Abstracts
Résumé
Cet article s’intéresse à un aspect négligé de l’historiographie de la maternité hors mariage au Québec, celui de l’impact des débuts du travail social. À l’aide de mémoires de fin d’études déposés à l’École de service social de l’Université de Montréal entre 1945 et 1970, l’étude cherche à démontrer que les Soeurs de Miséricorde, malgré la persistance d’un certain moralisme, ont participé, tant par leur volonté de développement professionnel (plusieurs d’entre elles ayant complété leur diplôme en travail social) que par leur ouverture à de nouvelles théories et techniques, à l’évolution des services offerts aux mères célibataires. L’analyse des mémoires permet de constater qu’en l’espace de quelques décennies, le discours moralisateur a été remplacé par un discours psychologique puis par un discours plus social, ouvrant la voie à la création de nouveaux services dans les maternités.
Abstract
This paper focuses on a neglected aspect of the historiography of unwed motherhood in Quebec, that of the impact of early social work. Using Master’s theses submitted at the School of Social Work (Université de Montréal) between 1945 and 1970, the study seeks to demonstrate that the Sisters of Miséricorde, despite the persistence of a certain moralism, participated in the evolution of services for single mothers as shown both by their desire for professional development (several sisters having completed their degree in social work) and by their openness to new theories and techniques. Analysis of the social workers’ theses reveals that within a few decades, moral condemnation of single mothers had been replaced initially by a psychological discourse and then by a social discourse paving the way for the creation of new services in maternity hospitals.