Abstracts
Abstract
The 1780 protests against the Catholic Relief Act were the most violent and
controversial disturbances of the eighteenth century and have predictably given rise to
several historical interpretations. Early studies sought to emphasize the political
immaturity and deep sectarian prejudices of the common people and the anarchy and
degenerate character of the riots themselves. By contrast, George Rude, in his first
exploration of British crowds, insisted that the riots were more orderly and purposive
than historians had assumed. Set within the context of the emergent radical movement,
the riots, according to Rude, drew their inspiration from radical elements in London's
Protestant Association and from antiauthoritarian notions of the “Englishman's
birthright.” Directed initially against Catholic chapels and schools, the disturbances
developed into a social protest against the rich and propertied.
This essay adopts a different approach. Like Rude, it endorses the view that the
riots seldom deviated from the cue of the Protestant Association. Despite the
drunkeness and almost festive air which accompanied the disturbances, the riots
constituted a disciplined reprisal against the Catholic community and a Parliament that
refused to bow before popular pressure. Indeed, the pattern of violence reveals that
rioters acted discriminately, directing their anger at Catholic chapels, houses, and
schools and at the property of those sympathetic to Catholic relief. Only with the sacking
of the gaols and distilleries did the disturbances deviate from their original objective and,
even then, the degree of looting and lawlessness can be easily exaggerated.
At the same time, the Gordon riots cannot be categorically viewed as a social
protest against the rich. Although the targets of the crowd included a disproportionate
number of prominent Catholics and parliamentary supporters of the Relief Act, the
prime aim of the rioters was to immobilize the Catholic community and to intimidate
Parliament. To be sure, elements of social protest did accompany the disturbances. In
the carnivalesque freedom of the occasion participants sometimes showed a sardonic
disrespect for rank. Moreover, the opening of the gaols, initially to rescue imprisoned
rioters, denoted an almost Brechtian contempt for the prison system and the law in
general. In the final phases of the riot, however, the social hostilities of the crowd were
essentially local and concrete, directed against crimps, debtors' lockups, and toll bridges.
That is, they addressed the customary oppressions of the poor, not a generalised form of
social levelling.
Nor were the riots closely associated with radical politics. Although some London
radicals sympathised with the protesters in the initial stages of the disturbances, others,
influenced by Enlightenment ideas, clearly did not. In fact, many were deeply troubled
by the riots, fearing their excesses would prejudice popular movements in general.
Basically the protests against the Catholic Relief Bill cut across traditional political
alignments. Ideologically the Protestant Association was remarkably protean, drawing
support from proministerial, but evangelical, conservatives as well as from radicals
troubled by ministerial incursions upon liberty in Britain and America. Ultimately the
anti-Catholic protests of 1780 pitted a cosmopolitan social elite against a more
traditional rank and file fuelled by an evangelical fear of an incipient Catholic revival. In
sum, the Gordon riots drew upon populist, nationalist sentiments that did not square
with conventional political alignments. It remained to be seen how these forces could be
accomodated in contemporary political discourse.
Résumé
Les protestations au Catholic Relief Act (loi de réhabilitation des catholiques) de 1778
ont suscité en Grande-Bretagne les émeutes et les polémiques les plus violentes du
XVIIle siècle, dont les Gordon Riots en 1780. Elles ont donc donné naissance à
différentes interprétations historiques. Les premières études ont exagéré le manque de
maturité politique et les vieux préjugés de secte du peuple, ainsi que l'anarchie et la
dégradation des troubles eux-mêmes. Mais George Rude soutient, dans une première
recherche sur les mouvements de foule britanniques, que l'agitation a été mieux
ordonnée et réfléchie que ne l'ont pensé les historiens. En replaçant les troubles dans le
contexte d'un mouvement radical d'ensemble. Rudé retrace dans la rébellion qui a suivi
la loi de réhabilitation des catholiques le radicalisme de l'Association protestante fondée
à Londres et l'esprit anti-autoritariste naturel à l'Anglais de naissance. D'abord dirigée
contre les églises et les écoles catholiques, l'agitation aurait dégénéré en révolte sociale
contre la richesse et la propriété.
Notre interprétation est différente. Comme Rudé, nous croyons que les rébellions
étaient souvent inspirées par l'Association protestante et qu'elles s'accompagnaient de
beuveries et d'une atmosphère quasi-de-fête. Néanmoins, elles constituaient une
protestation organisée contre la communauté catholique et le Parlement qui résistait à la
pression populaire. En effet, l'élude de cas montre que les protestataires ne frappaient
pas aveuglément, qu'ils s'attaquaient aux églises, aux maisons et aux écoles catholiques
de même qu'aux propriétés de ceux qui soutenaient la loi de réhabilitation. Le saccage
des prisons et des distilleries s'éloignait de l'objectif premier mais on a pu en exagérer le
caractère violent et désordonné. D'autre part, on ne peut affirmer avec certitude que les
Gordon Riots (troubles de Gordon) aient été un mouvement social contre les riches.
Même s'il y avait parmi leurs victimes un nombre considérable de catholiques notables et
des membres du Parlement qui supportaient la loi, les rebelles voulaient d'abord
déstabiliser la communauté catholique et intimider le Parlement. Afin de bien atteindre
ce but, ils lui donnèrent certains aspects d'un mouvement de protestation sociale. Dans
l'atmosphère carnavalesque de l'événement, ils jetèrent parfois du ridicule sur la
hiérarchie sociale. Bien plus, le sac des prisons, dans l'intention d'en délivrer les rebelles
emprisonnés, montra une sorte de mépris à la Bertold-Brecht pour le système carcéral et
la loi en général. Mais dans les derniers soubresauts de la rébellion, l'hostilité sociale de la
foule était locale et bien définie. Elle était dirigée contre le racolage des marins,
l'emprisonnement pour dettes et le péage sur les ponts. Ainsi donc, il s'agissait d'un
soulèvement contre certains usages précis et non pas d'un soulèvement social généralisé.
Les troubles n'étaient pas, non plus, intimement associés au radicalisme politique.
Même si certains radicaux de Londres sympathisèrent avec les protestataires au début
des troubles, d'autres, sous l'influence de la Philosophie des Lumières, s'y opposèrent
clairement. En fait, plusieurs s'inquiétèrent profondément des événements, craignant
que les excès commis ne compromettent les mouvements de masse en général.
Fondamentalement, les réactions à la loi brisa l'alignement politique traditionnel.
Idéologiquement, l'Association protestante a été remarquablement opportuniste,
cherchant l'appui des conservateurs pro-ministériels, bien qu'évangelistes, aussi bien que
des radicaux qui s'inquiétaient des accrocs à la liberté en Grande-Bretagne et en
Amérique. Finalement, les protestations contres les catholiques en 1780 opposèrent une
élite sociale cosmopolite au peuple plus traditionnaliste qui craignait l'émancipation des
catholiques. En somme, les Gordon Riots se sont nourris de sentiments populistes et
nationalistes qui ne cadraient pas avec l'alignement politique conventionnel. Il reste à se
demander comment on pourrait concilier de telles forces dans le discours politique
contemporain.
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