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Le vrai, c’est que prétendre reconstituer la vie affective d’une époque donnée, c’est une tâche à la fois extrêmement séduisante et affreusement difficile. Mais quoi ? l’historien n’a pas le droit de déserter.
Lucien Febvre, « La sensibilité et l’histoire », 1941
Depuis son apparition dans le paysage historiographique il y a environ vingt ans, l’histoire des émotions fait beaucoup parler d’elle parmi les historiens d’Amérique du Nord et d’Europe. Elle suscite des réactions diverses qui vont de l’enthousiasme au scepticisme, mais le plus souvent elle provoque de la curiosité. Car les émotions sont des objets si intangibles et si subjectifs qu’il paraît étonnant de pouvoir les historiciser.
Lorsque j’ai appris l’existence de ce nouveau courant historiographique, vers 2010, j’avais comme projet doctoral d’analyser les écrits autobiographiques d’une bourgeoise catholique montréalaise pour mieux comprendre sa vision du monde. L’histoire des émotions m’a fourni l’angle d’analyse mais aussi le cadre théorique et les outils conceptuels qui m’ont permis de faire dire à mes sources des choses qu’elles n’avaient pas encore révélées[1]. Grâce aux apports de ce courant historiographique, ma thèse a gagné en originalité et en intérêt. Je ne suis pas la seule à avoir été séduite par ce courant.
En vingt ans, l’histoire des émotions a gagné ses lettres de noblesse. En Europe, aux États-Unis, en Australie, des groupes de recherche sont nés, des revues sont apparues, des colloques ont eu lieu, une kyrielle de travaux ont été publiés, tout cela avec l’appui d’importants organismes subventionnaires[2]. Si bien que l’on peut presque parler d’un effet de mode, qui, après avoir gagné l’histoire médiévale et moderne, a déferlé sur l’histoire antique puis contemporaine. Or, les historiennes et les historiens s’intéressant au Québec sont restés jusqu’à maintenant sur leur quant-à-soi face à l’histoire des émotions[3]. En fait, ce dossier de la Revue d’histoire de l’Amérique française sur l’histoire des émotions fait figure de pionnier au Québec, alors qu’ailleurs le champ est bien développé et poursuit son évolution[4].
On pourrait se demander pourquoi les historiens et historiennes du Québec sont restés à peu près de marbre face à cette nouvelle tendance. Le fait que l’histoire des émotions ait longtemps été associée au Moyen Âge a peut-être joué un rôle. Quoi qu’il en soit, dans cette introduction, j’ai simplement comme objectif de présenter le courant historiographique qu’est l’histoire des émotions. J’aborde sa genèse, ses apports théoriques, conceptuels et historiographiques et son évolution. Enfin, je présente les trois articles composant ce dossier.
J’aimerais aussi plaider ici, à la suite de Barbara Rosenwein et de plusieurs autres, en faveur d’une histoire des émotions qui ne soit pas séparée des autres champs de l’histoire, mais qui y soit intégrée[5]. Au-delà des théories, des concepts et des débats qui la caractérisent, il me semble en effet que ce que l’histoire des émotions nous dit de plus important, c’est de ne pas laisser de côté le champ du sensible dans nos velléités de compréhension du passé. Les choses sensibles ont une histoire, car elles s’inscrivent dans un contexte qui les éclaire. Par ailleurs, elles éclairent elles-mêmes l’histoire, en lui rendant ses teintes chatoyantes et riches. Qu’elles s’appellent émotions, sentiments, sens ou perceptions, elles appartiennent à l’expérience humaine et elles nous aident à mieux la comprendre, dans l’espace et dans le temps.
