Comptes rendus

Tremblay, Ève Michèle. Le voyage de Mme Davenport. Quatorze jours d’enfer sur le chemin du Lac-Saint-Jean, 1871 (Québec, Septentrion, 2022), 192 p.

  • Maxime Fleury

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  • Maxime Fleury
    Université du Québec à Chicoutimi

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Cover of Volume 77, Number 3, Winter 2024, pp. 1-213, Revue d’histoire de l’Amérique française

Cette réédition du carnet de voyage de Mme Davenport par Ève Michèle Tremblay vient enrichir l’historiographie du Saguenay–Lac-Saint-Jean de manière importante. En effet, en plus de donner accès au carnet de voyage qu’elle a traduit en français, Tremblay a ajouté quelques chapitres sur le contexte historique et géographique de l’évolution du chemin menant au Lac-Saint-Jean. On peut diviser le récit proprement dit en trois parties : le départ de Québec et la prise de conscience du caractère anarchique du chemin et des dangers (jours 1 à 3), les embûches et les souffrances (jours 3 à 14) et le séjour au Lac-Saint-Jean suivi du retour à Québec (jours 14 à 17). Pour commencer, Mme Davenport (Ellen Parker, voir plus bas) et son mari Malcom Davenport partent de Québec, accompagnés d’un cocher (Johnson), d’un homme fournissant un chariot et s’occupant des chevaux (Ryan) et d’un guide autochtone (Honoré) qui les a rejoints à Stoneham, quelque 50 km au nord de Québec. Les premiers jours se passent relativement bien, même si le groupe se rend vite compte que le chemin n’est pas en si bon état et « qu’il n’y avait pas de route » (p. 24) ; c’est pourtant ce qu’on leur avait assuré, à Québec. Le troisième jour, celui où « nos problèmes commencent » (p. 27), les Davenport retiennent les services de deux « Indiens » supplémentaires (Charles et Félix), étant donné que le chemin est plus tortueux que prévu. Des ouvriers sont en train d’ouvrir le chemin et le boss leur affirme que le chemin s’améliore après la traversée du lac Jacques-Cartier (p. 33). Le quatrième jour est occupé à traverser en petit bateau la rivière et le lac Jacques-Cartier. Le lendemain, les Autochtones et Johnson (le transport des bagages dans des conditions hasardeuses est assuré de manière constante par ces derniers ainsi que par Ryan) font un voyage supplémentaire pour aller chercher les bagages restants au campement des ouvriers. Pendant quelques jours, les mouches, le chemin mal balisé, les détours, les passages étroits, les chevaux qui deviennent moins efficaces et les séparations entre les Davenport et leurs compagnons sont des problèmes récurrents. D’ailleurs, au septième jour, Mme Davenport écrit son agacement face au retard des Autochtones : « De plus, nous avons constaté que les Indiens, comme d’habitude, avaient laissé des bagages sur la route et que, conséquemment, nous serions obligés d’attendre le lendemain … J’étais vraiment fâchée … » (p. 58). C’est ainsi que, pendant sept autres jours, les voyageurs font encore face aux mouches, au manque de nourriture et de sommeil, aux blessures, les chevaux mal en point et le groupe éparpillé. C’est au quatorzième jour que le groupe atteint le Lac-Saint-Jean. Les Davenport sont accueillis par Yves-Luc Tremblay et sa femme qui habitent le 3e Rang à Hébertville (p. 94). Celle-ci interroge Mme Davenport sur les dernières tendances de la mode. Cette journée est aussi celle où les Davenport apprennent qu’un incendie fait rage au Lac-Saint-Jean. Pendant les trois derniers jours, au travers des arbres brûlés, le couple visite M. Charlton qui travaille pour Price Brothers and Company et qui les accueille bien. Le soir du quinzième jour, les Davenport partent pour Grande-Baie (La Baie), où ils embarqueront à bord de l’Union pour retourner à Québec. Finalement, tous les voyageurs parviennent à Québec, même si les Autochtones arrivent plus tard avec les bagages qui étaient restés sur la route. Le verdict de Mme Davenport est sans appel : « Il faudra pas mal de temps avant que je retourne dans la forêt canadienne » (p. 107). En complément …