Abstracts
Résumé
Démonstration de pouvoir, l'entrée royale dans les bonnes villes de France donne en spectacle la relation entre la royauté et ses villes mais elle fournit aussi aux urbains Ioccasion de se représenter eux-mêmes. L'objectif méthodologique de cet article est de vérifier si les descriptions d'entrées sont utilisables pour reconstruire le tissu social spécifique de chaque ville.
Cet article s'attarde sur l'un des éléments de cette entrée : le cortège urbain qui, en « belle ordonnance », franchit les murs pour aller accueillir le roi à quelques lieues de la ville. La représentation quon y trouve du « peuple de la ville » montre que l'entrée révèle moins le corps social urbain que le système d'encadrement de ce corps social. D'abord regroupé par métiers, le « peuple de la ville » perd bientôt sa spécificité pour former un tout confondu à l'intérieur du défilé militaire qui se généralise au XVIe siècle. L'article met d'abord en évidence la fascination pour la chose militaire qui se développe au XVIe siècle et qui confère à la symbolique des armes un caractère à la fois politique et festif. Il s'interroge ensuite sur les rapports sociaux mis en scène par le cortège urbain et évalue la place du quartier par rapport au métier comme système d'encadrement, en comparant diverses entrées à travers la France.
Abstract
As demonstrations of power, royal processions in the favoured towns of France illustrated the relationship between the monarch and his towns and gave these urban centres the opportunity for self-representation. The methodological objective of this paper is to determine whether descriptive accounts of these royal processions can be used to reconstruct the social fabric particular to each town.
This paper is concerned with one of the elements of these processions: the urban pageant which, to greet the king in proper fashion, passed through the city walls just a few leagues from the town. Its representation of the townsfolkd showed less of the urban social corps than it did of the frameworks system of this social corps. Having been gathered together according to their trades, the townsfolk soon lost their definition within the context of the formalized military parade which was becoming common in the sixteenth century. The paper looks first at the fascination for things military which developed in the sixteenth century — and which gave to such pageants a character that was at the same time political and festive. Then, by comparing several such pageants throughout France, it examines the social intercourse they engendered and evalutes the comparitive significance of the war and the trades as social framework system.
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