Abstracts
Abstract
Charles Pigott hailed from a Shropshire gentry family that made the transition from Jacobitism to Jacobinism in the eighteenth-century. A bon vivant and man of the turf, Pigott scandalised the establishment by exposing the decadent habits of the landed aristocracy in the Jockey Club and the Female Jockey Club. These scurrilous exposés brought Pigott fame and persecution; they also established him as one of the first radical writers to make political capital out of the "boudoir politics" of the aristocracy.
This paper examines the language of defamation in these pamphlets, their antecedents and their political purchase. Although the Jockey Club proved a resounding success, its sequel was less so; and this fact raises the question of why sexual scandal ultimately proved a more potent weapon of political criticism in late-eighteenth century France than in Britain. One reason is related to Britain's counter-revolution, to the reaction of the propertied classes towards French revolutionary violence, however critical they may have been to aristocratic libertinism. But another has to do with the nature of political society in France, the closer articulation between the “noble body” and the body politic. In Britain's more pluralist society, dominated by Parliament rather than the Court, attacks on the morals of the aristocracy were less politically damaging than they were in the France of the ancien regime.
Résumé
Charles Pigott était originaire d'une famille de la haute-bourgeoisie du Shropshire qui avait fait la transition du Jacobitisme au Jacobinisme. Bon vivant, habitué des course de chevaux, il réussit à scandaliser l'establishment en dépeignant les moeurs décadentes de l'aristocratie foncière dans deux ouvrages intitulés Jockey Club et Female Jockey Club. Ces exposés injurieux lui apportèrent à la fois gloire et poursuite judiciaire ; ils en firent aussi I’un des premiers auteurs à se constituer un capital politique en utilisant la « politique de boudoir » de l'aristocratie. Cet article étudie la langue diffamatoire de ces pamphlets, leurs antécédents et leurs conséquences politiques. Si Jockey Club rencontra un triomphe percutant, ses séquelles ne subirent pas la même sort, un fait qui porte à se demander pourquoi le scandale de moeurs pouvait, dans la France de la même époque, constituer une arme plus puissante de critique politique. Certes, l'une des explications relève de la contre-révolution britannique, la réaction des classes nanties à la violence révolutionnaire française les portant à mettre de côté leur désapprobation du libertinage des arisocrates. Mais il est une autre qui renvoie cette fois à la nature de la société politique en France, à l'articulation plus étroite entre le « corps noble » et le corps politique. En Grande-Bretagne où la société, davantage pluraliste, était dominée par le Parlement plutôt que par la cour, les dénonciations des moeurs de l'aristocratie se révélèrent moins préjudiciables pour l'ordre politique qu'elles ne le furent dans la France de l'Ancien Régime.
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