Abstracts
Résumé
Cet article entend montrer en quoi le concept de reenactement permet d’éclairer certaines pratiques mémorielles du documentaire animé, sachant que nous nous focalisons ici sur la performance du geste graphique à l’oeuvre dans ce type de cinéma. Plus précisément, notre propos sera d’examiner les relations entre le geste graphique et les archives visuelles (films, photographies…). Sous cet éclairage, il apparaîtra que le geste graphique répond essentiellement à deux fonctions : une fonction d’approfondissement, qui consiste à explorer les contours d’une archive donnée comme pour en approfondir la résonance mémorielle, et une fonction relationnelle, visant à réassembler, par le biais de plans composites, des archives de différents statuts participant à la construction d’une même histoire personnelle. Dans les deux cas, le geste graphique sera perçu comme un geste mémoriel à part entière, doté d’une dimension corporelle et permettant de rejouer l’archive.
Abstract
The aim of this article is to show how the concept of reenactment sheds light on the mnemonic practices of animated documentary, specifically through the use of what is here described as the graphic gesture. More specifically, we examine the relationship between the graphic gesture and visual archives (movies, photographs...). From this perspective, the graphic gesture fulfils two essential functions: an intensifying function that consists of exploring the contours of a given archive in order to deepen its memorial impact, as well as a relational function that aims to reassemble various archives in composite shots in order to construct a unique personal history. In both cases, the graphic gesture — understood as comprising a corporeal dimension — is framed as a memorial gesture that allows the animators to re-animate the archive.