Number 34, Fall 2019 ressentir (les frontières) sensing (borders) Guest-edited by Michael Darroch, Karen Engle and Lee Rodney
Table of contents (15 articles)
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Liminaire
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Introduction. Sensing (Borders)
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Intentional Solidarity as a Decolonizing Practice
Jane Ku
AbstractEN:
This article conceptualizes what a border literate reading looks like through a re-reading of Sky Lee’s 1990 novel Disappearing Moon Café. Using postcolonial feminist understanding of transnational literacy, with the help of queer scholarship on intimacy, I explore the difficulty of seeing the intersectionality of struggles of Chinese Canadian and Indigenous women. I argue that a border literacy alone may not be enough to propel us towards investing in these encounters. A deliberate intentionality that is based on a desire for a specific kind of future is necessary in how we retrace the past and in turn give shape to a different solidarity in the present that is not based only on the needs of the ally but a vulnerability and openness for new knowledges and different ways of being.
FR:
Cet article conceptualise à quoi peut ressembler une lecture avertie de la notion de frontière à travers le prisme d’une re-lecture du roman Disappearing Moon Café de Sky Lee (1990). En recourant aux perspectives féministes post-coloniales sur la littératie transnationale (transnational literacy) et à la lumière des recherches queer sur l’intimité, j’explore les tensions inhérentes à l’intersectionnalité des luttes des femmes sino-canadiennes et autochtones. Je soutiens qu’une approche éclairée uniquement par la notion de frontière ne saurait être suffisante à l’investissement de ces croisements. Une intentionnalité délibérée, reposant sur le désir d’un avenir spécifique, s’avère nécessaire pour raconter le passé. Ainsi est rendue possible la formation d’une solidarité au présent qui ne soit plus seulement basée sur les besoins des alliés, mais qui mise aussi sur la vulnérabilité et l’ouverture, pour aboutir à de nouveaux savoirs et à de nouvelles façons d’être.
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Border Ethics: Translation and Planetarity in Spivak
Avishek Ganguly
AbstractEN:
This article revisits two influential essays by Gayatri Chakravorty Spivak, “The Politics of Translation” (1992) and “Imperatives to Re-Imagine the Planet” (1999), and aims to connect and foreground their shared preoccupation with the ethical as “experience of the impossible.” I argue that, crucially for our contemporary moment, these two essays also think borders—linguistic, disciplinary, political, geographic—but eschew the familiar “bordered/borderless binary”; instead, Spivak seeks to displace the border question altogether onto the scale of planetarity, beyond categories of local/global or national/international where the planet is understood to be in a “species of alterity,” an otherness that is not and cannot be derived from us, “the globe.”
FR:
Cet article revient sur deux essais influents de Gayatri Chakravorty Spivak, « The Politics of Translation » (1992) et « Imperatives to Re-Imagine the Planet » (1999). Il vise à relier et à mettre de l’avant leur préoccupation commune concernant l’éthique en tant qu’« expérience de l'impossible ». Je soutiens que ces deux essais pensent aussi les frontières — linguistiques, disciplinaires, politiques, géographiques —, ce qui est crucial à notre époque, tout en évitant l’opposition binaire habituelle « avec ou sans frontières ». Spivak cherche plutôt à déplacer la question des frontières à l’échelle de la planétarité, au-delà des catégories local/global ou national/international, là où la planète est comprise comme étant une « species of alterity », une altérité qui n’est pas et ne peut pas être dérivée de nous, « le globe ».
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“Do You Feel Safe at the Border?” An Intermedial Pedagogy for Sensing Communities of Shared Fate
Erin Goheen Glanville
AbstractEN:
This article considers the limitations of 1990s humanitarian and diaspora frames to mediate a sense of the border that moves beyond securitization and yet remains accountable to refugee claimant advocacy. As an alternative, this article explores an intermedial pedagogy for bringing critical border studies into the realm of embodiment and feeling. Drawing on teaching and research interviews, I consider how asking “do you feel safe at the border?” produces an effective challenge to persistent public emotions conflating national “borders” with the need for “security.” In complex ways, this kind of storytelling can bring into view, what Melissa Williams calls, “communities of shared fate” that exist across the spectrum of legal statuses, tapping in to extant feelings rooted in real, shared vulnerability at the border.
