FR:
Comment penser les inégalités et les marges de la commémoration des victimes du national-socialisme dans l’Allemagne contemporaine ? Ne plus concevoir la mémoire « officielle », ni même celle des groupes de victimes comme un donné constitue une condition nécessaire à toute tentative de réponse. C’est pourquoi le présent article propose une conception plus dynamique, plus précise sans doute, en convoquant la notion de « champ » développée par Pierre Bourdieu*. L’idée est alors de dégager une intelligence relationnelle et spatiale, nécessairement interactive, de la production de la mémoire ; d’identifier les acteurs (individuels ou collectifs), les discours et les pratiques impliqués dans sa constitution ; en un mot : de considérer chaque mémoire particulière dans sa pluralité.
EN:
How should we apprehend the gaps and the inequalities present within the commemoration of the victims of National Socialism in present-day Germany? Approaching neither the “official” memory nor the memories of specific groups as a given represents a preliminary condition to any further elucidation. That is why the present article suggests an alternative, perhaps more operational but certainly more precise approach by referring to Pierre Bourdieu’s so-called “field theory”. The idea is to inform a relational, necessarily interactive, understanding of memory production, to identify the agents (individual or collective), the discourses, and the practices at work in its constitution; in a word, to consider each particular memory in its plurality.