Un champ nouveau
L’histoire des émotions s’est constituée (peut-être malgré elle) en courant historiographique spécifique après la publication de deux textes phares proposant une nouvelle vision de l’utilisation des émotions en histoire, au début du 21e siècle. L’article de Barbara Rosenwein, « Worrying About Emotions in History » (2001), et l’ouvrage de William Reddy, The Navigation of Feeling (2002), ont été préparés indépendamment l’un de l’autre[6]. Rosenwein et Reddy ne sont pas les premiers – loin s’en faut – à penser que les émotions et sentiments ont leur place dans le récit historique. En effet, on a coutume de faire remonter l’intérêt historien pour les émotions à Thucydide (5e siècle avant l’ère chrétienne) qui, dans sa Guerre du Péloponnèse, s’intéresse aux perceptions de la peur et de la colère à Sparte et à Athènes[7]. Beaucoup plus tard, au 19e siècle, Jules Michelet considère les passions comme le « principal ressort des histoires nationales[8] ». Au début du 20e siècle, dans L’automne du Moyen Âge, Johan Huizinga a tenté de décrire la vie émotionnelle des hommes de la fin de l’époque médiévale[9]. Malgré cela, la plupart des chercheurs, depuis les Lumières, voient les émotions comme des phénomènes irrationnels, presque primitifs, bien inférieurs à la raison, qui n’ont rien à apporter à la compréhension du passé et doivent donc rester à l’écart des explications[10].
Si l’on doit trouver un grand-père à l’actuelle histoire des émotions, c’est Lucien Febvre, qui, en 1941, dans un article très souvent cité, appelle les historiens à tenir compte davantage des « sensibilités » et les invite carrément, pour intégrer les émotions et sentiments au récit historique, à s’intéresser aux travaux de leurs confrères psychologues[11]. Or, le fruit n’est pas encore mûr pour que les historiens abordent les émotions de front, et s’ils ont néanmoins continué à montrer de la curiosité pour ces phénomènes, c’est par la bande, à travers des courants comme, principalement en France, l’histoire des mentalités[12], qui cherche à saisir la vision du monde de sociétés du passé, et l’histoire des sensibilités[13], qui s’intéresse aux sens par lesquels l’humain perçoit le monde plutôt qu’aux émotions et aux sentiments directement. Citons également un courant étatsunien moins connu au Québec, l’emotionology, qui se penche sur les prescriptions ou normes émotionnelles dans le passé[14].
On doit l’apparition de ce qu’on appelle aujourd’hui l’histoire des émotions aux développements réalisés dans le domaine de la psychologie à partir des années 1970. Loin d’être complètement irrationnelles et primitives, tel qu’on les avait étiquetées, la peur, la colère, la joie, la tristesse, disent les neurosciences, sont surtout les manifestations (observables et mesurables jusqu’à un certain point) d’un processus de perception et d’évaluation de la réalité. Qui plus est, elles jouent un rôle aussi important que la raison dans toute prise de décision individuelle ou collective[15]. Dès lors que ces phénomènes deviennent ainsi compréhensibles, il n’est plus possible de les laisser en marge de l’histoire si l’on veut vraiment comprendre le passé, écrivent Barbara Rosenwein et William Reddy.
Apports
Dans le foisonnement de travaux des années 2000, les questions théoriques occupent une grande place, notamment l’opposition entre nature et culture. Pour les historiens et historiennes des émotions, ces dernières ne sont ni universelles (simplement biologiques et chimiques, identiques chez les humains de toutes les cultures, comme le croient certains psychologues[16]) ni entièrement construites (créées par le langage, la société et la culture, comme le croient certains sociologues et anthropologues[17]). Ces historiens croient généralement que les émotions « ont un fondement neurologique mais sont formulées, réprimées et exprimées différemment selon le lieu et l’époque[18] ».
Un des grands apports de l’histoire des émotions est d’ailleurs de remettre en question le grand récit de l’histoire de l’Occident, établi notamment par Norbert Elias, Johan Huizinga et d’autres, qui la voient comme un processus graduel de civilisation. Selon ce récit, écrit Rosenwein, les humains seraient passés de grands enfants incapables de contrôler leurs émotions et leurs pulsions au Moyen Âge à des êtres civilisés, capables de maîtrise de soi et de politesse à partir de la Renaissance[19]. L’histoire des émotions, en développant des outils conceptuels permettant d’appréhender le passé sensible, montre que la réalité est en fait beaucoup plus complexe et pas du tout aussi linéaire.
