Journal of the Canadian Historical Association
Revue de la Société historique du Canada
Volume 16, Number 1, 2005
Table of contents (13 articles)
London 2005
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2005 Presidential Address of the CHA: Space and Region in Canadian History
Gerald Friesen
pp. 1–22
AbstractEN:
The spatial dimensions of contemporary society differ substantially from those prevailing in earlier centuries and even in the first half of the twentieth century. The change requires a re-thinking of “region,” one of the fundamental concepts in discussions of Canada as nation-state. In the past, the concept of region has enabled Canadians to come to terms with physical, cultural, and historical differences within the country and to imagine the community as an appropriate and cohesive whole. In the conditions created by changing trade patterns, global migration, and electronic communication, the concept of region has to be revised if it is to serve as one of the underpinnings of the contemporary nation-state. Rather than a one-size-fits-all approach, this paper advocates the use of three regional concepts in place of one. Denoted, instituted, and imagined regions acknowledge the social change, the negotiation, and the contingency that must be part of a spatial approach to Canadian history.
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2005 Discours du président de la S.H.C. Les concepts d’espace et de région en histoire du Canada
Gerald Friesen
pp. 23–48
AbstractFR:
Les repères spatiaux de la société contemporaine diffèrent considérablement de ceux des siècles précédents, voire de ceux de la première moitié du XXe siècle. Ce changement nous force à repenser la notion de « région », l’un des concepts fondamentaux que l’on retrouve au coeur de tout débat sur l’État-nation canadien. Le concept de région avait autrefois permis aux Canadiens d’accepter les différences physiques, culturelles et historiques de leur pays et d’appréhender leur société comme un tout convenable et solide. La modification de la structure des échanges commerciaux, les tendances migratoires mondiales et les communications électroniques ont créé un nouveau contexte qui rend nécessaire la révision du concept de région si l’on souhaite s’en servir comme pilier de l’État-nation contemporain. L’article ci-dessous propose de laisser tomber l’approche uniformisée et de recourir plutôt à trois concepts régionaux au lieu d’un seul. Les régions dénotées, instituées et imaginées tiennent compte du changement social, des négociations et des facteurs impondérables, des éléments indispensables à toute analyse spatiale de l’histoire du Canada.
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Hostage-taking 1754: Virginians vs Canadians
Ian K. Steele
pp. 49–73
AbstractEN:
When Virginians, Canadians, and Indians clashed, the Allegheny borderlands were a new ‘muddle ground’ of fateful cultural confusions rather than an established middle ground of recognized compromises. The taking of captives was an early, significant, and portentious part of the contest. Indians who were resettling the region were familiar with traditional panis slavery, with raiding for captives in long-range blood feuds, and with trading Indian captives to Europeans. Their capture of European traders, as diplomatic gifts, was a very recent development.
Colonial trade rivalries became military, and the paltry forts became sites of negotiated surrender in 1754. Before European regulars arrived in numbers, or the Anglo-French war was formally declared, colonial intruders surrendered to their Indian and colonial rivals on three occasions. Virginians surrendered their incomplete stockade at the forks of the Ohio in April. In May, Virginians and Indians ambushed a Canadian party under Ensign Jumonville, and survivors of the initial skirmish sought quarter. Within five weeks, avenging Canadians and Indians forced Virginians to surrender their aptly-named Fort Necessity.
In taking prisoners and hostages in the Allegheny borderlands, colonial officers adapted and violated both European and Indian conventions, and took different approaches in dealing with the independent actions of their Indian allies. On the eve of a major war, captives and their brethren learned what distinctions had been made, and that they might well be violated.
FR:
Lorsque les Virginiens, les Canadiens et les Indiens s’affrontèrent dans les régions limitrophes des Alleghenys, ils transformèrent ce territoire en une zone de funeste confusion culturelle au lieu d’en faire un terrain de concessions mutuellement respectées. Faire des prisonniers est très tôt devenu un enjeu important et significatif. Les Indiens qui repeuplaient la région pratiquaient traditionnellement l’esclavage des Panis; ils organisaient des incursions pour faire des prisonniers dans le cadre de querelles sanglantes menées loin en territoire ennemi, et ces prisonniers indiens servaient de monnaie d’échange avec les Européens. La capture de commerçants européens, comme cadeaux diplomatiques, était une stratégie toute récente.
