Abstracts
Résumé
Comment penser le rôle du chef d’orchestre contemporain? Que nous fait entendre la nouvelle et étonnante « gestique » musicale et en quoi cette nouvelle visibilité annonce-t-elle le déplacement moderne de l’autorité qui, traditionnellement, se fondait sur une sonorité phénoménale (la musique entendue) et qui semble aujourd’hui se préoccuper surtout du malaise sonore contenu dans la partition écrite? Partant d’une expérience d’écoute qui eut lieu lors d’un concert en juillet 2004, cet article propose de réfléchir au différend qui médiatise la vision du chef et l’oreille du public. Si le chef se donne encore à voir comme un transmetteur (en ce qu’il reconduit), sa transmission paraît toutefois négative, passive, coupée de tout passage à l’acte, bref, possible peut-être uniquement dans une sphère de puissance qu’il est important d’interroger à l’heure où les techniques électroacoustiques semblent faire se résorber le brouillage qui fait pourtant la fortune du concert.
Abstract
How can we consider, today, the role of the orchestra conductor? What can be said of this new and surprising musical “gestuality,” and in what way does this new visibility announce a displacement of modern authority, traditionally grounded on the phenomenality of sound (the music heard), and that seems now more concerned with the sonic malaise contained in the written score? Using as a starting point a listening experience that occurred during a concert in July 2004, this article attempts to analyse the différend that mediates the conductor's vision and the audience's listening. If the conductor still tries to present himself as a transmitter (since he re-conducts), his transmission, however, seems negative, passive, cut from all passage into action. Maybe this transmission is only possible in a power sphere that is important to interrogate, at a time when electroacoustic techniques seem to have annulled the blurring that makes, nonetheless, the fortune of the live concert.