Abstracts
Résumé
Depuis les années soixante, dans le champ des arts visuels, la multiplication des pratiques artistiques éphémères, idéelles (dont la réalisation matérielle n’est pas obligatoire) et exposées (dont l’intégrité requiert une mise en exposition) incitent les artistes et les conservateurs de musées à renouveler les modes de pérennisation et de transmission des oeuvres. La préservation traditionnelle de l’oeuvre dans sa forme originelle et dans son intégrité laisse place à de nouvelles stratégies. Le régime allographique qui autorise des réitérations multiples par d’autres personnes que l’artiste, à partir de prescriptions, constitue l’une des alternatives les plus radicales. Basé sur une série de l’artiste français Christian Boltanski, Les inventaires des objets ayant appartenu à... (1972-1995), ce texte analyse comment le mode allographique questionne et perturbe la logique du monument historique qui sous-tend la préservation des oeuvres d’art.
Abstract
Since the 1960s, the field of visual arts has seen a proliferation of art practices that are ephemeral, ideational (the material production of which is not required), and exhibited (whose completion requires being exhibited), and this has encouraged artists and museum curators to update the modes of perpetuation and transmission of artworks. The traditional preservation of the work in its original form and in its entirety is making way for new strategies. The allographic system that allows for multiple iterations by people other than the artist, following a set of instructions, is one of the most radical alternatives. Based on a series by the French artist Christian Boltanski, Les inventaires des objets ayant appartenu à... (1972-1995), this text analyzes how the allographic mode questions and disrupts the logic of the historic monument that underlies the preservation of artworks.