération du Québec (FLQ), à souligner les tensions entre les États fédéral et provincial pendant la crise, ou encore à replacer le FLQ dans le contexte de l’éclosion d’idées radicales au Québec des années 1960. La présente recherche prend comme point de départ la réticence paradoxale de l’administration Trudeau à qualifier les felquistes de « terroristes » et étudie la réaction du gouvernement fédéral dans le contexte d’une stratégie élargie visant à forcer l’intelligentsia tant anglo-canadienne que québécoise à se désolidariser du radicalisme étudiant et des luttes de décolonisation internationales. L’auteur envisage la « guerre au terrorisme » entreprise par le gouvernement Trudeau moins comme une réaction ponctuelle à l’enlèvement de James Cross et de Pierre Laporte que comme un élan de conservatisme suscité par la rencontre des autorités avec certains éléments de la révolution culturelle des années 1960. Il se demande si la réaction du gouvernement fédéral est attribuable à la volonté, qui existait dans le cercle restreint du premier ministre Trudeau, de promouvoir un nouveau type de libéralisme. Opposés aux tendances anciennes de légitimation de la participation civique par le truchement d’organismes « représentatifs » non élus, Trudeau et les siens auraient caractérisé ces derniers de complices, volontaires ou inadvertants, d’actes de violence terroriste. Cet article repose sur une série de documents nouvellement déclassifiés du cabinet fédéral et des services secrets déposés dans les archives du premier ministre Trudeau, ainsi que sur une relecture de périodiques et de sources médiatiques du Québec.