Les concepts de « régime émotionnel », « refuge émotionnel » et « communauté émotionnelle[20] » permettent en effet de penser les émotions à l’échelle sociale et de comprendre leur évolution dans le temps. Ils ont influencé la plupart des historiens qui se réclament de l’histoire des émotions. Les « régimes émotionnels » de William Reddy sont associés aux régimes politiques en place. Ils imposent des normes sur le plan des émotions, ainsi que des pratiques et rituels, dans le but d’assurer la stabilité politique. Pour échapper aux contraintes de ces régimes émotionnels, les gens s’abritent dans des « refuges émotionnels », comme les salons littéraires du 18e siècle français, par exemple[21].
Les « communautés émotionnelles » de Rosenwein sont plus petites que les régimes, ce sont par exemple la famille, le voisinage, les gens qui fréquentent une église ou qui font partie d’un club sportif. Chaque communauté a son propre système émotionnel. La mission de l’histoire est alors de mettre au jour « ce que ces communautés (et les individus qui les composent) estiment précieux ou délétère pour elles-mêmes, leurs évaluations des émotions des autres, la nature des liens affectifs qu’elles reconnaissent, et les modes d’expression des émotions qu’elles attendent, encouragent, tolèrent ou déplorent[22] ». Le concept de communauté émotionnelle permet de voir le passé – et même le présent – comme une mosaïque émotionnelle, chaque communauté représentant une tuile d’une certaine couleur ou tonalité. Il a été très utile à de nombreux chercheurs, dont deux des auteurs qui contribuent au présent dossier[23].
Grâce à ses réflexions théoriques et conceptuelles, l’histoire des émotions a enrichi l’historiographie de plusieurs périodes, avec des travaux qui tantôt revisitent une époque ou un événement à travers le prisme émotionnel, tantôt observent l’évolution d’une émotion précise (la peur, le mal du pays, l’envie) ou d’une communauté émotionnelle dans le temps[24].
Au cours des récentes années, les historiens qui s’intéressent aux émotions délaissent peu à peu le terme émotions lui-même, jugé limitatif. Les expressions histoire du sensible et histoire de l’expérience sont maintenant souvent préférées à histoire des émotions, car ils embrassent davantage la réalité complexe des êtres humains et des sociétés du passé[25]. Cette mutation, loin d’enlever à l’histoire des émotions du début du 21e siècle son intérêt et son importance, fait ressortir la variété des approches empruntées depuis plusieurs siècles pour tenter de toucher, un tant soit peu, à l’expérience sensible du passé.
Ce dossier sur l’histoire des émotions propose trois contributions originales sur l’Amérique française qui montrent bien la vastitude thématique pouvant être couverte par ce champ. L’article de Benoît Vaillancourt revisite la patrimonialisation de la maison du peintre naïf Arthur Villeneuve, à Chicoutimi, en empruntant le concept d’émotion patrimoniale à l’anthropologue Daniel Fabre. On voit bien dans quel terreau émotionnel s’inscrit une telle « mise en patrimoine », au coeur de conflits opposant ici gens de l’élite et gens du peuple, experts et profanes, ville et région, gouvernements de divers paliers, etc. L’article d’Alexandre Klein et d’Hubert Larose-Dutil se penche sur la construction de l’identité professionnelle des gardes-malades canadiennes françaises à travers les émotions fortes exprimées lors du congrès du Conseil international des gardes-malades tenu à Montréal en juillet 1929. Il montre notamment comment l’indignation partagée se met au service de l’unité et du combat pour l’obtention de la reconnaissance. Finalement, bien loin de Chicoutimi, le texte de Camille Parcq transporte le lecteur en Louisiane durant la guerre de Sécession, où il analyse la manière dont la presse francophone utilise les émotions pour favoriser l’adhésion des populations créoles à l’idéologie confédérée. Il montre aussi comment les émotions mobilisées dans la presse participeront in fine au processus d’américanisation des populations louisianaises.
Appendices
Note biographique
Sophie Doucet est enseignante et chercheuse indépendante.
Notes
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[1]
Sophie Doucet, « “Toujours je sens mon âme se balancer entre les joies et les peines” : le paysage émotionnel de Marie-Louise Globensky (1849-1919) observé à travers ses écrits personnels », thèse de doctorat (histoire), Université du Québec à Montréal, 2019.
