Abstracts
Résumé
Le régime fasciste dirigé par Benito Mussolini est né à l’origine avec une dimension purement nationale, mais, avec le temps, il a évolué vers une approche plus internationale et globale. En effet, le fascisme a tenté de se présenter comme un régime “dynamique”, capable de s’adresser aux Italiens, où qu’ils vivent dans le monde, annulant ainsi l’espace qui les séparait de la mère patrie et abolissant la distance entre la terre d’origine et celle de l’émigration. Grâce à une véritable stratégie de promotion, Mussolini s’adresse à la fois aux élites étrangères et aux communautés d’émigrés italiens à l’étranger, promouvant ainsi l’italianité, dans le but de montrer le succès obtenu en rendant sa grandeur impériale au peuple et à l’État italien après la “décadence” que l’on connaît sous les gouvernements libéraux. Un exemple de la forte volonté du gouvernement fasciste de promouvoir l’italianité hors des frontières italiennes nous est fourni par la croisière de 350 étudiants liés aux GUF (Groupes universitaires fascistes), qui, le 19 septembre 1934, arrivèrent d’Italie aux États-Unis, dans le but non seulement de favoriser un échange sur un pied d’égalité entre les étudiants des deux pays mais aussi et surtout de faire ‘comprendre’ aux régimes libéraux-démocrates le prétendu caractère novateur de l’Italie fasciste. Cet essai propose d’analyser les moyens par lesquels le fascisme italien a cherché à gagner en visibilité dans les espaces publics aux États-Unis afin de s’assurer la reconnaissance et le consensus des Américains et des Italo-Américains, par le biais de ses propagandistes et de ses militants politiques et donc d’une circulation mondiale de conférenciers et de matériel de propagande.