Les rivalités commerciales entre les colonies dégénérèrent en conflits militaires, et les forts dérisoires des deux partis firent l’objet d’une reddition négociée en 1754. Avant que les troupes régulières européennes arrivent en grand nombre et que la guerre franco-anglaise ne soit officiellement déclarée, les colons des deux camps adverses et leurs alliés indiens s’étaient affrontés à trois reprises : en avril, les Virginiens, battus, avaient dû céder leur palissade incomplète érigée au confluent de l’Ohio; en mai, les Virginiens et les Indiens avaient tendu une embuscade à un détachement de Canadiens commandé par l’officier de Jumonville, et les survivants de la première escarmouche avaient demandé quartier. Moins de cinq semaines plus tard, les Canadiens et leurs alliés indiens prenaient leur revanche et forçaient les Virginiens à rendre leur petit fort, le bien-nommé Fort Necessity.
En faisant des prisonniers et en prenant des otages dans la région des Alleghenys, les officiers coloniaux adaptaient et violaient les conventions européennes et indiennes; ils cherchaient à s’ajuster aux actions indépendantes de leurs alliés indiens. À la veille d’une guerre majeure, les captifs et leurs camarades d’infortune apprirent que les distinctions qui avaient été faites pourraient très bien être violées.
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Pour une nouvelle synthèse sur les processus électoraux du XIXe siècle québécois
Renaud Séguin
pp. 75–100
AbstractFR:
Cet article se veut un appel à une relecture des processus électoraux du XIXe siècle québécois. Un regard moins partial sur les campagnes électorales et les activités entourant le scrutin expose des aspects insoupçonnés de la culture politique de l’époque et de son évolution. En ce sens, des études sur les élections britanniques, américaines et françaises se révèlent fort utiles. Elles permettent d’aborder les aspects locaux et communautaires des processus électoraux de l’époque tout en dépassant les constats habituels sur la corruption et la violence. L’évaluation de l’impact des réformes du droit électoral s’en trouve aussi renouvelée. Malgré les efforts des autorités centrales, tant partisanes que gouvernementales, les communautés rurales semblent ainsi conserver, du moins jusqu’aux années 1850, une autonomie notable en ce qui concerne le déroulement de la campagne électorale et de l’élection. De même, un réexamen des moyens utilisés pour influencer l’électorat démontre que ce dernier faisait preuve d’une certaine forme d’indépendance face aux membres des élites qui sollicitaient son appui. Il expose aussi une multiplicité de discours. Loin d’être un simple mécanisme constitutionnel, l’élection se révèle une porte d’entrée privilégiée vers le monde politique de l’époque et son évolution.
EN:
This article calls for a re-examination of 19th century electoral processes in Quebec. A less partial look into the electoral campaigns and the activities surrounding the vote exposes previously unsuspected aspects of the political culture of the time as well as its evolution. In this sense, studies pertaining to British, American and French elections are extremely useful. They make it possible to approach the examination of local and communal aspects of the electoral process while bypassing the usual constants of corruption and violence. The evaluation of the impact of reforms in electoral law is also reviewed. During the 1850s, despite the efforts of central partisan and government authorities, rural communities seemed to preserve a notable independence throughout the course of the election campaign and the election itself. Similarly, a re-examination of the means used to influence the electorate demonstrates the challenge of peasant independence that faced the members of the elite as they solicited for their support. This also exposes a certain multiplicity in speech. Far from being a simple constitutional mechanism, the election would reveal itself as a door of privileged entry into the century’s political world as well as its evolution.
