Abstracts
Résumé
L’article soulève le potentiel subversif de démarches artistiques contemporaines qui se positionnent face à la domination du regard et de la production d’images en visant des territoires invisibles, inaccessibles ou interdits. À travers les analyses de deux projets artistiques réalisés illégalement en prison — Temps mort de Mohamed Bourouissa et Recording Carceral Landscapes de Trevor Paglen — et de plusieurs séries photographiques de Trevor Paglen investiguant sur des secrets de l’armée américaine ou sur les câbles Internet transatlantiques, l’auteure présente les modes opératoires et les enjeux de telles représentations « volées ». Aux yeux de l’auteure, si ces oeuvres dévoilent des vues inédites, elles le font pour inviter à penser différemment le réel et exemplifier des possibilités de résistance menées de l’intérieur de la société du contrôle.
Abstract
This article reveals the subversive potential of contemporary artistic approaches, which, by targeting invisible, inaccessible or forbidden spaces, position themselves against the domination of the gaze and of image production. Through the analyses of two artistic projects carried out illegally in prison—Mohamed Bourouissa’s Temps mort and Trevor Paglen’s Recording Carceral Landscapes—and of several photographic series by Trevor Paglen investigating themes such as American army secrets or transatlantic internet cables, the author presents the operating procedures and the challenges of such “stolen” representations. In her view, if these works reveal new sights, they do so in order to invite us to think differently about reality and to exemplify the possibilities of resistance that exist from within the society of control.