Chronique sur le métier de chercheur[Record]

  • Maripier Tremblay and
  • Amélie Jacquemin

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  • Maripier Tremblay
    Faculté des sciences de l’administration, Université Laval (Québec)

  • Amélie Jacquemin
    ESSCA École de Management, LUNAM Université (France)

Lorsque nous avons été sollicitées pour rédiger une chronique sur le métier de « jeune » chercheur, nous nous sommes d’abord interrogées sur cette notion. Qu’est-ce qu’un jeune chercheur ? Le sommes-nous encore ? Il semble que tous les doctorants, tous les diplômés qui poursuivent des études postdoctorales ainsi que les chercheurs nouvellement recrutés pour un poste permanent soient considérés comme de jeunes chercheurs. Mentionnons également que la formation acquise lors d’études postdoctorales est de plus en plus souvent exigée pour prétendre à un premier poste permanent. En fait, il semble que nous soyons « jeunes » de plus en plus vieux ou, à tout le moins, de plus en plus longtemps. Dans cette chronique, le terme jeune désigne donc tous ceux que l’on peut qualifier de novices dans la carrière académique. Quels sont les défis et opportunités qui jalonnent le début d’une carrière universitaire ? Comment pouvons-nous y faire face de façon à se réaliser pleinement dans le métier de chercheur ? Étant nous-mêmes deux jeunes chercheures, nous avons croisé nos regards et nos expériences sur ces différentes questions. Le doctorant qui entame son travail de thèse est bien souvent pétri de doutes et de solitude. Les défis de ce début de parcours initiatique sont multiples. Comment être bien informé sur la recherche en général, et sur mes domaines de prédilection en particulier ? Comment échanger sur mes idées, sur mes premiers travaux ? Comment être accompagné dans mon travail ? Et, plus fondamentalement, comment exister en tant que jeune nouveau chercheur ? Pour relever tous ces défis, le doctorant se tournera naturellement vers son/ses directeur(s) de thèse, ses collègues de laboratoire/de centre de recherche ainsi que vers les dispositifs mis en place par de plus en plus d’institutions universitaires, comme les écoles doctorales au sein desquelles les étudiants suivent des enseignements adaptés à leurs besoins (cours de méthodologie de recherche, d’épistémologie, etc.) et partagent leurs travaux avec des chercheurs chevronnés lors d’ateliers doctoraux. C’est là son « premier cercle » de parole. Mais celui-ci n’est pas suffisant. Le doctorant doit également se choisir une ou plusieurs « familles » académiques. En d’autres termes, il doit identifier la ou les communautés dont il veut faire partie et qui deviendront alors pour lui un « second cercle » stratégique de parole et d’échanges. Le rôle du directeur de thèse nous semble important ici, dans la mesure où il fait lui-même déjà partie de différentes communautés de chercheurs et qu’il a souvent une bonne connaissance des autres familles. Par exemple, dans le domaine de l’entrepreneuriat, le doctorant pourra rejoindre, dans la sphère francophone, l’Association internationale de recherche en entrepreneuriat et PME (AIREPME) ou l’Académie de l’Entrepreneuriat et de l’Innovation (AEI) et, côté anglophone, l’European Council for Small Business and Entrepreneurship (ECSB) ou la United States Association for Small Business and Entrepreneurship (USASBE). Tous ces regroupements sont associés à des forums d’échange, dont une grande conférence généralement annuelle et, très souvent aussi, à des ateliers de recherche (workshops). Retrouver une ou plusieurs fois par an les membres de ces associations permet au doctorant de mettre à l’épreuve ses idées de recherche et de partager ses travaux, tout en apprenant à évaluer et commenter les travaux d’autres chercheurs, ce qui aiguisera ses aptitudes scientifiques. Par ailleurs, ces familles, regroupements ou communautés de chercheurs sont aussi associés à des revues savantes. Soulignons ici que les conférences annuelles permettent fréquemment aux rédacteurs en chef des revues liées à ces associations de repérer les travaux qu’ils souhaiteraient voir publier dans leurs périodiques. Les auteurs de communications ayant fait l’objet d’un prix ou ayant été …

Appendices