Abstracts
Abstract
The recent revival of interest in Marxism within and beyond the academy has led to various proposals for contemporary reconstructions of historical materialism. This article proposes that the work of Antonio Gramsci could provide the basis for an historical materialist interdisciplinary research programme today that is capable of engaging productively in dialogue with other traditions of thought, while respecting their (and its own) differences. The article focuses in particular on Gramsci’s development of the concept of “passive revolution,” arguing that his integration of elements from Marx’s Theses on Feuerbach permits him both to break with various “determinist” deformations of Marx's thought while at the same time insisting upon the integrity of Marxist theory, as a tradition of thought capable of renewal through self-criticism. It proposes that Gramsci's thought offers resources for an explanatory historical narrative of modernity focused upon the political moment as the dialectical unity of “structure” and “agency”.
Résumé
On a noté, tant au sein qu’à l’extérieur du milieu universitaire, un récent regain d’intérêt pour le marxisme duquel ont surgi plusieurs propositions de reconstructions contemporaines du matérialisme historique. Dans son article, Peter Thomas montre que l’on trouve dans l’oeuvre d’Antonio Gramsci de quoi justifier aujourd’hui la mise sur pied d’un programme de recherche interdisciplinaire sur le matérialisme historique, programme qui générerait entre d’autres écoles de pensée des discussions fructueuses et tolérantes des différences de chacune. Analysant plus particulièrement la façon dont Gramsci a développé le concept de « révolution passive », Peter Thomas soutient qu’en s’appuyant sur des arguments tirés des Thèses sur Feuerbach de Marx, Gramsci a pu à la fois prendre ses distances par rapport à diverses déformations « déterministes » de la pensée de Marx et défendre l’intégrité de la théorie marxiste, capable de se renouveler grâce à l’autocritique. Peter Thomas suggère que la pensée de Gramsci possède les éléments nécessaires à l’élaboration d’un récit explicatif de la modernité dont le moment politique constituerait l’unité dialectique de la « structure » et de « l’action ».
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