FR:
Cet article examine les limites que posent les perspectives humanitaires et diasporiques des années 1990 lorsqu’il s’agit de convoquer, vis-à-vis des frontières, des sentiments allant au-delà la simple sécurisation mais pouvant toutefois prendre en compte la défense des demandeurs d’asile. Nous explorons ici une alternative : une pédagogie intermédiale servant à amener l’étude critique des frontières dans le domaine des affects. En m’appuyant sur ma pratique de l’enseignement et sur des entretiens de recherche, j’étudie la façon dont la question « vous sentez-vous en sécurité à la frontière ? » pose un véritable défi à l’association émotionnelle persistante entre « frontières » nationales et besoin de « sécurité ». Ce type de récit peut donner à voir de manière complexe ce que Melissa Williams appelle les « communautés de destin partagé », qui existent dans tout un éventail des statuts légaux et qui touchent à des sentiments ancrés dans de véritables vulnérabilités partagées à la frontière.
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Between Security and Spectatorship: The Media of Transnational Mobility at Canadian Airports
Sydney Hart
AbstractEN:
As crucial nodes for networks of globalization and border security, Canada’s major international airports include a wide range of media for the visual representation of human mobility, including artistic and cultural displays, biometric imaging, and x-ray scans. Does the visuality of media at airport security bear any epistemological relation to the visuality of art and cultural displays at airports? This paper analyzes the cultural patterns that come into focus when processes of security and spectatorship are examined through forms of power such as pastoral power and governmentality. Furthermore, Canada’s major airports order mobility and security through modes of symbolic representation, thereby playing significant educational roles. Visual media at these airports thereby educate travelers on ways of navigating space, while obscuring the movements of those most negatively impacted by differential mobility.
FR:
Noeuds importants des réseaux de mondialisation et de sécurité frontalière, les plus grands aéroports internationaux canadiens recourent à un large éventail de supports et de représentations liés à la mobilité humaine, qu’il s’agisse de manifestations artistiques ou culturelles, d’images biométriques ou de radiographies. La visualité de la sécurité aéroportuaire entretient-elle une relation épistémologique avec la visualité des représentations artistiques et culturelles dans les aéroports ? Cet article analyse les modèles culturels qui émergent des dispositifs de sécurité et de l’expérience des spectateurs, en portant attention aux notions de pouvoir pastoral et de gouvernementalité. De plus, les principaux aéroports du Canada ordonnent la mobilité et la sécurité au moyen de modes de représentation symbolique, jouant ainsi un rôle éducatif important. Les médias visuels de ces aéroports enseignent alors aux voyageurs comment naviguer dans l'espace environnant, tout en masquant les mouvements des personnes les plus affectées par une mobilité différenciée.
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Sensing the Border at Roxham Road
Gwendolyne Cressman
AbstractEN:
Roxham, a creation by Canadian photographer Michel Huneault, produced by the National Film Board (NFB), is a virtual reality project that gathers a series of 33 photographs documenting 180 irregular migrant border-crossing attempts between February and August 2017 at Roxham Road, on the Canada-US border. In order to preserve the identities of the border-crossers, the photographer shows the migrant figures in silhouette, their bodies collaged in composite images of textiles taken by Huneault during the 2015 migrant crisis in Europe. The palimpsestic layering of fabrics and voices on a three-dimensional map, which the virtual reality device allows, underscores the confusion at the border. The ontological and epistemological indeterminacy that results puts into question the representation of the border. With its emphasis on the visual, the aural, the sense of touch as well as its interactive dimension, Roxham seeks to make the experience of human beings at the border more authentic and more real, while underscoring its fundamental opacity.
FR:
Roxham, une création du photographe canadien Michel Huneault, produite par l’Office national du film (ONF), est un projet de réalité virtuelle rassemblant une série de 33 photographies documentant 180 passages irréguliers de migrants sur le chemin Roxham, à la frontière entre le Canada et les États-Unis, entre février et août 2017. Afin de préserver les identités de ces passeurs de frontières, le photographe fait le choix du photocollage et recouvre les silhouettes des migrants de photographies de matières textiles prises en Europe lors de la crise migratoire de 2015. La superposition des couches de textiles et des voix, sur fond de carte en trois dimensions, que la réalité virtuelle autorise à la manière d’un palimpseste, souligne la confusion qui règne à la frontière. L’incertitude ontologique et épistémologique qui en découle met en question la représentation de la frontière. Dans Roxham, l’accent mis sur les sens de la vue, de l’ouïe et du toucher ainsi que la dimension interactive du projet cherchent à rendre l’expérience d’êtres humains traversant la frontière plus authentique et plus réelle, tout en en soulignant l’opacité.
