Abstracts
Résumé
En Chine ancienne, le vocabulaire pour dire la disparition n’est pas celui de l’annihilation, c’est celui de l’éclipse, de l’oubli, du déplacement, éventuellement de la réduction ou de la transformation. La disparition est avant tout affaire de mouvement ou de déplacement : les choses disparaissent parce qu’elles sont passées dans une autre dimension, parce qu’elles ne coïncident plus dans l’espace, ou parce qu’elles sont cachées; elles n’en continuent pas moins d’exister. La mort elle-même s’explique par le mouvement, plus précisément par un réagencement de matière; le mort se transforme en autre chose, redevient matière brute — à proprement parler, il n’est pas anéanti. En Chine ancienne, la disparition n’est donc qu’un aspect de l’infinie variation des choses et du monde.
Abstract
In ancient China, the vocabulary for disappearance is not one of annihilation. Rather, it is one of the eclipse, of the oblivion, of the displacement, and possibly of reduction or transformation. Disappearance is above all a question of movement or displacement: things disappear because they move to another dimension, because they do not coincide anymore in space, or because they are hidden; however, they continue to exist. Death itself is explained by movement, and more precisely, by a recombination of matter: the dead are transformed into something else, become sheer matter again — they are not, properly speaking, wiped out. In ancient China, disappearance is therefore only one aspect of the infinite variation of things and the world.