Abstracts
Résumé
Bien que la crise ministérielle de 1879 ne constitua qu'un bref moment d'instabilité politique au Manitoba, elle mit à jour les tensions existantes dans la société de l'époque. Jusqu'à date, on y a surtout vu une manifestation de l'animosité francophone-anglophone puisqu'elle mettait aux prises le premier ministre, John Norquay, et son bras droit canadien-français, Joseph Royal. Sans nier qu'il y ait une part de vérité dans cette assertion, l'auteur propose une nouvelle interprétation des faits beaucoup plus axée sur le problème des Métis, sur la place de Norquay dans la politique manitobaine et sur la question du rôle du système fédéral des partis dans la province du Manitoba.
Cette ré-interprétation d'un épisode mineur dans la politique provinciale implique également que soit modifiée l'approche de l'histoire domestique de l'ouest canadien. Au temps où la politique nationale était à la base de la pensée historique, c'est l'aspect animosité francophone-anglophone qui était mis en lumière et 1870 apparaissait comme la plaque tournante dans l'histoire du Manitoba. Maintenant qu'on s'applique à mieux tenir compte de la dimension culturelle, la crise ministérielle apparaît comme étant issue des nombreux changements qui s'opérèrent à l'époque aux niveaux du système des salaires, de la mesure du temps, du marché du travail et du concept de propriété. Conséquemment, 1870 ne constitue plus un point tournant ; il s'intègre plutôt dans une période de transition, couvrant les années 1840 à 1890, où la société d'alors cède le pas à une société capitaliste et industrielle.
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