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[2]
Parmi les groupes de recherche, citons le Max Planck Institute for the History of Emotions, à Berlin, l’Australian Research Council Centre of Excellence for the History of Emotions, le Queen Mary Centre for the History of the Emotions, à Londres, Hist-Ex (History and Philosophy of Experience), à Madrid, le North American Chapter on the History of Emotions (NACHE) et Les émotions au Moyen Âge (EMMA), à Montréal et Aix-en-Provence.
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[3]
Avec quelques exceptions, notamment Eric Reiter, Wounded Feelings. Litigating Emotions in Quebec, 1870-1950 (Toronto, University of Toronto Press et Osgoode Society for Canadian Legal History, 2019). Voir aussi ce numéro des Cahiers d’histoire, sous la direction de Jacques Dehouck, dont quelques articles portent sur le Québec : « Histoire d’émotions : saisir les perceptions, penser les subjectivités », Cahiers d’histoire, vol. 36, no 2 (2019).
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[4]
J’aimerais remercier Léon Robichaud et le comité de rédaction de la Revue d’histoire de l’Amérique française de m’avoir proposé d’être directrice invitée de ce dossier.
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[5]
Barbara Rosenwein le dit ainsi : « The ideal history … will not be a history of the emotions but rather an integration of the history of emotions into “regular” history. Nowadays no one would think of writing a history of, say, Germany between the wars without dealing with issues of gender and the roles and images of men and women. This is the great triumph of what began as “women’s history” – it has become a part of general historical narratives. I hope eventually that the same will be the case for the history of emotions. » Barbara Rosenwein citée dans Jan Plamper, « The History of Emotions : An Interview with William Reddy, Barbara Rosenwein, and Peter Stearns », History and Theory, vol. 49 (2010), p. 260. Rob Boddice, The History of Emotions (Manchester, Manchester University Press, 2018), p. 4.
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[6]
William M. Reddy, The Navigation of Feeling. A Framework for the History of Emotions (Cambridge, Cambridge University Press, 2001) ; Barbara H. Rosenwein, « Worrying about Emotions in History », American Historical Review, vol. 107, no 3 (2002), [https://doi.org/10.1086/ahr/107.3.821], p. 821-845.
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[7]
Thucydide, Histoire de la guerre du Péloponnèse (Paris, Robert Laffont, 1990) ; Rob Boddice, The History of Emotions (Manchester, Manchester University Press, 2018), p. 11.
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[8]
Damien Boquet, « Faire l’histoire des émotions à l’âge des passions », Les émotions au Moyen Âge, 15 novembre 2010, [http://emma.hypotheses.org/1106].
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[9]
Johan Huizinga [1919], L’automne du Moyen Âge (Paris, Payot, 2002).
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[10]
Rosenwein, « Worrying about Emotions in History », p. 821-845.
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[11]
Lucien Febvre, « La sensibilité et l’histoire : comment reconstituer la vie affective d’autrefois ? », Annales d’histoire sociale, vol. 3, no 1-2 (1941), p. 5-20.
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[12]
Par exemple : Jean Delumeau, La peur en Occident, XIVe-XVIIIe siècles (Paris, Fayard, 1978) ; Serge Gagnon, Plaisir d’amour et crainte de Dieu. Sexualité et confession au Bas-Canada (Sainte-Foy QC, Presses de l’Université Laval, 1990).
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[13]
Par exemple : Alain Corbin, Les cloches de la terre. Paysage sonore et culture sensible dans les campagnes au XIXe siècle (Paris, Flammarion, 2013) ; Alain Corbin, Le miasme et la jonquille. L’odorat et l’imaginaire social aux XVIIIe et XIXe siècles (Paris, Flammarion, 2016) ; Nicolas Kenny, « City Glow : Streetlights, Emotions, and Nocturnal Life, 1880s-1910s », Journal of Urban History, vol. 43, no 1 (2015), p. 91-114.
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[14]
Peter N. Stearns et Carol Z. Stearns. « Emotionology : Clarifying the History of Emotions and Emotional Standards », The American Historical Review, vol. 90, no 4 (1985), [https://doi.org/10.1086/ahr/90.4.813], p. 813.
