Historical Papers
Communications historiques
Volume 24, Number 1, 1989 Québec 1989
Table of contents (14 articles)
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Discours du président/Presidential Address : L’Autre en Nouvelle-France/The Other in Early Canada
Cornelius J. Jaenen
pp. 1–12
AbstractFR:
Les Européens ont conféré leur concept traditionnel de l'« autre » aux autochtones. En réalité, les Européens étaient des étrangers pour les Amérindiens. Les intrus français furent perçus par les indigènes d'une façon peu flatteuse et cette perception remettait largement en question les prétentions européennes sur la supériorité du caractère, de la culture et de la technologie des Blancs. Les réactions négatives des autochtones, particulièrement celles des femmes, aux tentatives d'acculturation des missionnaires catholiques français peuvent servir à illustrer la grande richesse culturelle et spirituelle des sociétés amérindiennes. Même s'ils acceptaient avec précaution les biens des Européens, les autochtones n'étaient quand même pas prêts à embrasser les valeurs spirituelles et les croyances de l'« autre ».
EN:
The traditional European concept of the “other” has been applied to aboriginal peoples, but in terms of historic habitation of the Americas it could properly be applied to the newcomers. The vision Amerindians had of French intruders was not flattering and calls into question assumptions about the superiority of European character, culture, and technology. Native responses, especially on the part of women, to French-Catholic missionary efforts illustrate the cultural and spiritual vitality of Amerindian societies. Just as there was only selective adoption of European material culture, so there was prudent consideration of spiritual values and beliefs.
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Évolution de l’alphabétisation (masculine) au Saguenay : les variables géographiques, 1842-1971
Gérard Bouchard
pp. 13–35
AbstractFR:
Dans le présent article, nous soumettrons quelques résultats d'une enquête sur l'évolution de l'alphabétisation des hommes dans la région du Saguenay entre 1842 et 1971. Dans cette étape, nous avons cherché à circonscrire l'influence de quelques paramètres spatiaux comme la taille et l'ancienneté des municipalités, la mobilité géographique, la provenance régionale. Toutes nos analyses reposent sur l'utilisation d'un nouvel indice d'alphabétisation qui trouve ici une première application et qu'il est utile de présenter d'entrée de jeu.
EN:
This article presents some results of a study of the evolution of male literacy in the Saguenay region of Quebec between 1842 and 1971. It describes the influence of several factors, such as the size and age of the municipality, geographic mobility, and regional origin. This analysis is based on a new index for literacy, employed here for the first time, a description of which opens the article.
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Quatre-Vingt-Neuf Revisited: Social Interests and Political Conflict in the French Revolution
George C. Comninel
pp. 36–52
AbstractEN:
Fifty years after its publication, Quatre-Vingt-Neuf — Georges Lefebvre's classic statement of the social interpretation of the French Revolution — is widely thought to have been discredited. Revisionist historians have effectively challenged the idea that the bourgeoisie was a revolutionary capitalist class overthrowing feudalism, and this has been taken to repudiate both Lefebvre's interpretation and Marxist history generally.
Yet the new revisionist orthodoxy has been unable to provide a credible alternative account of the origins and course of the Revolution. A “new” social interpretation is therefore suggested which, ironically, is very close to that originally offered by Lefebvre for, while the idea of a bourgeois-capitalist class revolution clearly is refuted by the historical evidence, a return to Quatre-Vingt-Neuf reveals that this concept did not play a central role in Lefebvre's account. Nor is it integral to Marx's historical materialist method of analysis. Indeed, a fresh historical materialist class analysis of the ancien régime supports a very different social interpretation than that of “bourgeois revolution,” one largely consistent with Lefebvre's interpretation of the complex but integral social revolution unleashed in 1789.
