Abstracts
Abstract
This essay is the first dedicated solely to the work and archive of Ibrahim and Chalil (Khalil) Rissas (Rassas). Ibrahim was one of the pioneers of Palestinian photography in Jerusalem in the early twentieth century and Chalil, his son, was one of the first Palestinian photojournalists in the 1940s. Rissas’ images were looted and seized by Israeli officer from the photographers’ studio, from the body of a soldier or “slain Arab,” or “rescued” from a burning shop. Those photographs that had been looted from the studio, were the first collection I found in the Israeli military archives. In this essay I chart and analyze the way Rissas’ images were looted on several occasions and the moral, sociological, and political consequences of these acts—for instance how the looted object becomes a symbol of triumph or acts as a vehicle to dehumanize the enemy. The essay is also the first to focus on the phenomenon of pillage by individuals who transfer the looted cultural assets to colonial official archives where they are ruled by the colonial administration. It thus reflects not only the responsibility of states in the process of “knowledge production” and on their role in distorting the past and rewriting history by various bureaucratic, linguistic, and legal means, but also on the role of citizens in these destructive processes.
Résumé
Cet essai est le premier à se pencher exclusivement sur le travail et les archives d’Ibrahim et Chalil (Khalil) Rissas (Rassas). Ibrahim fut un des pionniers de la photographie palestinienne à Jérusalem au début du 20e siècle. Son fils Chalil fut l’un des premiers photojournalistes palestiniens dans les années 1940. Leurs archives ont été pillées et saisies, dans leur studio photo de même que sur la dépouille d’un Arabe, par des soldats israéliens. C’est la première collection que j’ai trouvée dans les archives militaires israéliennes. Tout au long de cet article, je retrace et analyse la façon dont elle a été pillée, et les conséquences morales, sociologiques et politiques de ce pillage; comme la transformation de ces objets volés en symboles de triomphe, ou en vecteurs de déshumanisation de l’ennemi. Il s’agit également du premier essai s’intéressant aux phénomènes de pillages dont les auteurs transfèrent les biens culturels saisis aux archives coloniales officielles, où ils tombent sous la responsabilité de l’administration coloniale. La réflexion ne porte donc pas uniquement sur la responsabilité des États dans le processus de « production de savoir » ou leur rôle dans la déformation du passé et la réécriture de l’histoire par divers biais bureaucratiques, linguistiques et légaux. Elle porte également sur le rôle des citoyens dans ce genre de processus de destruction.