Abstracts
Résumé
Longtemps considéré comme un genre inférieur, le portrait peint suscite, au XVIIe siècle, un engouement de plus en plus marqué chez un public de clients et d’amateurs. Or la théorie du portrait ne cesse d’entrer en dialogue avec les textes scientifiques ou religieux, philosophiques ou littéraires. Cet article met en évidence les enjeux théoriques reliés à la représentation du visage pour ensuite examiner de quelle façon les romans, récits et pièces du XVIIe siècle reprennent les principaux lieux communs du portrait peint, qu’il s’agisse du portrait comme substitut de la présence de l’autre, du problème de la comparaison entre le modèle et l’image peinte, l’original et la copie, l’être et le paraitre, ou de celui de la mise en scène de soi et de la vanité. Pareil tableau permet de montrer en quoi le portrait est un lieu ou s’incarnent à la fois les plus vives espérances sur les possibilités d’une représentation du visage susceptible de livrer l’intimité dans la plus parfaite transparence et les plus grandes inquiétudes théoriques au sujet d’un monde dominé par les apparences. Ce sont ces différentes tensions qui sont ensuite étudiées à partir de deux textes de Charles Sorel : Le berger extravagant (1627) et La description de l’isle de portraiture et de la ville des portraits (1659).
Abstract
Long considered an inferior genre, the painted portrait in the 17th century sparked increasing enthusiasm among a public of both clients and amateurs. The theory of the portrait, at the time, constantly intersected with scientific, religious, philosophical or literary texts. This article highlights the theoretical issues regarding the representation of the face, then examines the manner in which 17th century novels, stories and plays reinvest the major themes of the painted portrait, whether it be the portrait as a substitute for the presence of the other, the comparison between the model and the painted image, original and copy, being and appearance, or the issue of self-exhibition and vanity. This tableau allows to show how the portrait embodies the most powerful hopes concerning the possibilities of representing a face capable of delivering intimacy with the highest degree of transparency and the profoundest theoretical anxieties about a world dominated by appearances. These different tensions are then examined in two texts by Charles Sorel: Le berger extravagant (1627) and La description de l'isle de portraiture et de la ville des portraits (1659).
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