FR:
Cinquante ans après sa publication, l'oeuvre devenue classique de Georges Lefebvre sur l'aspect de la Révolution française. Quatre-vingt-neuf, est fortement discréditée. Les historiens révisionnistes ont en effet remis en question l'interprétation voulant que la bourgeoisie ait été une classe capitaliste révolutionnaire qui voulait renverser la féodalité. Ils désavouaient ainsi et la thèse de Lefebvre et l'histoire marxiste en général, sans arriver, cependant, à proposer une alternative plausible sur l'origine et le déroulement de la révolution.
Nous présentons une « nouvelle » interprétation sociale de la Révolution qui, ironiquement, se situe très près de celle de Lefebvre. Il faut admettre que l'idée de Lefebvre à laquelle s'attaquent clairement les révisionnistes n'est pas au centre de son oeuvre. Pas plus, d'ailleurs, qu'elle ne résume la méthode d'analyse historico-matérialiste de Marx. Dans une toute nouvelle analyse de l'Ancien régime, le marxisme offre, en effet, une interprétation sociale fort différente de la thèse de la révolution bourgeoise, une interprétation qui rappelle celle que fait Lefebvre du caractère complexe mais essentiellement social de 1789.
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Les caisses populaires acadiennes du Nouveau-Brunswick : genèse et développement, 1930‑1950
Jean Daigle
pp. 53–74
AbstractFR:
Divers facteurs et organismes influencent, de façon différente mais complémentaire, la diffusion du coopératisme chez les Acadiens du Nouveau-Brunswick. Une des causes premières de son implantation est certes la nécessité d'établir un programme de restauration sociale suite aux mutations de l'économie mondiale au début du 20e siècle. En deuxième lieu, les élites locales (clergé, agronomes) s'impliquent à soulager les maux les plus évidents de la crise en encourageant l'éducation des adultes. La diffusion des cercles d'études et la participation d'un grand nombre de personnes à leurs travaux témoignent du succès remporté par les promoteurs.
L'existence de sociétés religieuses comme l'Association catholique de la jeunesse canadienne (A CJC)) et le travail discret des chancelleries de l'Ordre de Jacques-Cartier facilitent la diffusion de la coopération. La pénétration plus importante du mouvement s'explique en partie par la situation minoritaire des Acadiens dans la province : la coopération se révèle comme un moyen qui permet de contrôler un secteur jusque-là négligé : l'économie. Les petits producteurs de la terre et de la mer peuvent s'adapter aux nouveaux rapports économiques de l'heure.
EN:
Several factors and groups influenced, in different but complementary ways, the spread of the cooperative movement among the Acadians of New Brunswick. Certainly one of the most important causes was the clear necessity for social reconstruction in the aftermath of the upheavals caused by world-wide economic dislocation during the first decade of the twentieth century. The local élite — the clergy and those specially trained in agriculture — also sought to ameliorate the most obvious social ills by supporting programmes of adult education. The growth of study groups and the participation of a large number of persons in them bore witness to the success achieved by the idea's promoters.
The existence of religious organizations, such as the ACJC, the “Association catholique de la jeunesse canadienne,” and the discreet efforts of the leadership of the “Ordre de Jacques-Cartier” encouraged the spread of cooperativism. The minority status of the Acadians within New Brunswick also helps to explain the popularity of the movement, for cooperation appeared to be a strategy which would allow Acadians to control a hitherto-neglected aspect of their lives, their economic condition. Farmers and fishermen alike could therefore adjust over time to new economic circumstances.