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Craftsworkers and Canada’s First Industrial Revolution: Reassessing the Context
Robert B. Kristofferson
pp. 101–137
AbstractEN:
This paper shows that the most remarkable aspect of the far-reaching industrial development of Hamilton, Ontario by the early 1870s was that it was achieved largely through the adaptation and expansion of pre-existing structures of production firmly rooted in the traditional crafts world. The early industrialization of Hamilton was combined and uneven, but handicraft production stood in distinction to the enlarged manufactory. “Modern Industry,” in what limited form it may have existed at all, had yet to establish itself as a typical form of industrial enterprise. All this is not surprising, since almost all those men leading the industrialization of the city were themselves former artisans and craftsworkers intimately familiar with the techniques and possibilities of craft production. This paper delineates the structures of early industrialization to suggest the pressing need for historians to reconsider the potential for continuity of craftsworker experience during early industrialization.
FR:
Cet article montre l'aspect le plus remarquable du développement industriel extensif de la ville d’Hamilton, Ontario durant les années tôt de 1870. Ce dernier était réalisé en grande partie par l'adaptation et l'expansion des structures préexistantes fermement enracinées dans le monde traditionnel de la production. Les premières instances d’industrialisation d’Hamilton étaient mixtes et disproportionnées. Pourtant, l’ouvrage du travail s'est retenu distinct à l'usine agrandie. « L’industrie moderne, » dans la forme limitée qu’elle aurait pu avoir existée, avait encore le défi de s‘établir comme un aspect typique de l’entreprise industrielle. Ceci n’était pas étonnant vu que presque tous les hommes qui menaient l'industrialisation de la ville étaient des anciens artisans ainsi que des ouvriers intimement au courant des techniques et des possibilités de la production de l’oeuvre. Cet article trace les structures du mouvement tôt de l'industrialisation afin de suggérer l’exigence pressante chez les historiens pour reconsidérer le potentiel pour la continuité de l'expérience du l’ouvrier pendant le mouvement tôt de l'industrialisation.
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Three Cheers for Lord Denman: Reformers, the Irish, and Jury Reforms in Nova Scotia, 1833-1845
R. Blake Brown
pp. 139–167
AbstractEN:
This article explores the important place of the jury in the relationship between law, politics, and state in pre-Confederation Nova Scotia. The legislature responded to fears of jury packing by creating more complex procedures for jury selection. These jury selection systems relied for their implementation on committees composed of magistrates and sheriffs, officials who proved unreliable instruments for carrying out a more bureaucratic state policy. Juries also reflected, and influenced, debates about political parties, libel, and the public sphere. In the 1840s, Irish immigrants to Nova Scotia drew upon their experience of packed juries in Ireland to complain that they were systematically excluded from jury service. Political reformers also asserted that officials packed juries against them with their political opponents, especially in high profile libel cases in which tories attempted to silence the increasingly critical reform press. These libel cases highlighted the role of the jury in protecting freedom of the press and therefore reformers’ ability to challenge the tory leadership of the colony. The fierce complaints over jury selection irregularities led to the passage of reform legislation, though a final solution to the politicization of juries remained elusive with the emergence and acceptance of political parties in Nova Scotia.
FR:
L’article suivant analyse le rôle important du jury au regard de la loi, de la politique et de l’État, dans la Nouvelle-Écosse d’avant la Confédération. Afin d’éviter qu’un jury soit noyauté, l’assemblée législative élabora des procédures complexes pour mieux encadrer la sélection des jurés. La mise en oeuvre de ces procédures relevait de comités composés de magistrats et de shérifs; ces représentants officiels se révélèrent toutefois peu fiables pour appliquer les mesures bureaucratiques instaurées par l’État. Les jurés ne restaient pas imperméables aux débats sur les partis politiques, sur la diffamation et sur les questions relevant du domaine public. Dans les années 1840, les immigrants irlandais installés en Nouvelle-Écosse, forts de leur expérience de noyautage de jury en Irlande, se plaignirent qu’ils n’étaient jamais appelés à faire partie d’un jury. Des réformistes politiques affirmèrent aussi que des représentants officiels choisissaient des jurés défavorables à leur cause, surtout lorsqu’il s’agissait de cas majeurs de poursuite en diffamation, les torys se servant de cette tribune pour tenter de museler une presse réformiste de plus en plus critique. Ces procès en diffamation soulignaient l’importance du rôle du jury dans la protection de la liberté de la presse et montraient conséquemment que les réformistes avaient les moyens d’ébranler le leadership des torys dans la colonie. Les virulentes dénonciations des irrégularités dans la sélection des jurés débouchèrent sur l’adoption d’une loi réformiste; le problème de la politisation des jurés resta cependant difficile à régler entièrement à cause de la montée et de la reconnaissance des partis politiques en Nouvelle-Écosse.
