Abstracts
Résumé
Jugée par maints démocrates à la fois vaine et vénale, l’attribution d’honneurs par les États occidentaux n’a que depuis peu attiré l’attention des chercheurs universitaires. Pourtant, loin de correspondre à un legs anachronique, la remise de médailles par les États modernes doit être interprétée comme une véritable « technique de gouvernement ». L’exemple de l’attribution de la Légion d’honneur à des Québécois est particulièrement intéressant puisqu’il permet de comprendre comment la « science de l’honneur » a été mise au service des intérêts diplomatiques de la France dans cette partie de l’Amérique du Nord. L’histoire de l’attribution de la Légion d’honneur à des Québécois jette une lumière différente sur les aléas des relations entre les deux nations, et ce, sur une longue période. À étudier les pedigrees des décorés et les fréquences des décorations, on obtient non seulement un portrait des relations internationales entre les deux régions, mais un indicateur des facteurs ayant présidé à ces échanges.
Abstract
Considered by many democrats as both vain and venal, the awarding of honours by Western states has only recently attracted scholars’ attention. Yet, far from corresponding to some anachronistic tradition, the distribution of medals by modern states should be interpreted as a veritable “technique of government”. The example of the Légion d’honneur awarded to Quebecers is particularly interesting because it helps us understand how the “science of honours” has been used to serve French diplomatic interests in this part of North America. The history of the Légion d’honneur in Québec sheds a different light on the sinuous relations between the two nations over many years. By studying the pedigree of the recipients and the distribution over time of these decorations, we obtain not only a portrait of international relations between the two regions, but also an indicator of the various factors that influenced theses exchanges.