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Dire/Ressentir les frontières sur la scène intermédiale
Emmanuel Béhague
AbstractFR:
Proches dans leur forme, les spectacles analysés ici, soit Europa Trilogie du metteur en scène suisse Milo Rau (2014-2016) et Le présent qui déborde. Notre Odyssée II de la Brésilienne Christiane Jatahy (2019), sont représentatifs d’un paradigme fort du théâtre contemporain, dans lequel des intervenants, agissant en « non-acteurs », viennent témoigner de leur expérience immédiate du réel. Dans ces récits, la frontière comme délimitation politique génératrice de souffrance, comme expérience intime et comme inscription du politique dans le corps occupe une place centrale. Pour un tel théâtre, dans lequel l’émotion joue un rôle-clé, se pose alors la question de savoir comment dire et faire comprendre cette expérience sans pour autant tomber dans le piège de l’identification. Nous développerons la thèse selon laquelle l’interaction avec les différents médias ici à l’oeuvre permet d’éviter cet écueil, dans une démarche où l’esthétique rejoint l’éthique.
EN:
Similar in form, the theatre shows analyzed in this article—Europa Trilogie by Swiss director Milo Rau (2014-2016) and Le présent qui déborde. Our Odyssey II by Brazilian director Christiane Jatahy (2019)—are representative of a strong paradigm in contemporary theatre in which actors, acting as “non-actors,” come to bear witness to their immediate experience of reality. In these narratives, the border as political delimitation generating suffering, as intimate experience, and as inscription of the political in the body, occupies a central place. For such a theatre, in which emotion plays a key role, the question arises as to how this experience can be told and understood without falling into the trap of identification. This article advances the argument that the interaction with the different media at work here allows us to avoid this pitfall, in an approach where aesthetics meets ethics.
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On Bodily Absence in Humanitarian Multisensory VR
Eszter Zimanyi and Emma Ben Ayoun
AbstractEN:
Humanitarian organizations, journalists, and artists are increasingly turning to virtual reality (VR) and immersive filmmaking because of its ostensibly unprecedented ability to conjure empathic feelings that lead to humanitarian action. Recent media studies scholarship attends to the possibilities and pitfalls of curating empathy through VR in the context of documentary filmmaking; however, these analyses primarily focus on VR’s unique visual address. The status of the participant’s body, as it exists in the physical world and as it is conjured within the virtual environment, remains under-explored in scholarship on immersive media and humanitarianism. In this paper, we offer a comparative analysis of embodiment in two recent multisensory VR film installations with humanitarian themes: Alejandro González Iñárritu’s Carne y Arena (2017) which stages an attempted border crossing between Mexico and the United States; and Hero (iNKStories, 2018), which places participants into an unnamed Syrian village during an air raid. Using bodily absence as a framework, we argue that agency, responsibility, and a humanitarian subjectivity are ambiguously constructed through the sensing of bodily and psychic borders within these contemporary VR installations. We conclude that humanitarian VR is better understood as a technology of encounter rather than one of empathy.