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La genèse d’une communauté canadienne-française en Nouvelle-Angleterre : Lewiston, Maine, 1800-1880
Yves Frenette
pp. 75–99
AbstractFR:
Le présent article a pour sujet la genèse d'une communauté canadienne-française en Nouvelle-Angleterre, celle de Lewiston, Maine, avant 1880. L'auteur décrit d'abord la localité à la veille de l'arrivée des premiers Canadiens français en I860, s'attardant plus particulièrement aux bouleversements causés par la Révolution industrielle, qui fit de Lewiston un des plus importants centres textiles des États-Unis. Il explique ensuite la nature des migrations canadiennes-françaises au 19e siècle, et le rôle de premier plan qu'y jouaient la famille et la parenté. De fait, la famille était la cellule de base de la communauté ethnique en formation. L'économie familiale caractérisait les ménages nucléaires et se tissèrent entre ceux-ci et les manufactures de coton des liens étroits et complexes. La parenté aussi avait des fonctions économiques, sociales et psychologiques, facilitant l'adaptation des migrants dans leur nouveau milieu, un milieu où les conditions d'existence étaient très précaires. De cette masse de paysans devenu ouvriers émergea une petite-bourgeoisie composée d'hommes d'affaires, de professionnels et de prêtres. Ces hommes utilisèrent leur pouvoir pour intensifier le sentiment religieux de leurs coreligionnaires et pour tenter d'instiller en eux l'idéologie de la survivance culturelle. Certains prirent leur distance de la masse des migrants, alors que d'autres, le curé et les professionnels notamment, travaillèrent à la création d'un réseau institutionnel centré sur la paroisse, contribuant ainsi thnique sur des fondations solides et à transformer les migrants en immigrants.
EN:
This article examines the emergence of a French-Canadian community in New England, that of Lewiston, Maine, before 1880. It first describes the area before the arrival of the initial French Canadians in I860, focusing especially on those changes wrought by the Industrial Revolution, which transformed Lewiston into one of the most important centres of textile production in the United States. It proceeds to explain the character of the in-migration in the nineteenth century, and focuses on the central role played by the immediate and extended family. In fact, the family unit was central to the emerging ethnic community. The family economy was founded on the nuclear household, and a closely knit and complex web of relationships was woven among family members and between them and the cotton manufacturers. Family lies also played economic, social, and psychological roles within the community, easing the transition of new arrivals into an often precarious economic situation. From this group of rural-workers-turned- labourers emerged the petite-bourgeoisie of businessmen, professionals, and priests. These men would use their community influence to strengthen the religious sentiments of their fellow Catholics, in an attempt to instill in them the ideology of cultural survival. Some set themselves at a distance from the vast majority of the migrants, whereas others — notably the curé and the professional élite — would work towards the establishment of an institutional support network centred on the parish. This element would help to establish this ethnic group solidly within the roader social framework and would contibute towards the transformation of these French-Canadian migrants into an identifiable immigrant community.
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Drame collectif et mise en texte : l’exemple de la peste marseillaise de 1720
Pierre Grégoire
pp. 100–117
AbstractFR:
Le texte qui suit cherche à mettre en évidence le rôle structurant d'un schéma drame/héros et de quelques-uns des éléments qui ont accompagné la majorité des narrations faites sur la peste marseillaise de 1720 jusqu'à aujourd'hui. D'une part en essayant de montrer que les narrations actuelles de la peste s'élaborent autour de topiques qui ne sont pas, en général, remis en cause: reconduction de grilles de classements morales (bon/mauvais, lâches/héros); attitudes déprécialives et anachroniques vis-à-vis des savoirs anciens sur la peste: souci d'une mise en scène dramatique des informations; insistance sur le rôle censément héroïque de certains dirigeants. D'autre part, en effectuant l'analyse de deux narrations de l'époque, après les avoir rapidement replacés dans leur contexte d'émergence. Par delà les nuances et la complexité qu'elles manifestent, ces deux narrations signalent surtout l'importance politique immédiate à identifier des héros légitimes qui peuvent être considérés, dans l'espace narratif, comme les principales forces « soignantes » du corps collectif désorganisé par la peste. Ainsi, sans doute parce qu'il n'est pas apparu comme culturel et historique, le schéma drame/héros a longtemps pu être au principe d'une certaine manière de mettre en texte la peste marseillaise de 1720 et dépenser un drame qui ne cesse encore, par son horreur, d'interpeller une société.