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Late-Victorian Gentlemen Entrepreneurs Venturing Into New Worlds of Canadian Business: The Nestegg Mining Company, 1896-98
Patrick Chapin
pp. 169–199
AbstractEN:
This case study examines how a group of late nineteenth century Victoria businessmen adjusted to the transition from traditional family capitalism to joint stock company management of a remote speculative mining venture. They encountered numerous unfamiliar obstacles including prejudicial management, the long-distance factor, public investors, and innovations in advertising and financing. Ultimately, Victoria’s unique geography and cultural setting foiled their efforts to establish themselves as Western Canada’s centre of venture capitalism.
FR:
L’étude de cas suivante examine comment, à la fin du XIXe siècle, un groupe d’hommes d’affaires de Victoria, rompu au capitalisme familial traditionnel, s’est lancé dans la gestion de société de capitaux en s’intéressant à une entreprise minière spéculative en région éloignée. Ils se sont heurtés à d’innombrables obstacles inconnus, comme la gestion préjudiciable, l’éloignement, les investisseurs publics, ainsi que les innovations en publicité et en finance. En fin de compte, la géographie et la mentalité culturelle uniques de Victoria ont contrecarré leurs efforts pour s’imposer comme les maîtres du capitalisme de risque dans l’Ouest canadien.
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“eyes wide open”: E. W. Backus and The Pitfalls of Investing in Ontario’s Pulp and Paper Industry, 1902-1932
Mark Kuhlberg
pp. 201–233
AbstractEN:
It has long been argued that pulp and paper industrialists – especially Americans – could count on the cooperation of the provincial state as they established and expanded their enterprises in Canada in the first half of the twentieth century. The case of Edward Wellington Backus, an American industrialist, demonstrates that this paradigm does not explain the birth and dynamic growth of the newsprint industry in Ontario during this period. Backus rarely received the provincial government’s cooperation as he built paper plants in Fort Frances and Kenora. On the rare occasions when the politicians assisted him, they only did so within carefully prescribed limits. Backus’s story is significant because it indicates that it is time to reconsider the history of the political economy of Canada’s resource industries, at least as far as turning trees into paper is concerned.
FR:
Il est longtemps discuté que durant la première moitié du vingtième siècle, les industriels de pulpe et papier – particulièrement les Américains – pourraient compter sur la coopération de l'état provincial pendant l’établissement et l’expansion d’entreprises au Canada. Le cas de l’industriel américain Edouard Wellington Backus démontre que ce paradigme n'explique pas la naissance et la croissance dynamique de l'industrie du papier journal en Ontario durant cette période. Backus avait rarement reçu la coopération du gouvernement provincial pendant qu'il installait des usines de papier au Fort Frances et Kenora. Sur les rares occasions que les politiciens lui assistaient, ils l’ont seulement fait parmi des limites soigneusement prescrites. L'histoire de Backus est significatif parce qu'elle indique qu'il est temps de reconsidérer, au moins en ce qui concerne la manufacture du papier, l'histoire de l'économie politique de l’industrie de ressources canadiennes.
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The Horror at Home: The Canadian Military and the “Great” Influenza Pandemic of 1918
Mark Osborne Humphries
pp. 235–260
AbstractFR:
L’auteur examine ici les origines et la propagation de l’influenza au Canada pendant la pandémie de grippe espagnole de 1918. Pour cela, il a consulté diverses sources statistiques et archivistiques tirées de dossiers d’hôpitaux militaires. Il avance que les vecteurs de propagation du virus n’auraient pas été les soldats de retour de la Première Guerre mondiale, mais plutôt les soldats américains qui se rendaient outre-mer. L’auteur pose comme postulat que la maladie s’est par la suite propagée au Canada par l’entremise des soldats canadiens que l’on redéployait afin de constituer une force expéditionnaire en Sibérie. L’auteur conclut qu’en choisissant d’élargir l’effort de guerre au détriment de la protection de la santé publique, le Canada a favorisé la dissémination de la pandémie de l’influenza de 1918, qui n’aurait donc pas été une conséquence inévitable de la fin de la guerre.
