Abstracts
Résumé
Avec l’essor des effets visuels numériques, se déploient depuis une dizaine d’années de nombreuses retouches dorénavant totalement imperceptibles, dont le beauty work. Pour une part, ces améliorations esthétiques du visage des acteur·rice·s prolongent les techniques précédentes, à commencer par la retouche photographique de portraits du 19e siècle. Mais le beauty work pose aussi de nouvelles questions, tant sa présence dans des productions hollywoodiennes à gros budget et même dans des oeuvres françaises à budgets plus réduits se renforce, au fur et à mesure que les discours entourant la pratique se réduisent. Entre beauty narratifs valorisés pour l’exploit technico-esthétique qu’ils représentent et beauty officieux, perçus comme une forme facilitée de chirurgie esthétique illégitime, le beauty work devient un trompe-l’oeil tellement parfait qu’il n’existe plus en tant que tel, transformant la moindre imperfection en perfection absolue.
Abstract
Over the past ten years, the rise of digital visual effects has led to the development of a wide range of now totally imperceptible retouching techniques, including beauty work. In part, these aesthetic enhancements to actors’ faces are an extension of earlier techniques, starting with the photographic retouching of portraits in the nineteenth century. But beauty work also poses new questions: its presence in big-budget Hollywood productions and even in lower-budget French films grows stronger as the discourse surrounding the practice shrinks. Between narratives of beauty valued for the technico-aesthetic feats they represent, and unofficial beauty, perceived as an easy form of illegitimate cosmetic surgery, beauty work is becoming a trompe-l’oeil so perfect that it no longer exists as such, transforming the slightest imperfection into absolute perfection.