Abstracts
Résumé
Cet article s’intéresse à deux romans (Les failles de l’Amérique de Bertrand Gervais et L’acquittement de Gaétan Soucy) qui cherchent à déjouer l’activité lecturale en mettant sur pied des univers fictionnels qui ne semblent se déployer que pour mieux se désagréger. Par l’analyse de ces étranges dispositifs, on veut montrer que ces pratiques littéraires, qui donnent de prime abord l’impression de refuser le jeu fictionnel, finissent en bout de ligne par le réaffirmer en proposant de la fiction romanesque une conception qui met l’accent sur un principe de prolifération des univers et des individus, hors de toute nécessité de cohérence. Ces romans font ainsi une règle normative du jeu fictionnel; cependant, ils posent le principe de prolifération comme règle constitutive. Si ces romans « déjouent », ce n’est donc pas sans enjeu.
Abstract
This article deals with two novels (Les failles de l’Amérique by Bertrand Gervais and L’acquittement by Gaétan Soucy) which seek to foil the reading activity by creating fictional universes which seem to unfold only to better disintegrate. By analysing these strange devices, the author wants to show that these literary practices, which first give the impression to refuse the fictional game, finally end up reaffirming it by proposing a conception of fiction based on a principle of proliferation of universes and individuals, outside of all necessity of coherence. These novels turn the fictional game into a normative rule, while making the principle of proliferation its constitutive rule. If these novels dis-play ( déjouent ), it is certainly not without stakes (enjeux).