Abstracts
Abstract
Carl Dawson's development as a sociologist reflected a general trend in sociology's evolution out of theology and social work. Trained as a minister, Dawson rejected the religious vocation at some point after World War I to become a social scientist. Appointed to McGill in 1922, he strove to establish research as the foundation for understanding society, questioning the efficacy of social reform. His convictions stemmed from his Maritime Baptist background, wartime experience and education at the University of Chicago.
In 1914, Dawson left the Maritime region where he had been born and raised to attend the divinity school of the University of Chicago. In so doing, he was following a well travelled route: poor economic conditions drove numerous people out of the Maritime provinces between 1910 and 1929, and the lack of doctoral programmes in Canada compelled many students to attend American graduate schools. With its strong reputation for research, the University of Chicago was a popular choice. Its divinity school, a Baptist stronghold, was attractive to adherents of that faith. That a number of its faculty members were Canadians also attested to the institutional ties that had long linked Baptists in Canada and the northern United States.
In 1918, Dawson recessed from graduate studies for war service and resumed his studies in 1919 - his interests now sharply turned towards sociology. This shift was partly influenced by the Chicago divinity school's close ties with the sociology department - a result of the historic link between the social gospel and sociology generally - but was also the product of the school's position as a leader in liberal and radical theological doctrine. The modernists within the institution stressed that all studies of society, including religion, must accord with modern empirical methods. That, in addition to their acceptance of the ideas of John Dewey and the Chicago School regarding social development, led some to the conclusion that religion itself was but a form of group behaviour.
In reflecting all those currents of thought, Dawson's Ph.D. thesis, "The Social Nature of Knowledge," hinted at the reasons for his departure from the ministry for a career in social science. Showing that all culture and knowledge, morals and ideals had social origins, Dawson concluded that even fact was not fixed truth but represented the decision of individuals to agree on certain points and issues. This explained why Dawson believed that research - a collection of facts - would aid in understanding society. The thesis was also marked by an opposition to social action, stemming from what Dawson had witnessed during the war and the upheaval which followed, but also, it must be argued, from the antiauthoritarian and antihierarchial strain in the Baptist faith. The fact that Dawson eschewed social action in much the same way as did Harold Innis, another Baptist educated at Chicago, suggests that there exists a tradition in the development of Canadian social science quite different from the one which Brian McKillop has traced in A Disciplined Intelligence, and it was that legacy which Dawson's brand of sociology represented.
Résumé
U évolution de Carl Dawson en tant que sociologue reflète une tendance générale dans le développement de la sociologie à partir de la théologie et du travail social. D'abord ministre du culte, Dawson rejette sa vocation religieuse après la Première guerre mondiale pour devenir sociologue. Nommé à l'université McGill en 1922, il s'efforce d'établir la recherche comme base pour comprendre la société, mettant en doute l'efficacité des réformes sociales. Sa conviction provient de ses antécédents, baptiste des provinces Maritimes, V expérience de la guerre et ses études à V université de Chicago.
En 1914, Dawson quitte les maritimes, où il est né et a été éduqué, pour étudier à la Divinity School de l'Université de Chicago. Les conditions économiques forcèrent plusieurs personnes à quitter les provinces Maritimes entre 1910 et 1929, et le manque de programmes au niveau du doctorat au Canada obligea un grand nombre d'étudiants à aller poursuivre leurs études aux Etats-Unis. Grâce à sa bonne réputation, l'Uni- versité de Chicago était un choix populaire. Son école de théologie, une forteresse baptiste, était particulièrement intéressante pour les personnes de cette croyance. Plusieurs membres de la faculté étaient des canadiens, ce qui confirme les liens institutionnels entre les baptiste s du Canada et ceux du nord des États-Unis.
En 1918, Dawson abandonne temporairement ses études pour faire son service militaire. Il retourne aux études en 1919, s'intéressant maintenant plus particu- lièrement à la sociologie. Ce changement de cap a été influencé par les liens étroits entre l'école de théologie et le département de sociologie de l'université de Chicago, résultant du lien historique entre V évangélisme social et la sociologie en général, mais aussi de la position de l'école en tant que chef de file de la doctrine théologique libérale et radicale. Les modernistes de l'institution insistaient sur le fait que toute étude de la société, incluant la religion, devait se conformer aux méthodes empiriques modernes. Ceci, en plus de leur acceptation des idées de John Dewey et de la Chicago School à l'égard du développement social, a amené certains à conclure que la religion n'était elle-même qu'une autre forme de comportement de groupe.
En méditant sur tout ces courants de pensée, la thèse doctorale de Dawson, "The Social Nature of Knowledge", laisse entrevoir les raisons pour lesquelles celui-ci a quitté le culte pour faire carrière en science sociale. En montrant que la culture et la connaissance ainsi que tous les idéaux et toutes les morales avaient des origines sociales, Dawson en arriva à la conclusion que même les faits riétaient pas pure vérité mais résultaient plutôt de la décision de plusieurs personnes de s'entendre sur cer- taines questions. Ceci explique pourquoi Dawson croyait que la recherche, une cueillette de faits, pouvait aider à comprendre la société. Cette thèse était aussi marquée par son opposition à l'action sociale, découlant de ce dont Dawson avait été témoin pendant la guerre et du soulèvement qui s'ensuivit. Cependant, on peut égale- ment soutenir que cette position découlait de la tendance anti-autorité et anti- hiérarchique de la doctrine baptiste. Le fait que Dawson se soit éloigné de l'action sociale comme l'a fait Harold Innis, un autre baptiste ayant étudié à Chicago, laisse croire à l'existence, dans l'évolution des sciences sociales au Canada, d'une tradition bien différente de celle définie par Brian McKillop dans A Disciplined Intelligence. C'est cet héritage que représente l'approche de Dawson face à la sociologie.
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