Abstracts
Résumé
Dans son récent texte intitulé « Communiquer moins, transmettre plus », le médiologue Régis Debray oppose les actes de transmettre et de communiquer. Selon lui, l’hégémonie du communiquer ferait de nous des nomades doués d’une ubiquité médiatique, mais sans mémoire ni histoire. Pour y remédier, nous devrions renforcer la transmission. Notre exploration conceptuelle de « transmettre » montre que cette dichotomie est intenable. Il appert en particulier que les médias, moyens de communication, servent aussi à la transmission et, loin de n’être que des opérateurs de la discontinuité et d’une présentéité superficielle, ils comportent leur propre continuité historique et, dans l’acte de remédiation, se donnent leur propre profondeur temporelle.
Abstract
In his recent text entitled “To communicate less, to transmit more,” the mediologist Régis Debray opposes the acts of transmission and communication. For him, the hegemony of communication makes us all nomads endowed with mediatic ubiquity, but without memory nor history. To remedy this situation, we should reinforce transmission. This article proposes a conceptual exploration of the term “transmission” that shows that this dichotomy cannot stand. In particular, it appears that medias, as means of communication, also serve transmission and, far from being simple agents of discontinuity in a superficial presentification, bear their own modes of historical continuity and, in the act of remediation, develop their own form of temporal depth.