Rubrique sur la mobilisation des connaissances

Récit d’une symbiose entre chercheurs et praticiens autour de la question de l’entrepreneuriat agricole des diplômés de l’Université : le cas de l’Université Gaston Berger au Sénégal[Record]

  • Mouhameth Diémé,
  • Amadou Diallo,
  • Demba Kane and
  • Malick Diallo

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  • Mouhameth Diémé
    Équipe de Recherche Resssources Humaines et Organisations (ERRHO), Laboratoire Saint-Louis Études et Recherche en Gestion (SERBE), OGB, Sénégal

  • Amadou Diallo
    Équipe de Recherche Resssources Humaines et Organisations (ERRHO), Laboratoire Saint-Louis Études et Recherche en Gestion (SERBE), OGB, Sénégal

  • Demba Kane
    Équipe de Recherche Resssources Humaines et Organisations (ERRHO), Laboratoire Saint-Louis Études et Recherche en Gestion (SERBE), OGB, Sénégal

  • Malick Diallo
    Équipe de Recherche Resssources Humaines et Organisations (ERRHO), Laboratoire Saint-Louis Études et Recherche en Gestion (SERBE), OGB, Sénégal

Les potentialités, dont regorge le secteur agricole dans la plupart des pays, notamment les pays en voie de développement, ne sont plus à démontrer. Il est depuis longtemps soutenu que l’agriculture offre plusieurs possibilités de création d’emplois et de richesses. En réalité, ce secteur ne bat toujours pas son plein et ces opportunités sont loin d’être exploitées. En Afrique par exemple, seuls 6 % des terres cultivées sont irriguées et c’est là que se trouve la plus grande part des terres non cultivées à fort potentiel de culture pluviale dans le monde. En plus, 60 % des terres arables non cultivées de la planète y sont détenues. Ce fossé remarquable entre réalité et potentiels agricoles pose les jalons d’un problème double : la pleine exploitation et la valorisation des ressources agricoles. Dès lors, venir à bout de ce problème constitue un enjeu important pour les dirigeants qui cherchent toujours à régler la question de l’employabilité dans un contexte africain où les populations sont généralement jeunes. Fort de ce constat, le gouvernement sénégalais insère dans ses priorités d’action la promotion de l’entrepreneuriat agricole, dont il fait un levier puissant de création d’emplois pour les jeunes diplômés et de relance de l’économie nationale. De même, il entend positionner le pays dans le marché mondial par la valorisation des compétences et des ressources agricoles. Ce qui explique l’éclosion de jeunes diplômés universitaires formés dans le domaine agricole. Toutefois, il y a lieu de lever l’équivoque entre les objectifs de formation visés et les barrières à l’employabilité de ces jeunes. Dès lors, la problématique de l’entrepreneuriat agricole des sortants de l’université nous interpelle. En effet, l’UFR des Sciences agronomiques, de l’Aquaculture et des Technologies alimentaires (S2ATA) de l’UGB, à travers son projet SACACID, a fait appel à notre équipe de recherche ERRHO pour évaluer les offres de formation et le processus entrepreneurial des diplômés des domaines de l’agriculture de l’UGB, et apporter éventuellement des mesures correctives. Il va sans dire que la réalisation de ce travail exige la collaboration de plusieurs parties prenantes et à différents stades. Nous nous sommes donc associés effectivement aux parties prenantes intéressées ou concernées par ces questions : représentant du projet SASACID, étudiants diplômés, formations agricoles de l’UGB, organisations publiques et privées. Un an après la sortie de ses deux premières cohortes (DUT et Licence), l’UFR S2ATA qui est l’une des dernières UFR de l’UGB, a initié le projet SACACID pour étudier, en 2014, le suivi, l’insertion et l’entrepreneuriat de l’ensemble des diplômés des domaines agricoles de l’UGB. C’est là que notre équipe ERRHO a été contactée par la voie du coordonnateur qui fut en même temps le chef de section « Gestion » de l’UFR de Sciences économiques et de gestion. Ainsi après plusieurs rencontres, nous nous sommes entendus sur les modalités, la démarche et les objectifs de l’intervention. Trois catégories de praticiens sont concernées dans cette étude : les administrateurs universitaires de formation agricole, les professionnels d’organisations publiques agricoles, et les entrepreneurs d’entreprises agricoles. Nous avons gardé le contact avec eux durant toute la durée de notre intervention et donc les rapprochements se sont faits avant, pendant et après. Cette approche a permis de mieux évaluer les trajectoires empruntées par les diplômés sortants en identifiant l’ensemble des facteurs qui empêchent leur insertion dans le domaine de l’agrobusiness avant de proposer des solutions adéquates pour la promotion de l’entrepreneuriat agricole. Pour leur part, les parties prenantes ont différemment manifesté la pleine satisfaction des fruits de cette collaboration en ayant des indicateurs réels pour apprécier l’efficacité des formations agricoles, les profils des sortants, le rapport offre et demande d’emploi, …

Appendices