Abstracts
Résumé
Cette étude propose une anthropologie du geste d’une danse noire américaine, le cake-walk. En retraçant la façon dont le cake-walk a été transformé par des artistes français, cette analyse souligne la spécificité française des perceptions de cette danse qui est vite devenue un phénomène de société. On remarque la convergence entre deux champs scientifiques, vulgarisés et largement répandus dans la presse : la psycho-pathologie et la théorie de l’évolution. Le discours autour du mouvement hystérico-épileptique et celui autour de la régression darwinienne sont superposés dans presque tous les commentaires sur les rythmes entraînants et les gestes du cake-walk, créant des inquiétudes sur la contagion et la dégénérescence.
Abstract
The article proposes an anthropology of gesture in a black American dance, the cake-walk. Retracing the way that the cake-walk was re-worked by French performers, our analysis emphasizes the specificity of French perceptions of the dance. The convergence of two scientific fields is noted in this specificity: psycho-pathology and the theory of evolution. Both were widely disseminated in the press in vulgarized form, and notions surrounding hysterical-epileptic movement and Darwinian regression were superimposed in almost every commentary on the rhythms and gestures of the cake-walk, thereby producing anxieties about contagion and degeneration.