Comptes rendus de lecture et entrevue d'auteur.e

Génération Repreneurs – Pérenniser le Québec Inc., Louise CADIEUX, Vincent LECORNE, Pierre GRATTON, Jessica GRENIER, Centre de transfert d’entreprise du Québec, juin 2020[Record]

  • Jean-Pierre Boissin

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  • Jean-Pierre Boissin
    Professeur des Universités en sciences de gestion, Université de Grenoble Alpes, IAE, Laboratoire CERAG

L’ouvrage Génération Repreneurs réunit un collectif d’auteurs académiques et praticiens afin de proposer une synthèse des écrits et des tendances face au défi du transfert des PME au Québec. Réaliser un livre accessible aux parties prenantes du transfert est un objectif atteint par la qualité de la forme du rendu de l’ouvrage. En fonction de ses besoins et de son profil, le lecteur aura l’opportunité d’entrer dans l’ouvrage par différents axes, notamment liés aux étapes du processus repreneurial. Le glossaire en fin d’ouvrage autorise cette agilité avec différentes entrées par les outils, les définitions, les comportements et les conseils. Les différents témoignages d’entrepreneurs ayant vécu les processus de transferts d’entreprise donnent un éclairage concret et illustratif des propositions prodiguées tout au long de la lecture. La qualité graphique et visuelle des supports est un autre atout facilitant la lecture et l’usage de l’ouvrage. L’introduction donne les enjeux et le contexte du transfert d’entreprises au Québec. Ces éléments sont largement transposables à l’ensemble des pays de l’OCDE connaissant un vieillissement démographique : pyramide des âges défavorable des dirigeants (le fameux « papy boom ») avec 23 % des chefs d’entreprise concernés (37 000 entreprises potentiellement à céder). L’enjeu économique est considérable en termes d’emplois avec la perspective de fermetures d’entreprises pourtant viables sur le plan économique. Les pouvoirs publics se sont efforcés de fluidifier le marché du transfert d’entreprises par une fiscalité avantageuse pour le cédant et un accès au financement pour le repreneur, mais il reste un fort enjeu : dynamiser la relève en volume notamment auprès des jeunes. En effet, le profil type du repreneur québécois est diplômé du supérieur, âgé de 40 ans, plutôt masculin (70 %), sur des projets d’une taille conséquente avec une capacité à mobiliser un capital personnel de 360 k$. La première partie met l’accent sur le milieu repreneurial, c’est-à-dire l’environnement du transfert des entreprises. Tout d’abord, il est fait état des différents efforts qui ont été réalisés pour favoriser l’entrepreneuriat et le repreneuriat au Québec. Ensuite, quatre forces sont présentées comme structurantes dans l’intermédiation des transferts : Enfin, l’accent est mis sur l’influence des collaborations. Elles relèvent des réseaux et groupes auxquels peuvent appartenir cédants et repreneurs. Ces collaborations donnent des opportunités de partage d’expériences et de développement des communautés de pratiques. La deuxième partie propose une structuration du processus du projet repreneurial en quatre étapes. La première étape est celle de l’arrimage entre trois acteurs qui traduit la compatibilité du projet entre le cédant, le repreneur et la cible PME. La deuxième étape autorise l’entrée dans une phase d’appropriation du repreneur avec l’accès aux informations internes et à la confrontation à des situations paradoxales entre la situation de l’entreprise actuelle et les projections sur son futur : routines historiques et changements futurs de l’entreprise, traditions et évolutions futures, confort et innovations futures, individu et collectif. C’est tout l’enjeu de l’intégration des parties prenantes au projet avec une dynamique de gouvernance actuelle et future de l’entreprise. La troisième étape traduit la phase de turbulence avec notamment la valorisation de l’entreprise avec de possibles audits. Modèles économiques actuels et futurs autorisent les plans de financement du projet. C’est aussi un moment de vérification des compétences entrepreneuriales du repreneur. Les modalités (temps, durée, financement) de l’accompagnement du cédant sont précisées. La quatrième étape est nommée postreprise. Le repreneur prend toute son autonomie dans la conduite de l’entreprise notamment par le renouvellement stratégique et la mise en oeuvre de nouveaux modèles économiques. La troisième partie est un focus sur le processus de négociation repreneuriale. Il est marqué par trois grandes étapes : La quatrième partie souligne …

Appendices