Abstracts
Résumé
Cet article se penche sur l’identité culturelle des jeunes scolarisés en français au Canada en vertu des droits scolaires inscrits à l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés. À la lumière d’une étude empirique, il vise une contribution au débat sur la citoyenneté canadienne dans un contexte où les frontières politiques ne correspondent pas nécessairement aux frontières culturelles entre les groupes. Les données qualitatives recueillies auprès d’élèves d’une école secondaire francophone au Nouveau-Brunswick sont analysées à la lumière d’un cadre théorique qui considère les jeunes comme des acteurs sociaux participant activement à la construction de leur identité tout en étant influencés par les rapports de pouvoir entre les groupes linguistiques minoritaire et majoritaire. L’analyse montre que si les droits conférés aux francophones par la Charte ont des incidences certaines sur le développement des communautés francophones, l’identité culturelle développée par les jeunes se décline de plusieurs façons. De même, ces derniers veulent être reconnus comme distincts au plan de la langue et de la culture tout en participant au même titre que tous les citoyens à la vie collective d’ensemble. Dans ce contexte, la mise de l’avant d’identités fondées sur le bilinguisme peut être vue comme une réponse stratégique de ces jeunes dont l’action quotidienne se caractérise par la mobilité entre les milieux francophone et anglophone.
Abstract
This article looks at the cultural identity of youth who are educated in French in Canada under the education law entrenched in section 23 of the Canadian Charter of Rights and Freedoms. Based on an empirical study, this article contributes to the debate on Canadian citizenship in a context where political boundaries do not necessarily correspond to cultural boundaries between groups. Qualitative data collected among students of a francophone secondary school in New-Brunswick are analysed within a theoretical framework that considers youth as social actors who participate actively in constructing their identity while also being influenced by relationships of power between minority and majority linguistic groups. The analysis shows that if rights conferred to francophones by the Charter have definite effects on the development of francophone communities, the cultural identity developed by youth is delineated in several ways. Also, these youth want to be recognized as linguistically and culturally distinct while also being entitled, like all citizens, to participate in the life of the community as a whole. In this context, putting forward identities founded on bilingualism can be viewed as a strategic response by these youth whose daily action is characterized by mobility between francophone and anglophone milieux.
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