Abstracts
Résumé
Cet article analyse les manières selon lesquelles fut faite la construction raciale de deux Polynésiens, Aotourou et Omai, ramenés respectivement en France et en Angleterre entre 1769-1776. Plutôt que de considérer les indigènes sur des critères morphologiques, leur représentation raciale est fondée sur la confrontation entre l’expérience de l’altérité et les attentes des contemporains envers Aotourou et Omai. À un point tel que la conjoncture socioculturelle de l’aristocratie européenne devint essentielle au processus de racialisation. Finalement, afin d’être racialisés en un « bon sauvage », les Polynésiens se devaient d’être vertueux et de respecter les pratiques sociales de l’élite aristocratique. Dans le cas contraire, ils seraient associés à une représentation bien inférieure nommée « ignoble sauvage ».
Abstract
This article analyzes the ways by which the racial construction of two Polynesians, Ahutoru and Omai, has taken place in France and England between 1769-1776. Instead of considering the indigenous through morphological criteria, most of Europeans racial representations were founded on the confrontation between the experience of alterity and the growing expectations toward Aotourou and Omai. To which extent the sociocultural conjecture of the European aristocracy became crucial in the racialization process. If one indigenous showed marks of virtue and was respectful of the European elites’ socio-cultural practices, he was associated to the idealist “noble savage” representation, while the contrary led to a much inferior representation named “ignoble savage”.