EN:
This paper explores the structuring role of a schema of drama/hero, and of some of the consistent elements in the majority of the narratives written about the Marseilles plague between 1720 and the present. Firstly, it attempts to demonstrate that the actual story of the plague was framed in terms of a series of themes which were never, in general, deviated from: the re-establishment of levels of morality in behaviour (good/evil or cowardly/heroic); a condescending and anachronistic handling of traditional knowledge about plague in general; attention to the dramatic build-up of information; and an insistence on the supposedly heroic role of certain leaders. Secondly, the study analyses two contemporary versions of the events of 1720, placing them in the context of the emerging narration. Beyond the nuances and complexities that characterise these two tales, they illustrate the contemporary political importance in identifying the real heros, whose actions might be considered as curing the evil within a society disorganised by the plague. Doubtless because it was not seen within a broader cultural and historical context, this dramatic/heroic schema could, over the long term, serve principally as a way of contextualising the Marseilles plague of 1720, an event which still, by its horrific character, continues to traumatise an entire society.
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The De-Greening of the Irish : Toronto’s Irish‑Catholic Press, Imperialism, and the Forging of a New Identity, 1887-1914
Mark G. McGowan
pp. 118–145
AbstractEN:
Traditionally Canadian and American historians have assumed thai Irish Catholics in urban centres constituted highly resistant subcultures in the face of a dominantProtestant majority. In Canada, scholars have stated that these Irish-Catholic subcultures kept themselves isolated, socially and religiously, from the Anglo- Protestant society around them. Between 1890 and 1918, however, the Irish Catholics of Toronto underwent significant social, ideological, and economic changes that hastened their integration into Toronto society. By World War One, Irish Catholics were dispersed in all of Toronto's neighbourhoods; they permeated the city's occupational structure at all levels; and they intermarried with Protestants at an unprecedented rate. These changes were greatly influenced by Canadian-born generations of Irish-Catholic clergy and laity.
This paper argues that these social, ideological, and emotional realignments were confirmed and articulated most clearly in the city's Catholic press. Editors drew up new lines of loyally for Catholics and embraced the notion of an autonomous Canadian nation within the British Empire. What developed was a sense of English-speaking Catholic Canadian identity which included a love of the British Crown, allegiance to the Empire, and a duty to participate in Canadian nation-building. In the process, a sense of Irish identity declined as new generations of Catholics chose to contextualize their Catholicism in a Canadian cultural milieu. The press expressed a variant of the imperial-nationalist theme, which blended devout Catholicism with a theory of imperial “interdependence.” This maturation of a new identity facilitated Catholic participation in the First World War and underscored an English-speaking Catholic effort to evangelize and anglicize “new” Catholic Canadians. By the end of the war, Toronto's Irish Catholics were imbued with zealous Canadian patriotism, complemented, in part, by their greater social integration into the city's mainstream.
FR:
En histoire canadienne et américaine, on a toujours affirmé que les Irlandais catholiques constituaient une sous-culture, qui s'opposait fermement à la majorité protestante.
Pour le Canada, on a soutenu que les Irlandais catholiques s'étaient isolés de la communauté protestante par une barrière sociale et religieuse. Pourtant, entre 1890 et 1918, à Toronto, d'importants changements dans leurs activités et leur mentalité ont accéléré leur intégration sociale. Quand s'est déclarée la Première guerre mondiale, les Irlandais catholiques étaient dispersés dans tous les quartiers de Toronto; ils avaient pris leur place dans tous les milieux et à tous les niveaux; leurs mariages avec les protestantsavaient atteint un taux sans précédent. A l'origine de ces changements, il y avait l'influence des générations d'Irlandais catholiques, prêtres et laïques, nés au Canada.