EN:
Using a variety of archival sources and statistics compiled from military hospital records, the author examines the origin and dissemination of influenza in Canada during the “Spanish” influenza pandemic of 1918. He argues that pandemic influenza did not originate with soldiers returning from the First World War but instead traces the spread of the virus to American soldiers on their way overseas. The author posits that in Canada, the disease was then disseminated by the movement of Canadian soldiers as the war effort was widened to include a new commitment to mount an expeditionary force to Siberia. The author concludes that the physical path of the 1918 influenza pandemic in Canada is best understood as the result of a widening of the war effort at the expense of public health rather than as the inevitable consequence of the war’s end.
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He Is Depending on You: Militarism, Martyrdom, and the Appeal to Manliness in the Case of France’s ‘Croix de Feu’, 1931-1940.
Geoff Read
pp. 261–291
AbstractEN:
This article examines the masculine discourse of the Croix de Feu, France’s largest political formation in the late 1930s, against the examples of the republican conservative parties – the Fédération Républicaine, the Alliance Démocratique, and the Parti Démocrate Populaire – as well the Socialist and Communist left. The author argues, based on the François de La Rocque papers, the movement’s newspaper, Le Flambeau, the archives of key political figures, as well as the other parties’ presses, that while the Croix de Feu’s preferred masculinity was similar to that found on the republican right in many regards, the movement, borrowing heavily from the masculinist aesthetic of the far-left, was engaged in the construction of a fascist “new man.” He is Depending on You, therefore, maintains that the Croix de Feu was typically fascist in its masculine discourse, synthesizing social conservatism with a radical élan. Since the Croix de Feu was undeniably popular, with roughly 1,000,000 adherents by the late-1930s, fascism and the fascist new man were by no means marginal phenomena in French politics, culture, and society as some have argued.
FR:
Cet article examine le discours masculin du Croix de Feu, la plus grande formation politique de la France vers la fin des années 30, contre les exemples des parties conservatrices républicaines – le Fédération Républicaine, l'Alliance Démocratique, et le Parti Démocrate Populaire – ainsi que la gauche socialiste et communiste. Fondé sur les papiers de François de La Rocque, l’auteur discute; le mouvement du journal « Le Flambeau », les archives des figures politiques principales, et aussi la presse des autres parties. Tandis que le Croix de Feu préférait la masculinité, ceci était semblable à l’élément masculin retrouvé en plusieurs regards chez le parti républicain. Le mouvement, empruntant fortement de l’esthétique masculin du loin gauche, était engagé dans la construction d'un « nouvel homme fasciste. » « Il dépend sur vous, » démontre qu’en général, le Croix de Feu était fasciste dans son discours masculin, synthétisant le conservatisme social avec un élan radical. Puisque le Croix de Feu était incontestablement populaire, avec presque 1 000 000 adhérents durant la fin des années 30s, le fascisme et le nouvel homme fasciste n’étaient pas des phénomènes insignifiants dans la politique, la culture, et la société française comme certains ont réclamé.
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Federal Spaces, Local Conflicts: National Parks and the Exclusionary Politics of the Conservation Movement in Ontario, 1900-1935
John Sandlos
pp. 293–318
AbstractEN:
The historical displacement of indigenous and non-Native people from national parks and nature preserves has often been analyzed as a deliberate imposition of state authority over local people living in rural and hinterland regions. The cases of Point Pelee and Georgian Bay Islands National Parks indicate that local people had considerable influence over the siting and management policies applied to parks and protected areas in the early twentieth century. Although the federal government did attempt to either expel or severely curtail the wildlife harvesting activities of Aboriginals and non-Aboriginals living within the national parks during this period, such policies were often the result of lobbying from local conservation groups intent on saving threatened wildlife populations or business promoters hoping to stimulate the local tourist economy through the creation of a public pleasuring ground. This paper argues that the management frameworks governing Point Pelee and Georgian Bay Islands National Parks were not the product of narrow state interests, but of a much broader policy community composed of local and state actors hoping to shape the park environments to suit their own political priorities.
