Abstracts
Résumé
Au début du XXe siècle, le Chili et plus largement l’Amérique latine connaissent une situation générale de luttes ouvrières, de mouvements syndicalistes revendiquant des droits et une place dans la société bien longtemps niés par le pouvoir en place, conduisant à des affrontements violents dont les conséquences vont dépasser le périmètre de l’entreprise concernée. Au Chili, le mouvement ouvrier dans les années 1950 devient alors une véritable force politique et la situation politique chilienne permet d’illustrer ces conflits. À cette même époque nait dans cette agitation socio-politique un mouvement musical et culturel, la Nouvelle Chanson Chilienne, qui, s’il se revendique chilien, s’inscrit également dans une logique socioculturelle latino-américaine et plus particulièrement dans les conflits sociaux, en faveur des secteurs populaires. Aussi, c’est à travers une sélection de textes de chansons, la « Cantata de Santa Maria de Iquique » ainsi que certaines chansons de Violeta Parra et de Victor Jara que nous chercherons ici à illustrer une situation de conflit, en réponse à cette violence faite au peuple, qu’il s’agisse d’une grève ou du délogement des secteurs pauvres des « poblaciones ». Comment la nouvelle chanson illustre-t-elle les conflits sociaux propres au Chili et plus largement à l’Amérique latine au début du XXe siècle, à la fois acte de mémoire et de revendication politique et identitaire ?