Abstracts
Résumé
Le grand tremblement de terre de 1663 frappa des centres de peuplement de la vallée du Saint-Laurent, en Nouvelle-France, durant les exubérants derniers jours du carnaval, un festival bruyant que le clergé désapprouvait en raison de la frivolité due à l’ivresse et de l’indifférence face aux rites solennels précédant le carême. La débauche du carnaval annuel constituait un rappel désagréable des excès causés durant toute l’année par le commerce de l’eau-de-vie, autorisé par l’administration coloniale malgré l’opposition de l’Église. Pour les observateurs missionnaires, ce bouleversement géologique si dramatique apparut comme un message divin d’avertissement et de soutien à leur condamnation des citoyens dissolus, des marchands sans scrupules et des administrateurs arrogants. Cet article tient compte de tous les témoignages publiés de témoins oculaires du tremblement de terre de 1663 et les compare aux recherches sismologiques récentes dans le but d’analyser la construction sociale de cet événement géophysique.
Abstract
The great earthquake of 1663 struck St Lawrence Valley settlements of New France during the riotous last days of carnival, a raucous festival frowned upon by the clergy for its drunken frivolity and disregard for solemn pre-Lenten ritual. The excesses of the annual carnival were an unpleasant reminder of the excesses caused year-round by the brandy trade, a trade sanctioned by the colonial administration despite opposition by the Church. For missionary observers, the arrival of such a calamitous geological upheaval appeared to be a divine message of warning and of support for their stand against unbridled citizens, unscrupulous traders, and arrogant officials. This article considers all of the published eyewitness accounts of the earthquake of 1663 alongside recent seismological research in order to analyse the social construction of this geophysical event.