Abstracts
Résumé
Cet article retrace le passage à une nouvelle conception de l’aménagement du territoire municipal montréalais où les eaux de surface, d’abord perçues comme autant d’éléments et de phénomènes naturels et incontournables, peuvent et doivent dorénavant être chassées et évacuées, voire cachées (à l’intérieur de canalisations). Ce passage se produit au cours des premières décennies du xixe siècle, au moment où les préoccupations en matière de salubrité urbaine s’additionnent aux préoccupations en matière de circulation des gens et des biens. Ce passage est réalisé avec l’établissement d’infrastructures urbaines et la construction de travaux publics et tient de l’action publique locale. À terme, ces ouvrages qui visent à contrôler et à faire disparaître les eaux de surface permettent de poser un nouveau regard sur l’environnement de la ville mais imposent, en même temps, une nouvelle réalité environnementale.
Abstract
This article describes the transition to a new conception of municipal land use planning in Montreal, in which surface water, initially viewed as an unavoidable natural phenomenon, became seen as something that could and should be flushed out and drained away, even hidden (inside pipes). This transition occurred during the first decades of the 19th century, at a time when public health concerns were compounded by issues related to the movement of people and goods. Thanks to local public action, this transition was achieved through the development of urban infrastructures and public works. In the end, the work done to control and get rid of surface water provided a new way of looking at the urban environment, at the same time that it imposed a new environmental reality.