Abstracts
Résumé
En octobre 1842, Charles Bagot, le gouverneur-général de l'Amérique du Nord britannique, lançait une enquête sur les activités du Ministère des Affaires indiennes dans l'est et l'ouest du Canada. Son but était double : d'une part, il espérait établir de nouvelles politiques et mettre sur pied des réformes visant à améliorer les conditions de vie des Indiens et d'autre part, il souhaitait réduire les dépenses courantes du Ministère en question. Trois commissaires furent donc chargés d'examiner les archives du Ministère, de recevoir les rapports des groupes intéressés, d'interroger les surintendants locaux et de se renseigner auprès des chefs de tribus.
Leur rapport fut complété en janvier 1844 et il se composait de trois parties. La première retraçait l'histoire chronologique des politiques indiennes antérieures tout en rationalisant les démarches ayant entouré la ratification des traités indiens et elle présentait, de plus, un sommaire du programme adopté jusqu'en 1839 pour civiliser les Indiens. La deuxième partie faisait le bilan des progrès économiques et sociaux réalisés chez les Indiens de l'est et de l'ouest et elle faisait état de données statistiques concernant les populations indiennes et métisses, la superficie des réserves, les progrès en agriculture, la santé, les écoles, les droits territoriaux, la tempérance et les conversions. La dernière partie, enfin, examinait de près l'organisation et le personnel du Ministère des Affaires indiennes.
Cette enquête ne resta pas lettre morte. A la suite du rapport, le Ministère fut réorganisé et de nouvelles politiques furent établies. De fait, le rapport de la commission Bagot fut la première d'une série d'enquêtes qui se sont penchées sur l'évaluation, la redéfinition et la réitération des programmes pour civiliser les Indiens dans les décennies qui précédèrent la Confédération. De plus, de par ses visées, le document s'avéra la première tentative de retracer l'histoire du Ministère des Affaires indiennes au pays.