Abstracts
Résumé
L’oeuvre de Sophie Calle se place d’emblée dans une relation ludique par rapport aux textes et au personnage de l’écrivain Hervé Guibert. Si No Sex Last Night s’ouvre sur l’annonce par Sophie de la mort de son ami Hervé, si Douleur exquise raconte un épisode d’intimité, celui du bain, entre Calle et Guibert, si Guibert fut le dépositaire négligent d’une photo d’enfance de l’artiste sur laquelle il écrit un texte que Calle recopie dans un de ses propres livres, force est de constater que le travail de Calle se met sous le signe de rendez-vous artistiques, sporadiques avec Hervé Guibert et ses écrits. Ces derniers se donnent d’ailleurs comme relances ou entraves au processus de création. Hervé Guibert serait un des spectres de Calle, une « image-fantôme », pour reprendre ici le titre d’un livre de Guibert, qui visite Sophie de temps à autre et dont celle-ci suit les demandes et les prières. Et c’est par le biais de cette photographie de Sophie enfant qui a été prêtée à Guibert, photographie qu’il a perdue puis retrouvée, qu’il nous est possible de réfléchir sur le « M’as-tu vue, Hervé? » que Calle lance sans cesse dans sa propre oeuvre.
Abstract
Sophie Calle's work plays with the texts and the character of the French writer Hervé Guibert. No Sex Last Night begins with Sophie announcing the death of her friend, Hervé. Douleur exquise recounts a very intimate moment between Calle and Guibert, when they shared the same bathwater. Calle entrusted Guibert with a childhood photo, about which he wrote a text that Calle recopied in one of her own books. Calle's productions are marked by her sporadic, artistic rendez-vous with Guibert and his writings that are both springboards for or hindrances to Calle's creative process. Hervé Guibert is one of Calle's specters, an « image-fantôme », to refer to one of Guibert's books, that haunts Sophie from time to time and prompts her to heed to its demands and do its bidding. And it is by means of Sophie's childhood photograph, which she loaned to Guibert who lost it and then found it again, that we can understand the question « M'as-tu vue, Hervé? » that Calle repeats over and over in her own work.
Download the article in PDF to read it.
Download