Abstracts
Résumé
L’Intelligent Dance Music, abrégé IDM, est un courant né dans les années 1990 en Angleterre. Sa particularité a été de proposer une musique aux spécificités structurelles populaires (rythmes majoritairement binaires, nombreuses répétitions, formes classiques, etc.) mêlée à une certaine complexité du contenu rythmique et timbral. Reprenant les techniques de micromanipulations sonores explorées dans les milieux académiques des années 1970 et 1980, les artistes d’IDM les ont développées par la création d’outils dédiés qu’ils ont ensuite diffusés à un large public appartenant à une nouvelle génération d’auditeurs « actifs ». Ce partage, favorisé par le contexte particulier de développement des technologies numériques qui débuta dans les années 1990, a donné lieu à une utilisation massive des micromanipulations dans les musiques populaires. L’esthétique issue des micromanipulations se manifeste à l’audition par l’effet de granulation du son qui provient de l’utilisation de diverses techniques de construction et décomposition tels que la granulation sonore, la synthèse granulaire, le découpage, répétition et mélange automatisés, ainsi que l’étirement ou encore le « gel » du son. Le présent article résume l’évolution de l’usage des micromanipulations sonores en tenant compte du contexte qui a favorisé son développement et présente l’IDM comme le courant qui a assuré le transfert d’un concept de création vers une esthétique populaire.
Abstract
Intelligent Dance Music (IDM) is a trend that emerged in England in the 1990s. The music of the movement is characterized by popular structural elements (primarily binary rhythms, numerous repetitions, classical forms, etc.) combined with a certain rhythmic and timbral complexity. IDM artists use specific tools to recreate sonic micromanipulation techniques that were developed in academic circles in the 1970s and 1980s, which they distribute to a large public audience, who make up the next generation of ‘active’ listeners. Sharing these techniques has been facilitated through the development of digital technology that emerged at the beginning of the 1990s, which made it possible for micromanipulations to be widely used in popular music. Micromanipulations create an aesthetic that incorporates sound granulation and which is characterized by the diverse technologies used in the construction and decomposition techniques, such as granulation of sound, granular synthesis, cutting, repetition and automated mixes as well silence or pauses. This article summarizes the development of auditory micromanipulation techniques and the conditions that fostered its development, and introduces IDM as the trend which has introduced this technique into the popular aesthetic.
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Appendices
Note biographique
Anthony Papavassiliou, étudiant en maîtrise de musicologie à l’Université de Montréal sous la direction du professeur Sophie Stévance, rédige actuellement un mémoire consacré à l’Intelligent Dance Music (IDM), un courant de musique électronique « semi-expérimental » constitué dans les années 1990. Il détient une licence de musicologie à l’Université d’Evry (France) et est DJ et compositeur de musiques électroniques (Pure Substance Records, Christian Records). Il s’intéresse aux manifestations et effets du rythme, du geste, ainsi que de la place de l’interprétation dans les musiques électroniques et électroacoustiques. Des travaux sur ces sujets ont été présentés dans le cadre des Journées d’Informatique Musicale (Rennes, 2010) et lors du colloque « Musique et danse : dialogues en mouvement » (McGill University, 2011).
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