Abstracts
Abstract
This essay emerges from conversations between an anthropologist and a performance artist from the industrial city of Taranto, in southern Italy—known today to be one of Europe’s most polluted cities due to the continent’s largest and most hazardous steel factory. By focusing on artist Isabella Mongelli’s photographic and theatrical work conducted upon returning to her hometown after years lived abroad, this essay locates the expression of a specific affect coined by Taranto sound artist Alessandra Eramo: la tristezza siderurgica, the sorrow of steel. Tristezza siderurgica yields an ethnographic understanding of the perceptions and representations of homes that have become homely, uncanny, estranged because toxic or otherwise inhospitable. The article shows that the naming of affects contributes to forging specific, perhaps even untranslatable, emotional landscapes. What does it mean to be emotionally laced by the poison of steel? While contemporary texts on the experience of environmental toxicity tend to waver between the material and semiotic/metaphorical as distinct poles, this essay proposes that we braid these oft-polarized terms through the work of ethnography. Through this dialogic process between aesthetics and anthropology, we encounter the ways in which artists have sought to understand ecological crises through a mobilization of the senses, which are crucial for understanding toxicity as it vacillates between visibility and invisibility.
Résumé
Cet essai est le fruit de conversations entre une anthropologue et une artiste de la ville industrielle de Tarente, dans le sud de l’Italie — connue aujourd’hui pour être l’une des villes les plus polluées d’Europe en raison de la plus grande aciérie du continent. En approchant le travail photographique et théâtral de l’artiste Isabella Mongelli réalisé à son retour dans sa ville natale après avoir vécu des années à l’étranger, cet essai se penche sur l’expression d’une émotion spécifiqueimaginée par l’artiste sonore de Tarente, Alessandra Eramo : la tristezza siderurgica, la tristesse sidérurgique. Cette expression permet d’entrevoir, d’un point de vue ethnographique, de nouvelles perceptions et représentations d’un « chez-soi » devenu étranger, non seulement à cause d’une distanciation nostalgique, mais aussi parce qu’il est matériellement altéré et devenu toxique. L’article tente de montrer que de nommer des affects forge des paysages émotionnels spécifiques, peut-être même intraduisibles. Qu’est-ce cela signifie qu’être émotionnellement contaminé par le poison de l’acier? Alors que les textes contemporains sur l’expérience de la pollution environnementale ont tendance à osciller entre le matériel et le sémiotique / métaphorique en tant que pôles distincts, cet essai propose de tresser ces termes trop souvent polarisés à travers la pratique et l’écoute ethnographique. Passant par un processus dialogique entre esthétique et anthropologie, nous tentons de tracer la manière dont les artistes ont cherché à mobiliser l’expérience du sensible afin de mieux comprendre la crise écologique et les processus matériels du poison qui vacillent constamment entre visibilité et invisibilité.