FR:
Journalistes, artistes, et organisations humanitaires se tournent de plus en plus vers la réalité virtuelle (VR) et les projets multimédias immersifs pour leurs capacités, apparemment sans précédent d’évoquer des sentiments d'empathie qui débouchent sur des actions humanitaires. Des recherches récentes sur les médias s’intéressent aux possibilités offertes et aux pièges posés par la VR pour la réalisation de documentaires, mais la plupart portent sur l’aspect visuel de la VR, plutôt que sur ses aspects haptiques ou autres éléments sensoriels. Les recherches sur les médias immersifs et l'humanitarisme relatives à l’état du corps du participant, tel qu’il existe dans le monde physique et tel qu’il est évoqué et effacé dans l’environnement virtuel, n’ont pas été suffisamment approfondies. Dans cet essai, nous proposons une analyse comparative de la corporalité dans deux récents films multisensoriels de VR: Carne y Arena (Alejandro González Iñárritu, 2017) et Hero (iNKStories, 2018). Carne y Arena met en scène une tentative de passage à la frontière entre le Mexique et les États-Unis ; Hero place les participants dans un village syrien anonyme pendant un raid aérien. En utilisant comme cadre l'absence corporelle, nous soutenons que l’agentivité ou capacité d’agir, la responsabilité et la subjectivité humanitaire sont construites de manière ambiguë au travers de la perception des frontières corporelles et psychiques contenues dans ces installations contemporaines de VR. Nous concluons que la VR humanitaire est comprise comme une technologie de rencontre plutôt que comme une technologie d'empathie.
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Visualizing Lake Ontario through the Installations of Bonnie Devine and Nicole Clouston
Gwen MacGregor
AbstractEN:
This article explores the efficacy and physicality of Lake Ontario through its lack of a border vista, a physical feature in much of the rest of the country that contributes to the geographic imaginary of Canada. Within this context, the article discusses two art installations––Battle for the Woodlands (2014-2015) by Bonnie Devine and A Portrait of Lake Ontario (2017) by Nicole Clouston––both of which engage with the integrated, material, and lively watershed of Lake Ontario. “Vital materiality” and decolonial literatures are also engaged with to show how the installations reaffirm the efficacy and physicality of Lake Ontario and the ways in which it stands as a resistant space in relation to the colonial nation-state of Canada with its arbitrary borders.
FR:
Cet article explore l’efficacité du lac Ontario malgré l’absence de vue sur sa frontière. Cette absence n’est pas seulement une caractéristique physique d’une grande partie du reste du pays; elle contribue aussi à l’imaginaire géographique du Canada. Dans ce contexte, cet article aborde deux installations artistiques, Battle for the Woodlands (2014-2015) de Bonnie Devine et A Portrait of Lake Ontario (2017) de Nicole Clouston, qui s’intéressent toutes deux au bassin versant, matériel et vivant, du lac Ontario. La « matérialité vitale » et les littératures décoloniales sont également mises à contribution pour montrer comment les installations réaffirment l’efficacité et la matérialité du lac Ontario, et la manière dont il se présente comme un espace résistant par rapport à l’État-nation colonial du Canada et à ses frontières arbitraires.
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Trajectoires frontalières : exploration de quelques dynamiques paradoxales de l’ambiance coloniale
Olivier Bissonnette-Lavoie
AbstractFR:
Ce texte propose de suivre le processus frontalier tel qu’il se déploie, au Québec, au sein de la relation colonisateur/colonisé. Ce sont les dynamiques frontalières propres à ce dualisme (ses conditions de production, de brouillage, de consolidation, de raffermissement, d’estompement, etc.) que j’aimerais ici problématiser, en les contrastant notamment avec une certaine propension, en théorie sociale, à un unilatéralisme de la circulation.
EN:
This text follows the bordering process as it unfolds in the context of Quebec and within a settler/colonized relationship. I will problematize the border dynamics of this dualism (its conditions of production, blurriness, consolidation, etc.) by contrasting them with a tendency, in the field of social theory, towards a unilateralism of circulation.
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Le slam-poésie dans l’espace camerounais francophone : formes, réception et postures
Cynthia Amanguéné Ambiana
AbstractFR:
Cette contribution se propose d’interroger l’univers avant-gardiste du slam-poésie camerounais francophone en tant que pratique transfrontalière. L’approche intermédiale (plus précisément les méthodes de Robert Fotsing Mangoua et de François Guiyoba) guide notre analyse. Elle permet d’étudier les interactions médiatico-linguistiques qui s’opèrent à l’intérieur de cet art, ses modes de diffusion et sa réception. De ces éléments découle la vision du monde des slameurs camerounais.
EN:
This article considers the avant-garde universe of French-speaking Cameroonian slam-poetry as a practice of transfrontality. Intermedial methods (and particularly those developed by Robert Fotsing Mangoua and François Guiyoba) guide the analysis. This approach allows for a study of media-linguistic interactions that take place within this art form, its dissemination methods, and its reception. These are constitutive elements of the worldview of Cameroonian slammers.
