Abstracts
Résumé
Pour un prêteur, l’appréciation qualitative des actifs d’une entreprise est une étape cruciale dans la prise de décision d’accorder ou non du financement. L’objet de cet article est de montrer que la difficulté de l’évaluation, source de rationnement des capitaux, vient de la diversité croissante des produits, des marchés et, par voie de conséquence, des actifs requis. Les méthodes généralement mobilisées ne nous permettent pas d’appréhender cette pluralité des situations économiques et financières. Les travaux empiriques menés reposent sur une classification ascendante hiérarchique réalisée sur un échantillon de PME françaises pour lesquelles on dispose d’informations quantitatives et qualitatives. Nous montrons qu’il y a plusieurs manières d’être rentable pour une entreprise, sans qu’il existe pour autant de critères autorisant à les hiérarchiser a priori. Les classes d’entreprises s’opposent par le marché auquel s’adresse le produit (générique ou dédié) et par /’organisation (actifs spécifiques ou standard). En revanche, la structure du capital et la rentabilité diffèrent peu d’une classe d’entreprises à l’autre. L’homogénéité obsen/ée au passif traduirait la difficulté des prêteurs à identifier les entreprises selon leur qualité, c’est-à-dire leur capacité à mettre en œuvre un « système d’action » que nous définissons comme un choix de produits et d’organisation qui soit cohérent et donc rentable. L 'article conclut à la nécessité d’une lecture de la performance qui reconnaisse cette diversité des systèmes d’action et valorise la cohérence de l’entreprise tant à l’interne qu’avec son environnement. Cette approche permet d’améliorer les capacités de prévision, et donc de gestion, du risque de crédit.
Mots clés:
- Structure du capital,
- Performance,
- Évaluation,
- Rentabilité
Abstract
When a lender receives a loan application from a company, the assessment of the company’s assets is a crucial element in his decision to grant the financing. The purpose of this article is to demonstrate that difficulties in assessment, which can restrict access to capital, stem from the growing array of products, markets and, accordingly, the required assets. The methods generally applied are inadequate to apprehend the diversity of economic and financial situations. Our empirical research is based on a classification in ascending order of a sample of small and mediumsized French companies for which both quantitative and qualitative information was available. We show that there are several ways fora company to achieve profitability, but that in principle there are no criteria for establishing a hierarchical classification of the different methods. Companies are classified according to whether the markets for their products are generic or dedicated, and according to their organization, with either specific or standard assets. However, there is little difference between the capital structure and the profitability of companies in different classes. The uniform nature of companies’shareholders’ equity reflects lenders’ difficulty in assessing the creditworthiness of companies, that is, their ability to implement an «action system» defined as a coherent, and therefore profitable, choice of products and organization. The article concludes that assessments of corporate performances must take into account the diversity of action systems and emphasize both the internal coherence of a company and the way it relates to its environment. This approach leads to more precise forecasts, thereby improving the management of credit risks.
Resumen
Para un prestamista, la apreciación de la calidad de los activos de una empresa constituye una etapa crucial en la decisión de concederle o no el financiamiento. El presente artículo tiene como objetivo demostrar que la dificultad de la evaluación, fuente de racionamiento de los capitales, proviene de la creciente variedad de los productos, de los mercados y, por consiguiente, de los activos requeridos. Los métodos generalmente utilizados resultan inadecuados para evaluarla diversidad de las situaciones económicas y financieras. Los trabajos empíricos realizados parten de una clasificación jerárquica ascendente realizada sobre una muestra de PyMEs francesas para las cuales disponemos de informaciones tanto cuantitativas como cualitativas. Demostramos que una empresa puede ser rentable de varias maneras, sin que ello suponga la existencia de criterios conducentes a establecer, a priori, una jerarquización. Los tipos de empresas se distinguen en función del mercado al que se dirige el producto (genérico o especial) y por la organización (activos específicos o estándar). Por el contrario, la estructura del capital y la rentabilidad difieren poco de un tipo de empresa a otro. La homogeneidad observada en el pasivo podría reflejar la dificultad de los prestamistas para identificar las empresas según su calidad, es decir, su capacidad de poner en marcha un «sistema de acción» que definimos como una selección de productos y de organización coherente y, por ende, rentable. El artículo concluye refiriéndose a la necesidad de una interpretación de la actuación de la empresa, que reconozca la diversidad de los sistemas de acción y valore la coherencia de la empresa, tanto internamente como en relación a su entorno. Este enfoque permite mejorar las capacidades de previsión y, por tanto, de gestión del riesgo del crédito.
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Appendices
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