Notre article soutient que la presse catholique de Toronto confirmait et soutenait ces changements sociaux, idéologiques et viscéraux des Irlandais catholiques. Elle proposait une nouvelle définition du loyalisme et adoptait l'idée dun Canada autonome dans l'Empire britannique. En conséquence, il s'est développé dans la communauté catholique de langue anglaise une nouvelle identité, qui comprenait l'attachement à la Couronne britannique, l'appartenance à l'Empire et l'obligation de participer à l'établissement d'une nation canadienne. C'est ainsi que l'identité irlandaise s'est estompée graduellement, au rythme où les nouvelles générations choisissaient d'adapter leur catholicisme à la culture canadienne. La presse présentait une variante de la thématique impérialisme-nationalisme en associant le catholicisme fervent à « l'interdépendance » impériale. L'avènement d'une nouvelle identité a favorisé la participation des catholiques à la guerre et maximisé l'effort des catholiques anglophones pour évangéliser et angliciser les « nouveaux » Canadiens catholiques.
À la fin de la guerre, il y avait chez les Irlandais catholiques de Toronto un patriotisme apostolique qui s'expliquait, en partie, par leur intégration sociale.
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La diversité des aménagements fonciers dans la vallée du Saint-Laurent au XVIIIe siècle
Jacques Mathieu and Alain Laberge
pp. 146–166
AbstractFR:
À partir des aveux et dénombrements de la période 1723-1745, l'élude de l'occupation du sol dans la vallée du Saint- Laurent au XVlllème siècle révèle une considérable diversité de structures agraires et d'aménagements fonciers. Une analyse étendue conduite au ras du sol indique que les découpages fonciers, au niveau de leur spatialisation, de leurs dimensions, des superficies aménagées ou des modes d'aménagement, ne composent pas une réalité au sol simple et uniforme. On ne peut donc plus retenir d'explication passe-partout pour comprendre le paysage rural laurentien du XVlllème siècle. Les disparités rencontrées, loin d'être synonymes d'incohérences, demandent plutôt qu'on s'attache davantage aux sensibilités des habitants à leur environnement et aux choix qui en découlent, de manière à cerner les régulations de l'espace habité à cette époque.
EN:
From the “aveux et dénombrements” produced between 1723 and 1745, the study of land occupation in the valley of the Saint Lawrence during the eighteenth century reveals a considerable diversity in agrarian structures and land development. An exhaustive analysis shows that land settlement — in terms of spacial distribution, dimensions, intensities of use, and modes of development — does not add up to a simple and uniform reality. There can be no all-encompassing explanation for the nature of the Laurenlian rural landscape in the eighteenth century. Far from being incoherent, the observed variety requires us to examine the different choices as a reflection of the habitants' sensibilities to their environment, with the objective of defining more clearly the pattern of land settlement of that period.
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Merchant Credit and the Informal Economy : Newfoundland, 1919-1929
Rosemary E. Ommer
pp. 167–189
AbstractEN:
Merchant credit systems and household production have usually been examined historically as two distinct entities which either bore no relationship to one another or else operated in opposition. This paper proposes instead that there has existed a somewhat unequal symbiosis between these two economic systems, not only in the early of settlement when labour was scarce, but also under conditions of abundant labour. It further suggests that merchant credit can fruitfully be regarded as the forerunner of state welfare systems insofar as both have provided the start-up capital for informal economies which, in their turn, then operate as an essential safety net for people living in marginal economies.
FR:
On a toujours étudié séparément le système du crédit accordé par les marchands et la production dans la colonie, les considérant comme deux réalités distinctes qui sont sans relations entre elles, voire même opposées l'une à l'autre.
Le présent article soutient, au contraire, qu'il y a une certaine symbiose entre ces deux réalités économiques, non seulement en période de colonisation alors que la main d'oeuvre est rare, mais même lorsque celle-ci est abondante. Il soutient même qu'on a raison de considérer que le crédit consenti par les marchands est l'Etat providence avant la lettre, les deux fournissant le capital nécessaire à des économies naissantes, lesquelles assurent, à leur tour, la sécurité aux populations isolées.
