Mettre en scèneDirecting

« Mettre en scène »Une approche intermédiale de la réalité théâtrale actuelle[Record]

  • George Brown,
  • Gerd Hauck and
  • Jean-Marc Larrue

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  • George Brown
    Bradley University

  • Gerd Hauck
    University of Waterloo

  • Jean-Marc Larrue
    Université de Montréal

Ce numéro d’Intermédialités marque un nouveau pas dans la pénétration de l’approche intermédiale dans le champ des études théâtrales. Bien qu’on relève l’influence grandissante de la pensée intermédiale chez des chercheurs et théoriciens du théâtre au cours des quinze dernières années, on note une réticence du monde du théâtre à adopter cette autre et nouvelle façon de percevoir et de concevoir sa pratique. Ce n’est qu’en 2006 que l’intermédialité fait une première incursion majeure et s’affiche dans ce terrain a priori peu hospitalier grâce à l’ouvrage Intermediality in Theatre and Performance, publié sous la direction de Freda Chapple et Chiel Kattenbelt. La série d’essais que contient ce numéro prend comme point focal la mise en scène. Pourquoi ce choix ? D’une part, parce que l’apparition de la mise en scène est contemporaine de la révolution électrique et, d’autre part, parce qu’elle subit au premier chef les pressions intermédiatiques et celles des nouvelles technologies. C’est également la mise en scène qui compose avec l’acteur, module sa présence — corporelle, visuelle, sonore — et celle du public. L’approche intermédiale change radicalement les perspectives et remet en cause des hypothèses qui, au fil des décennies, s’étaient transformées en vérités immuables fondant l’essence même de la pratique. On ne s’étonne donc pas des résistances qu’elle suscite et suscitera encore. Mais en même temps, rares sont ceux au sein des études théâtrales qui ne reconnaissent pas la nécessité et l’urgence de revoir l’histoire du théâtre, de sa dynamique et, surtout, de ses rapports complexes et nombreux avec les autres médias, ce qui inclut, dans une perspective intermédiale, les autres pratiques artistiques. Ce numéro s’ouvre donc sur un article de Jean-Marc Larrue qui explore les différentes causes pouvant expliquer cette rencontre tardive — si on la compare avec ce qui s’est produit dans d’autres pratiques — du théâtre et de l’intermédialité. On ne sera pas surpris de l’importance du concept de « présence », qui se développe sur près d’un siècle, dans ce phénomène de « résistance ». On ne s’étonnera pas non plus que sur six des articles suivants, trois portent spécifiquement sur le son. Parent pauvre des études théâtrales traditionnelles, oublié par les historiens, le son est pourtant l’une des composantes essentielles de la pratique. Si le théâtre est un art de la vue — où l’on voit, où l’on est vu —, il est aussi un art du son, celui de la scène, bien sûr, mais aussi celui du public et celui du lieu où se produit la représentation. Il est normal que, dans une perspective intermédiale, qui se fonde sur les dynamiques des relations, le son occupe une position centrale, à la mesure de celle qu’il occupe dans la réalité de la pratique. Après avoir abordé la question des possibles « causes du retard », ce dossier consacré à la mise en scène s’ouvre par une importante mise en garde. Certains créateurs, Bertolt Brecht en tête, ont lié l’utilisation sur scène des nouvelles technologies ou d’autres médias à des projets de transformation radicale du théâtre ou de la société. Il découle de cette pratique, et des travaux qui lui ont été consacrés, une équation en apparence anodine qui lie, au théâtre, radicalisme et nouvelles technologies. C’est sur cet amalgame que se penche Robin Nelson, dans « After Brecht: the Impact (Effects, Affects) of Intermedial Theatre ». Cet essai s’articule autour de deux questions essentielles : Après le réexamen rigoureux et solidement étayé de Nelson, Tatiana Burtin propose une exploration du concept d’interartialité tel que l’a développé Walter Moser. Prenant pour base de sa réflexion les spectacles « Art » de …

Appendices