Abstracts
Résumé
Cet article définit les conditions d’existence du remixage en mettant en résonance deux démarches musicales très différentes. L’écoute attentive des oeuvres Love (2006) de George Martin et Frankenstein Symphony (1997) de Francis Dhomont nous permet d’éprouver trois hypothèses. Premièrement, le remixage est une modalité de la pensée et de la pratique du mixage; c’est dans ce contexte plus large qu’apparaissent les opérations signifiantes et les idées structurantes de cette pratique. Deuxièmement, le paradigme du montage (coupure, fragment, collage) n’est pas adéquat pour comprendre la logique relationnelle du (re)mixage, qui sera ici pensée de manière sonore (modulation, résonance, interférence). Troisièmement, la pratique du (re)mixage a comme force dynamique la circulation et la transmission de l’écoute du créateur, de l’auditeur et du théoricien; la manipulation des sons fixés implique donc une structure d’adresse, une pédagogie de la perception, un geste de partage.
Abstract
This article defines the conditions of remixing by putting two very different musical approaches into conversation with one another. Attentive listening to the works Love (2006), by George Martin, and Frankenstein Symphony (1997) by Francis Dhomont allows us to test the following three hypotheses. Firstly, remixing is one mode in the thinking and practice of mixing; it is within this larger context that the significant operations and structuring ideas of this practice emerge. Secondly, the paradigm of the montage (cut, fragment, collage) is inadequate for understanding the relational logic of (re)mixing, which I will here be thinking of and framing in sonic terms (modulation, resonance, interference). Thirdly, the practice of (re)mixing is driven by the dynamic force of circulation and transmission of various modes of reception: those of the artist, the listener, and the theoretician. The manipulation of recorded sound therefore implies a structure of address, a pedagogy of perception, and an act of sharing.