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The Blakeney Government and the Settlement of Treaty Indian Land Entitlements in Saskatchewan, 1975-1982
James M. Pitsula
pp. 190–209
AbstractEN:
Between 1975 and 1982 a concerted effort was wade to fulfil treaty Indian land entitlements in Saskatchewan. The provincial NDP government led by the Hon. A.E. Blakeney proposed the “Saskatchewan formula” as the basis for a settlement. The process of settling entitlements was a complex one, but a close analysis of the federal-provincial negotiations suggests that most of the responsibility for the lack of progress belongs to the federal government. The flexible approach taken by the Saskatchewan government, who interpreted land entitlements in the context of the “spirit and intent” of the treaties, collided with the relatively inflexible approach of the federal Office of Native Claims, who were wedded to the concept of “lawful obligation.” When the problem was delayed in its solution, various groups had time to mount opposition to the proposed settlement. Consequently, a great opportunity was missed to achieve a major breakthrough and bring about an easing of tensions between Indians and non-Indians in Canada.
FR:
En Saskatchewan, entre 1975 et 1982, un effort concerté a été fait pour respecter les traités avec les Amérindiens concernant la propriété des terres. Le gouvernement provincial néo-démocrate dirigé par le premier ministre A.E. Blakeney proposait « la formule Saskatchewan » comme base de règlement. Etablir la propriété des terres était complexe, mais une analyse serrée des négociations fédérales-provinciales montre que le gouvernement fédéral est le grand responsable du peu de progrès accompli. Il y avait opposition entre l'approche souple du gouvernement de la Saskatchewan qui s'inspirait davantage de « l'esprit et de l'intention » des traités et l'attitude rigide du Bureau fédéral des revendications des Autochtones qui s'en tenait à « la lettre de la loi ». Comme la solution au problème tardait à venir, plusieurs groupes ont eu le temps de préparer une opposition au règlement proposé. En conséquence, on a manqué l'occasion d'en venir à une solution et de mettre fin aux tensions avec les autochtones du Canada.
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The Divorce Court and the Queen’s/King’s Proctor: Legal Patriarchy and the Sanctity of Marriage in England, 1861‑1937
Gail L. Savage
pp. 210–227
AbstractEN:
The office of H M Proctor, a curious aspect of English divorce procedure, investigated divorce cases based on collusion between the spouses and divorce cases brought by spouses whose own misconduct disqualified them from the right to divorce. On the basis of evidence provided by the proctor's intervention into divorce suits, the divorce court had the power to rescind divorce decrees improperly obtained. This essay describes the origins of this legal institution and delineates its impact on divorce during the Victorian period. The analysis considers the growing criticism of the proctor's powers during the first four decades of the twentieth century. English divorce law was originally intended to buttress both the power of the husband within the marital relationship and the power of the state over the family. The changing view of the proctor over seventy-five years reveals the tensions inherent in Victorian gender ideology and reflects changing attitudes towards the nature of marriage.
FR:
Curieusement, la procédure de divorce en Angleterre attribuait un rôle à un procureur du roi. Celui-ci avait droit de regard sur toutes les causes, aussi bien celles où il y avait accord entre les conjoints que celles que lui soumettaient les époux qui avaient perdu leur droit au divorce par suite de mauvaise conduite. A la suite d'une intervention du procureur, la Cour de divorce pouvait annuler un divorce improprement obtenu.
L'article présente les origines de cette institution juridique et mesure son impact sur le divorce pendant la période victorienne. Il montre aussi l'opposition croissante que suscitaient les pouvoirs du roi pendant les quarante premières années du XXe siècle.
La loi du divorce en Angleterre avait été conçue pour renforcer à la fois le pouvoir du mari au sein du couple et celui de l'Etat sur la famille.
L'évolution de la pensée des procureurs révèle les tensions qui existaient dans les rapports hommes-femmes à l'époque victorienne et une conception nouvelle de la nature du mariage qui s'est faite.
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Unpublished Papers/Communications non imprimées
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Our Contributors/Nos auteurs
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Obituaries/Nécrologie