FR:
Souvent, le déplacement historique du peuple autochtone et non amérindien des parcs nationaux et des zones de conservation naturelles était analysé comme une imposition délibérée de l’autorité de l’état sur le peuple régionale vivant dans des régions rurales et d’hinterland. Durant le tôt vingtième siècle, les cas du Point Pelée et des parcs nationaux des îles de la baie Géorgienne indiquaient que le peuple régional avait une influence considérable sur les politiques d'emplacement ainsi que la gestion des parcs et des sites protégés. Pendant cette période, le gouvernement fédéral avait essayé d’expulser ou de sévèrement raccourcir la récolte de la faune par les aborigènes et les non aborigènes vivant dans les parcs nationaux. Souvent, ces politiques étaient le résultat d’incitations des groupes locaux de conservation avec l’intention de sauver les populations de faune ou par les promoteurs d’entreprise espérant de stimuler l'économie de tourisme locale par la création d'une terre publique plaisante. Cet article soutient que les cadres de gestion gouvernant le Point Pelée et les parcs nationaux des îles de la baie Géorgienne n'étaient pas le produit d'intérêts étroits de l'état, mais plutôt d'une politique communautaire beaucoup plus large composée des protagonistes locaux et de l’état espérant de former un environnement dans les parcs convenant à leurs propres priorités politiques.
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Eminent Pearsonians: Britishness, Anti-Britishness, and Canadianism
C. P. Champion
pp. 319–340
AbstractEN:
Britishness in mid-Twentieth century Canada is usually treated as a fading overseas tie, a foreign allegiance, or a mark of dependency and colonial immaturity. There is a tendency to assume a kind of Manichean division between pro-British and anti-British: either in favour of Canadian independence, or beholden to the British connection, and to draw too sharp a distinction between what was “British” and what was genuinely “Canadian.” However, a study of the Eminent Pearsonians – three generations of Canadians whose anglophilia and Canadianness were intermingled – suggests that they were neither purely anglophile nor quite anglophobe but a tertium quid. Britishness and Canadianism were far more interpenetrated than is commonly thought. The nationalism and internationalism of Pearson and his contemporaries adumbrated their adoptive English liberalism and British liberal imperialism. Indeed, Britishness was interwoven into the Canadianness of the actors, bit-players, and stage-hands of all classes, ethnicities and genders in the Canadian pageant. In the positive sense of the term, Canadianism was an excrescence of Britishness.
FR:
On a habituellement interprété la « britannicité » du Canada au milieu du XXe siècle comme un lien outre-atlantique évanescent, un sentiment d’allégeance à un pays étranger, ou un signe de dépendance et d’immaturité coloniale. On a tendance à diviser de façon manichéenne les pro- et les antibritanniques – les uns favorables au lien britannique, les autres, à l’indépendance du Canada – et de distinguer sans nuance ce qui est « britannique » de ce qui est authentiquement « canadien ». Toutefois, une étude portant sur les célèbres Pearsoniens (trois générations de Canadiens qui ont assumé à la fois leur anglophilie et leur « canadianité ») suggère qu’ils n’étaient ni purement anglophiles ni tout à fait anglophobes, mais qu’ils se situaient entre les deux. La britannicité et la canadianité s’interpénétraient bien plus qu’on le pense généralement. Le nationalisme et l’internationalisme pratiqués par Pearson et ses contemporains étaient teintés de libéralisme anglais et d’impérialisme libéral britannique. En fait, la britannicité a coloré la canadianité de tous ceux et celles qui, de près ou de loin, et quelles qu’aient été leurs origines sociales et ethniques, ont participé à l’aventure historique canadienne. Dans le sens positif du terme, le canadianisme était une excroissance de la britannicité.
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Errata