Abstracts
Résumé
Cette étude porte sur les méthodes de rénovation qui se mettent en place au tournant du xxe siècle pour lancer de grandes reprises de pièces féeriques et, plus précisément, sur ce que les historiens du cinéma ont retenu comme l’une des premières intégrations du cinématographe au domaine de la mise en scène théâtrale : la projection d’un film dans la féerie La Biche au bois (Théâtre du Châtelet, 1896). En partant des propositions historiographiques formulées par David Mayer, cette recherche se fonde sur le dépouillement d’archives théâtrales qui invitent à nuancer l’effet de nouveauté qu’on serait tenté de percevoir a posteriori dans cette appropriation très précoce du cinématographe. La logique de « récupération des clous » développée par Roxane Martin permet justement de réinscrire l’utilisation du cinématographe dans la continuité des procédures de l’époque, avec le perfectionnement de techniques déjà anciennes et la reconduction de conventions bien établies.
Abstract
This essay focuses on the staging of La Biche du bois (Théâtre du Châtelet, 1896), one of the first theatre productions to use film projection on stage. Film historian David Mayer proposes that on stage film projection brought about and represented a revolution in staging technique. This essay challenges this viewpoint by investigating theatre archives that focus on film projection as a staging practice. The exploration demonstrates that on stage film projection worked to extend and perfect theatre technologies and conventions of the time.