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[15]
Alice Isen, « Positive Affect and Decision Making », dans Michael Lewis et Jeannette-M. Haviland-Jones (dir.), Handbook of Emotions, 2e édition (New York, Guilford Press, 2000), p. 261-277.
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[16]
Cette vision est notamment défendue par le psychologue américain Paul Ekman, dont les travaux sont utilisés dans les aéroports et les tribunaux pour reconnaître les personnes qui mentent ou cachent des choses. Piroska Nagy, « Faire l’histoire des émotions à l’heure des sciences des émotions », Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre BUCEMA, hors-série no 5 (2013), p. 7. Voir Paul Ekman et Wallace V. Friesen, « Constants across Cultures in the Face and Emotion », Journal of Personality and Social Psychology, vol. 17, no 2 (1971), p. 124-129.
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[17]
Cette vision est surtout défendue par des sociologues et anthropologues constructivistes, pour qui les émotions sont tributaires des cultures et des sociétés. Parmi ces constructivistes, il y a les « durs », « pour qui rien n’est au-delà ou en-deçà de la culture », et il y a les « mous », « pour lesquels il demeure un socle universel de l’homme, même si la part affectée par la culture est majeure ». Nagy, « Faire l’histoire des émotions à l’heure des sciences des émotions », p. 5.
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[18]
« … have a neurological base but are shaped, repressed, expressed differently from place to place and era to era ». Susan J. Matt, « Current Emotion Research in History : Or, Doing History from the Inside Out », Emotion Review, vol. 3, no 1 (2011), p. 118.
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[19]
Rosenwein, « Worrying about Emotions in History », p. 827.
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[20]
Ibid., p. 842. Barbara H. Rosenwein, Emotional Communities in the Early Middle Ages (Ithaca NY, Cornell University Press, 2006).
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[21]
La culture des refuges émotionnels peut parfois menacer celle des régimes émotionnels, voire la renverser. Le nouveau régime émotionnel impose alors de nouvelles normes et contraintes. Reddy, The Navigation of Feeling, p. 129.
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[22]
« … what these communities (and the individuals within them) define and assess as valuable or harmful to them ; the evaluations that they make about others’ emotions ; the nature of the affective bonds between people that they recognize ; and the modes of emotional expression that they expect, encourage, tolerate, and deplore ». Rosenwein, « Worrying about Emotions in History », p. 842.
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[23]
Pour une analyse du concept, voir Damien Boquet, « Le concept de communauté émotionnelle selon B.H. Rosenwein », Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre BUCEMA, hors-série no5 (2013), [http://cem.revues.org/12535].
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[24]
Quelques exemples de travaux touchant plusieurs thèmes et ères spatio-temporelles, par ordre chronologique de publication : Nicole Eustace, Passion Is the Gale. Emotion, Power, and the Coming of the American Revolution (Chapel Hill, University of North Carolina Press, 2008) ; Jan Plamper, « Fear : Soldiers and Emotion in Early Twentieth-Century Russian Military Psychology », Slavic Review, vol. 68, no 2 (2009), p. 259-283 ; Susan J. Matt, Homesickness. An American History (Oxford, Oxford University Press, 2011) ; Ute Frevert, Emotions in History. Lost and Found (Budapest, Central European University Press, 2011) ; Quentin Deluermoz et al. (dir.), « Écrire l’histoire des émotions : de l’objet à la catégorie d’analyse », Revue d’histoire du XIXe siècle, vol. 47 (2013), p. 155-189 ; Susan Matt et Peter N. Stearns (dir.), Doing Emotions History (Urbana, University of Illinois Press, 2014) ; Damien Boquet et Piroska Nagy, Sensible Moyen Âge. Une histoire des émotions dans l’Occident médiéval (Paris, Seuil, 2015) ; Sophie Doucet, « Sur le chemin du paradis : les joies d’aimer, de croire et de s’engager de Marie-Louise Globensky (1849-1919) », Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 70, no 3 (2017), p. 5-29.
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[25]
Rob Boddice et Mark Smith, Emotion, Sense, Experience (Cambridge, Cambridge University Press, 2020).