Recherche-création / Research-Creation
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Strata-Mapping the Detroit River Border with the Hamilton Perambulatory Unit
Taien Ng-Chan
AbstractEN:
The Hamilton Perambulatory Unit (HPU)’s strata-mapping framework is an experimental research-creation practice that focuses on how spatial meaning is created through a performative “stratigraphic” sensing and researching of a site. The international border between Detroit, Michigan and Windsor, Ontario makes an especially compelling site for experimental cartographies in light of the conflicts over borders and walls in the current political environment. At the southernmost tip of the Great Lakes system, we focused our attention on this river border as a material site and geopolitical space: it enabled us to investigate alternate possibilities for sensing and envisioning the layered and conjoined histories of this fluid space. The Ojibwe name for this location is waawiiatanong ziibi, “where the river bends,” suggesting a radically different spatial imaginary than the divided space that has been established through colonial and national histories. Experimental cartographies can thus help to develop alternate ways of experiencing such sites, an initial step towards decolonizing the spatial imaginary through a project of delinking. In September 2018, we conducted a workshop entitled Buoyant Cartographies, focusing on a performative and intermedial investigation into spatial meanings and their construction on Peche Island, which sits in the middle of the Detroit River. This was one of three Detroit River sites investigated in the workshop, with contributions from workshop organizers and HPU co-conspirator Donna Akrey.
FR:
Le « strata-mapping » au coeur de la Hamilton Perambulatory Unit (HPU) est une pratique expérimentale de recherche-création se concentrant sur la manière dont la signification d'un espace est créée par le biais de sensations et de recherches « stratographiques » performatives autour d’un lieu. La frontière internationale entre Detroit, le Michigan et Windsor (Ontario) fait de ce site un lieu particulièrement intéressant pour les cartographies expérimentales, compte tenu des conflits entourant les questions de frontières et de murs dans l’espace politique actuel. À l’extrémité sud des Grands Lacs, nous avons concentré notre attention sur cette frontière fluviale en tant que site matériel et espace géopolitique : elle nous a permis d’étudier d’autres possibilités de ressentir et de visualiser les diverses couches d’histoires, superposées et conjointes, de cet espace fluide. Le nom ojibwé de ce lieu est waawiiatanong ziibi, « là où la rivière coule », ce qui suggère un imaginaire spatial radicalement différent de l’espace divisé qui a été établi à travers les histoires coloniale et nationale. Les cartographies expérimentales peuvent ainsi aider à développer des manières alternatives de vivre ces sites, une première étape vers la décolonisation des imaginaires spatiaux à travers un projet de déconnexion. En septembre 2018, nous avons mené un atelier intitulé Cartographies flottantes, lors duquel nous nous sommes lancées dans une investigation performative et intermédiale des significations spatiales et de leur construction sur Peche Island, située au milieu de la rivière Detroit. Il s’agissait de l’un des trois sites de la rivière Detroit étudiés lors de cet atelier, avec la contribution des organisateurs de l’atelier et de la co-conspiratrice du HPU, Donna Akrey.
Artistes invités / Guest Artists
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Unnatural, This Step (2020)
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Tales of an Ancient Whisperer (2018)
Sahar Te
AbstractEN:
In the fall of 2017, I found a series of books with the title Lands and Peoples at the University of Toronto Swap Shop. I went through the illustrations in the books and stared at the images featuring palm trees for longer than I would usually spend on any image.
After that, I started to notice the consistent presence of the palm in different contexts. It was “the image” of the date palm that became the centre of my attention and that triggered memories of my personal encounters with the date palm and its fruit.
Flashback to my grandfather’s burial and every funeral I have ever been to in Iran…
Memories! Not only of my own, but collective memories. I remembered many stories that directly involved dates. There were flashbacks perhaps shaped by my personal memories, those of others, and from the media. I was unable to tell them apart; deep-seeded roots of history.
During the winter of 2017, I gathered as much information as I possibly could about the date palm. In early spring of 2018, I bought a box of “Oriental Dates” from an Iranian market in North York, Ontario. I planted the “Oriental Date” seeds and they germinated within three weeks. A month after that, the first seed sprouted. A thousand different possibilities were shaped…