Abstracts
Résumé
Cet article aborde les stratégies des jeunes femmes progressistes dans un milieu régional égyptien, âgées de 20 à 40 ans, de formation universitaire, pour affirmer leur individualité vis-à-vis du discours conservateur dominant sur le mariage. Comment ces femmes, qui ont grandi dans un monde globalisé et un contexte local secoué par des mutations politiques et sociales et ayant un capital social considérable, un potentiel d’autonomie économique et de mobilité sociale, envisagent-elles le discours dominant, voulant que toute femme doive se marier ?
De quelle manière les dynamiques autour du mariage, qui reste central et représente la seule forme légitime du couple en Égypte, mènent-elles les vies des jeunes femmes ? Comment gèrent-elles les pressions sociales relatives au mariage et leurs aspirations individualistes, dans un contexte de chevauchement des dynamiques globales et locales ? Cet article avance que ces stratégies ont pour but de négocier un espace d’individualité qui repousse les bases du discours dominant sur le mariage dans une société où les élites politiques attachent la stabilité du pays à des représentations traditionnelles de ce que doit être la famille.